jean7 a écrit : 16 févr. 2019, 02:05Je pense qu'on se comprend.
Je pense, oui.
En réalité, l'on en revient toujours aux deux, trois mêmes points fondamentaux dans ce type d'échange. Dont l'un concerne la conscience et l'intellect, entre autres.
À quel point la conscience et l'intellect qui manipule des concepts et raisonne (ce qui est l'équivalent à effectuer des calculs afin de produire et d'observer des résultats) ont une incidence rétroactive sur l'ensemble du système (= sur tout ce que nous faisons)?
Et sur ce sujet (tu dois le savoir, t'en rappeler), je fais partie de ceux qui pensent (et croient constater) que l'impact n'est pas aussi négligeable que ceux qui focalisent essentiellement sur le réductionnisme et le déterminisme le croient.
Pour moi, c'est évident et pas besoin d'exemple alambiqué. Suffit d'observer des situations des plus simples et courantes :
Si mon « OS » magasine des FCP et leur rendement, il ne peut pas effectuer un choix (dans quel FCP investir mon argent) sans que l'information provenant de l'extérieur de lui-même n'atteigne ses yeux et son cerveau. Et pour effectuer des calculs et des opérations de ce type, la conscience est absolument nécessaire. Du coup, tout ne part pas que du système en lui-même et tout n'est pas forcément propre qu'au système. Peu importe ce qui peut nous différencier dans notre singularité, face à deux seuls placements d'ont l'un rapporte 3% et l'autre rapporte 6% (sans aucune autre info), nos deux système « calculeront » et évalueront que le meilleur choix est le dernier!
Ce « choix », cet «
output » qui sera identique (tout comme 1286-937=349 pour tout le monde, malgré les traumas, les affects et n'importe quel autre déterminant propre à chacun) entre tout autre système non déficient démontrent qu'une conscience (ou un cerveau qui n'est pas en état de sommeil, si le mot conscience pose problème) qui manipule des données et effectue des calculs peut procéder de façon relativement neutre afin de produire un résultat qui sera réinjecté rétroactivement afin d'orienter l'ensemble du système dans une direction plutôt qu'une autre.
Pourquoi cédé-je ma place quand je juge qu'une personne en a besoin, dans le bus? Parce qu'on m’a élevé de cette façon et qu'on m’a dit de le faire? Bah, entre autres, probablement, mais combien de trucs nos parents nous ont dits de faire et que nous rejetons et ne faisons pas? J'ai donc forcement réfléchit, un jour ou l'autre, à la question pour en arriver, froidement et intellectuellement, au fait qu'il est effectivement plus sensé de laissé la place à une femme enceinte, un mec qui a le pied dans le plâtre et/ou un vieux dont l'apparence m'indique qu'il n'est pas aisé pour lui de demeurer debout.
Et si, en plus, ça cadre avec certaines autres de mes réflexions concernant qu'il est en effet logique et souhaitable (pour le bien général de tous) d'avoir un minimum de règle de bienséance dans un cadre (vie en société) où nous n'avons pas le choix de vivre tous ensemble, ben le résultat de ma réflexion est nécessairement « accepté » et réinjecté comme « règle à suivre » dans ma mémoire. Vais-je le faire systématiquement pour autant? Bah, non. Crevé, blessé, de mauvaise humeur, inattentif, etc. Mais la règle est là et a une incidence la plupart du temps.
Mais, oui, bien sûr, il y a aussi des individus bcp plus émotifs, sensibles et empathiques qui ne feront aucune réflexion sinon que de ressentir le besoin des autres sur le coup. ...tout comme le contraire... ...d’autres qui ne ressentiront rien et ne s'efforcerons même pas à réfléchir à la question. Mais je ne vois pas pourquoi l'un ou l'autre exclurait d'office les individus plus intellectuels qui pigent que la réflexion est utile et qu'il ne faut pas agir uniquement en fonction de nos ressentis et de nos émotions.
Et c'est d'ailleurs exactement ce que certains hommes ont capté un jour et ce qui a pu permettre le développement de la méthode scientifique : observer, analyser, déduire, anticiper et tenter de reproduire... ...à l'aide de réflexions intellectuelles tout en minimisant l'influence des sentiments et émotions (les biais). Bref, tous les grands penseurs, toute la philo et la science (et les résultats concrets des technologies) sont basées sur le fait de réinjecter des résultats de réflexion qui dépendent très peu des sentiments et émotions.
Faut faire une distinction entre les affects, désirs, peurs et besoins qui poussent un chercheur, un scientifique à faire des recherches sur un sujet précis (ainsi que les motivations/bénéfices qu'en retirera son ego, etc.), du procédé intellectuel qu'il doit employer s'il veut produire des résultats objectifs et concrets. À moins d'être chanceux à tous les coups, sont intellect n'a pas le choix de réinjecté des données qui ne sont pas issues que de ses émotions et autres biais (sinon ça produit un zozo!). C'est donc que le résultat de certains calculs intellectuels non contaminés a bel et bien une incidence non négligeable dans le processus rétroactif pour
certains individus!
Tous les sujets sur lesquels l'on effectue des réflexions ne sont donc pas toujours forcément reliés et contaminés par des « traumas d'enfance » et des affects. Et même quand c'est le cas, il est parfois possible de faire selon les résultats des calculs de notre intellect. Et c'est d'ailleurs ce qui explique que l'on puisse parfois éprouver des dissonances entre ce que le « calcul » nous dicte de faire et ce que l'on a fait ou pas... ...à cause de nos sentiments et émotions justement.
Tout comme l'AI, dans le vieux film « Wargames » (sans sentiments/émotions donc) est en mesure de constater, froidement, qu'il n'y a aucun intérêt (même purement égoïste) pour les deux partis à tout faire péter. Du coup, cette constatation est ajoutée en mémoire afin d'être considérée (plus tôt) lors des prochaines parties.
Non?
Bref, ok, ce ne sont que des réflexions « d'amateur », mais c'est là où j'en suis présentement. Tant que la science n'aura pas des preuves plus probantes (je ne suis pas satisfait pour l'instant), j'aurai bien du mal à considérer que la conscience et l'intellect ne sont que des « espèces d'illusions » ne jouant aucun rôle dans nos prises de décisions et nos action... ...pour certains individus (car plusieurs semblent, en effet, ne
fonctionner réagir principalement qu'aux affects et au pathos!)