Salut Mireille!
Tu dis :
C’est que je pouvais me la représenter comme une partie de moi inaltérable, qu’aucune influence, quoi que je vive, ne pouvait atteindre ou changer, une sorte de refuge intérieur, une référence unique à soi. Ce qui est inaltérable?
Je ne connais rien de spécifiquement éternel. Même l'atome aurait une durée de vie. Je crois que cette âme dont tu parles est forcément hors du temps, voire de l'espace-temps. Elle pourrait être la même pour toute conscience individuelle (si elle existe bien sûr). Mais alors, comment pourrait-on prouver l'existence d'une chose éternelle ou hors du temps? Ni la science, ni la logique (ni toi) ne peuvent prouver (pour l'instant, du moins) l'existence de cette âme, ni la différencier de son inexistence.
Si cet endroit dans notre moi n’existait pas cela voudrait dire que nous serions une construction de toutes les influences auxquelles notre cerveau est soumis, ce qui dans un sens me donne l’impression que nous n’avons aucune identité vraiment personnelle.
C'est la pensée, c'est l'idée de l'absence d'âme qui te donne une impression de ne pas vraiment exister personnellement. Une personne peut être complètement convaincue, avoir la foi que son âme existe vraiment, puisque ses pensées, ses croyances (conscientes ou inconscientes) vont en ce sens, et ce, même si l'âme n'existe réellement pas. Cette personne se sentira alors rassurée, réconfortée (c'est peut-être tout ce qu'elle cherche au fond), mais je ne suis pas certain que sa croyance lui permettra d'être une « meilleure » personne.
Derrière cette impression de « désolation (découragement) » qui se dégage de ton message, je me demande si la peur de faire (ou d'avoir fait) des choses inutiles ne serait pas présente quelque part.
Tout ce qui nous restait c’était le libre arbitre, de là l’importance Dave de trouver la véritable réponse à cette question cruciale.
Pour réussir à trouver la réponse à cette question, il faudrait avoir une connaissance parfaite de l'univers (et encore), ce qui m'apparait plutôt impossible. Nos connaissances sont toujours limitées et c'est justement cette limite qui est toujours ce qui empêche de répondre à cette (fausse) question.
Devant l'absence totale de réponse définitive, on ne peut rien faire de mieux que supposer qu'on en a un (c'est déjà mal formulé, mais je simplifie, ici) et donc agir de manière responsable. Plus fondamentalement, ça consiste à ressentir qu'il y a une liberté inconnaissable qui permet un véritable déconditionnement, une vision moins obscure des choses et un sentiment de nouveauté.
Le libre arbitre devrait, à mon sens, être ce sentiment de liberté intérieure et non le plaisir personnel à décider nous-mêmes ce que l'on choisit. Une question sans réponse ne peut pas être une question cruciale. Ce qui m'apparait crucial, c'est de comprendre la fausseté de la question, son caractère insoluble. Il est également crucial de comprendre nos conditionnements, notre propre duperie, etc.
Encore une fois, comment rendre le libre arbitre falsifiable sans le dénaturer?
Cordialement.