Salut Thomas,
Droit à nos affaires, mais d'abord "bonjour".
Partie 1 (sur Favre)
Thomas a écrit :Néanmoins sa pensée me parait par bien des aspects riche et subtile, et rare sont ceux qui arrivent à suivre ses raisonnements. Parce que charabia ou génie ?
Je veux bien admettre la possibilité que ça me passe au-dessus de la tête. Un peu comme quand ma chatte écoute une discussion que j'ai avec un visiteur. Elle aurait tort d'affirmer que c'est des bêtises, même si quelquefois, ce l'est.
J'ai donc (théoriquement) peut-être tort de prendre Fabre pour un fumiste. J'ai peut-être aussi tort de prendre, en musique, Schoenberg pour un fumiste puisque d'autres y voient de l'or. Je n'y peux rien. En matière de goût, chacun est le phacochère d'un autre. Je ne peux qu'en hausser les épaules et continuer à ramer.
Et puis, mon vaccin anti-
"discours schizo" est tenace. Il est peut-être trop efficace. Il me prive peut-être de quelques lumières. Misère ! On se r'fait pas.
Thomas a écrit :Je ne suis pas surpris que vous ayez été dans le sens de Chauvin. Favre est contre l'étude expérimentale du paranormal. Je voulais savoir à ce sujet si, selon vous, tout phénomène physique qui n'était pas étudiable par la science de façon reproductible appartenait nécessairement à la croyance ?
(le gras est de D)
Évidemment
non. Les phénomènes physiques du type
"événement historique" (ex : l'écroulement du WTC) n'ont rien à voir avec la croyance, même s'ils ne sont pas
reproductibles (à moins que Bush perde sa guerre contre les méga-terroristes, mais c'est un autre sujet).
De même, si une soucoupe volante de 100 m restait plantée pendant 4 jours à 150 m au-dessus de l'édifice de l'ONU (ou au dessus de ta chaumière), la réalité de ce phénomène physique ne relèverait pas de la croyance. Ce serait un fait solidement établi même si non-reproductible. Et il serait
très incomplètement expliqué. La science ne pourrait que dresser une liste d'hypothèses plus ou moins raisonnables. Mais au moins on aurait un
fait bien établi autour duquel raisonner. Ce qui n'est pas du tout le cas en ce qui concerne, par exemple, les communications avec des entités exotiques, via le Ouija.
Ça nous amène à la
Partie 2.
Au sujet de vos expériences de jeunesse avec le Ouija, mon hypothèse de vraisemblance maximal est
"il y avait (au moins) un rigolo dans le groupe".
Mes deux principales raisons sont les suivantes :
Raison 1 : Considérons un objet de 100 grammes, au départ immobile. Par exemple, un mobile de Ouija. Pour que ce mobile traverse une distance de plus de 30 cm en moins que 2 secondes, il faut que :
a) À au moins un instant de son parcours, le mobile a subi une force d'au moins 1500 dynes.
b) L'énergie totale consommée (travail) est d'au moins 11 250 ergs.
Il faut prendre ces chiffres comme paroles d'évangile. Ils ne sont pas certains. Je n'ai pas tout retenu de mes cours de mécanique classique et je ne gagerais pas un $2 sur mes résultats. Je gagerais toutefois volontiers un $10 si un physicien (par exemple André) les confirmait.
Dans ces calculs, je n'ai pas tenu compte de la friction (ni de la résistance de l'air). Les valeurs réelles sont certainement sensiblement plus grandes.
D'où venaient cette force et cette énergie ? Rép.: certainement des doigts qui poussaient ou tiraient l'objet.
Ma
Raison 2 touche à la psychologie.
Thomas a écrit :Je devais avoir 19 ou 20 ans, c'était lors d'une soirée chez une amie. (...) Plusieurs d'entre nous ont commencé à avoir peur (une fille surtout si je me rappelle bien).
Je vois assez bien la scène. Moi aussi, à peu près au même âge, je suis passé par là. Dans un climat si romantique, il serait bien merveilleux qu'il se passe des choses troublantes. Qui sait s'il ne s'en passerait pas d'autres ? C'est bien assez pour qu'un rigolo fasse une blague tordue.
Je le sais. J'ai déjà moi-même commis ce péché de jeunesse.
Thomas a écrit :Je l'ai fait par exemple avec certains dont, les connaissant, toute fraude aurait paru ne pas correspondre avec leur psychologie.
Mon oeil. Redemandez-le leur à tête reposée, les yeux dans les yeux. Si l'incident date de plusieurs années, il n'est pas impossible que l'un d'entre eux se libère la conscience.
Aussi, au sujet du Ouija, je pense que la proposition suivante est un
fait :
D1 : Si, au Ouija, on pose une question pointue dont personne ne connaît la réponse (ex. : Quelle est la capitale de l'état brésilien de Rondônia ?), la table de Ouija ne répondra pas correctement.
D : 100% | T : ?
Si le Ouija fournit la bonne réponse, c'est certainement que la condition
"personne ne connaît la réponse" n'a pas été respectée. Par exemple, s'il y a un crac de géographie (ou un brésilien) dans le tas. Ce sera alors lui le suspect # 1, si on veut aller au fond de l'histoire.
Thomas a écrit :Nous avons eu aussi suite à une demande à l'"esprit" de donner un signe, une lampe halogène qui à fait un truc bizarre ( lumière éteinte puis rallumée).
Avez vous souvent demandé à l'esprit de fournir un signe ? L'a-t-il fait chaque fois ? Combien de temps avez-vous attendu? Où était le commutateur? Tout le monde était là? La lampe était-elle mal vissée? Un craquement dans la maison ou la visite d'une guêpe auraient-ils été des phénomènes admissibles? Combien de phénomènes différents auraient été admissibles?
Thomas a écrit :Je n'ai pas reproduit ce type d'expérience pour l'instant car je crois qu'au fond j'ai peur.
(...)
...devant ce type de phénomène, on a forcement peur, que ce soit de la tricherie ou la réalité.
Je ne comprends pas ce que vous entendez par
"peur de la tricherie". Le mot
"peur" me paraît inapproprié. Je vois plutôt ça comme un
"manque d'envie de perdre ses illusions". Je n'appellerais pas ça de la
peur. À moins de prendre le mot dans un de ses sens périphériques, près de la bordure de son nuage.
Denis