OK, Stéphane, voilà qui me satisfait mieux comme réponse. Toutefois, je ne suis pas encore entièrement d'accord avec vous.
Stéphane a écrit :Mikaël:
«l'explication a plus de chance de relever de qqch qu'on ne connait pas ou pas encore. A partir de là, on peut emettre des hypothèses.»
et «Ben si ces explications sont effectivement impossibles/improbables, c'est normal qu'il en tire les conclusions qui s'imposent ("vrai" OVNI), non ?»
Oui, on a compris, c'est l'approche Sherlock Holmes (qui a fait des merveilles pour Conan Doyle à Cottingley). Vous poussez un peu plus loin, par contre: Holmes disait l'hypothèse la plus improbable, si c'était la seule qui restait. Vous, vous dites qu'on peut inventer n'importe quoi quand on a épuisé les hypothèses logiques.
Pas n'importe quoi, vous caricaturez ma position. Mais passons.
Stéphane a écrit :Vous pouvez juger (à peu près) de la probabilité des explications que vous connaissez, soit. Mais celles que vous ne connaissez pas, comment pouvez-vous leur donner un score de probabilité?
Je pense qu'il y a une manière assez rigoureuse de procéder, c'est de décomposer chaque hypothèse en toutes ses sous-hypothèses implicites. Ensuite, on dénombre, parmis toutes les sous-hypothèses, celles qui sont gratuites et celles qui sont probables/prouvées. On peut donc calculer, pour chaque hypothèse, le pourcentage de propositions gratuites qu'elle implique. Ceci devrait donner une bonne estimation, je pense, de son degré d'improbabilité
a priori.
Stéphane a écrit :En fait, démolir une hypothèse n'en démontre pas une autre, tout simplement. L'improbabilité de l'hypothèse A n'ajoute pas à la probabilité de l'hypothèse B, sauf dans un contexte fermé purement dichotomique.
Non, en effet, mais dans un contexte ouvert et non-dichotomique, l'improbabilité de l'hypothèse A ajoute de la probabilité à la disjonction de toutes les autres hypothèses alternatives (cette disjonction étant formée d'une infinité d'hypothèses).
Stéphane a écrit :En plus, vous savez comme moi qu'il y a sans doute des hypothèses C, D, E, etc. auquelles on n'a pas encore songé. Dans ces conditions, retenir B est parfaitement arbitraire. Et c'est carrément irrationnel si B se trouve à être manifestement farfelue.
Eh bien, ma solution, le jour où de telles hypothèses pointeront leur nez, c'est de les analyser et de les comparer à l'hypothèse B. Si l'hypothèse B reste la plus probable, on garde B, et sinon, on change. Je ne vois pas ce qu'il y a de dramatique à changer une hypothèse si on constate qu'elle n'est plus adéquate. C'est comme l'homme de Néandertal : à une époque, on considérait que c'était un cousin éloigné de l'homme moderne, formant une espèce différente
Homo neandertalensis. Plus récemment, de nouvelles données/interprétations conduisirent à reconsidérer son statut d'espèce à part et on le renomma
Homo sapiens neandertalensis. Plus récemment encore, de nouvelles données/interprétations redonnèrent raison à la première conception. Il est à gager que l'on finira bien par tendre vers un certain consensus au fur et à mesure.
Stéphane a écrit :Évidemment, vous pouvez bien nous ramener qu'en contexte de découverte on doit lancer des hypothèses qui ont quelquefois une apparence farfelue. Sauf que là, on n'est justement pas en contexte de découverte,
C'est vous qui le dites. Je pense qu'on est encore
très largement dans une phase exploratoire, en ce qui concerne le phénomène OVNIs.
Stéphane a écrit :et l'HET est une explication non-testable
Ben oui, c'est gênant, je vous l'accorde, mais dans l'attente d'une hypothèse testable qui soit plus convaincante, il me semble qu'il faille parier là-dessus (ou discuter d'autres hypothèses tout aussi non-testables comme l'HVT, etc.). Le fait qu'une théorie soit irréfutable au sens poppérien ne veut pas dire qu'elle est vraie, mais ça ne veut pas dire non plus qu'elle est fausse. En histoire, l'énigme du Masque de Fer n'est pas résolue. Les diverses théories proposées ne sont pas testables, mais il y a de bonnes chances pour qu'au moins une soit la bonne ou proche de la vérité. Sans aller chercher dans l'histoire de France, pratiquement, de nombreuses choses auxquelles on croit sont non-testables.
Miky