Lorsqu'on a eu l'occasion de gouter l'original frais sur place, aucune fabrication européenne ne passe muscade
les Asiatiques consomment le tofu essentiellement comme un ingrédient parmi d'autres, pas en si grande quantité que ça et pas tous les jours
J'ai découvert le tofu au Vietnam, et en effet j'avais bien aimé (plutôt le ferme fri que le soyeu). Quand je me suis mis à en consommer par la suite (en Europe), c'était un peu bof au début mais j'ai réussi à l'apprécier (le tofu nature) (notamment grâce à ce que j'ajoute lors de la cuisson : citron, sauce soja, huile d'olive et paprika fumé/ou tabasco chipotle mais aussi peut-être car le palais évolue). J'ai remarqué que certains tofus absorbent d'avantage les saveurs qu'on lui ajoutes plutôt que d'autres. D'autre tofus déjà cuisinés sont très bons tels quels.
Au Vietnam, il existe traditionnellement des restaurants végé, ils ont un "Chay" en général dans le nom, et j'imagine que le tofu doit y occuper une certaine place.
D'autre part, les produits à base de soja en quantité notable sont susceptibles d'êtres des perturbateurs endocriniens (oestrogènes) et comme les occidentaux ne sont pas habitués à en consommer autant que les asiatiques, substituer la viande par le tofu n'est pas nécessairement une bonne idée.
Je vous avais répondu sur ce point la dernière fois (peut-être ne l'aviez vous pas vu), mais le soja ne contient pas d'oestrogènes mais des isoflavones.
C'est moi qui souligne :
Les isoflavones (parfois nommés phytoœstrogènes par abus de langage) contenues dans le soja ont des effets bénéfiques sur l’organisme dans le cadre d’une consommation régulière. Des études montrent que la consommation régulière de soja pourrait même réduire le risque de cancer de la prostate chez les hommes, et qu’elle n’est pas contre-indiquée par rapport au cancer du sein chez les femmes.
Les phyto-œstrogènes désignent une famille étendue de composés. Certains de ces composés sont présents dans des plantes parfois traditionnellement consommées en Occident : par exemple les fruits contiennent des lignanes, le soja, lui, contient des isoflavones. La réglisse, le houblon, la sauge figurent ainsi parmi les plantes à phyto-œstrogènes, qu’il y ait une activité démontrée ou non (Kuiper, 1998). Les isoflavones, quant à elles, désignent également une sous-famille de composés, dont deux sont retrouvés dans le soja : la daïdzéine et la génistéine.
Après avoir étudié les données disponibles, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (l’AFSSA, aujourd’hui appelée Anses) a établi en 2005 une recommandation à 1 mg/kg de poids corporel d’apport en isoflavones par jour maximum. Il s’agit en fait d’une limite de précaution, extrapolée à partir de recherches sur rongeurs.
Des données plus récentes de la littérature ont montré que ni le soja, ni les isoflavones ne pouvaient être classées comme perturbateur endocrinien, contrairement à ce que l’on peut lire (Messina, 2021).
Enfin, soulignons que les niveaux d’hormones du lait de vache sont également largement discutés dans la communauté scientifique depuis de nombreuses années. Le lait de vache contient plus de 35 hormones et 11 facteurs de croissance (Grosvenor et al., 1993). C’est à dire des composés ayant une activité biologique bien plus significative, des milliers de fois plus élevée que n’importe quel phytooestrogène sur les mêmes récepteurs.
Produit :Tofu
Isoflavones (génistèïne + daïdzéïne) mg / 100 g : 24-28
Isoflavones (mg / g de protéines) : 3.3
Soit deux portions de 100g tofu par jour à ne pas dépasser (par précaution) pour une personne pesant environ 55 kilos.
https://vegan-pratique.fr/conseils-nutr ... e/le-soja/