Nicolas78 a écrit : 15 déc. 2019, 21:02Vue que le coran dit qu'une femme doit avoir que 50% d'héritage
par rapport à un homme (donc deux foi moins qu'un homme)...
La cour va t'elle demander une preuve "coranique" aux musulmans quand les hommes vont se plaindre que cette loi islamique n'est pas respectée au Quebec ?

(alors que la religion leurs impose).
Absurde non ?...Mais avec le voile, ca deviendrait ok comme demande ?
Comme je l'ai dit, il y a nécessairement des « commandements » religieux qui entrent en conflit avec les lois et droits de nos sociétés « oligarchico-démocratiques ».
Il est donc tout à fait normal que nos sociétés tracent des limites et n'acceptent pas que des lois religieuses aient préséance et priorité sur les lois et droits de nos sociétés.
C'est une question de hiérarchie (
découlant du principe démocratique de séparer religions/État/justice) et c'est pourquoi l'on acceptera pas que certains châtiments religieux, P. Ex., puissent être faits envers un autre individu. Idem avec ton exemple d'héritage, car ça concerne un individu envers un autre individu et que pour ces questions, c'est la loi et les droits (
de nos sociétés) qui ont préséance et priorité.
Les exceptions qu'on tolère, dans le but d'autoriser l'expression religieuse en tant que droits et liberté, sont celles qui concernent des us et coutumes relevant d'obligations religieuses, mais qui ne doivent pas entrer trop fortement en conflit avec les lois et les droits et libertés.
Conséquemment, le port d'un vêtement, s'il est
bel et bien une obligation, entre moins (
pas totalement, mais bcp moins) en conflit avec les lois et droits dans la mesure où, même si c'est une obligation religieuse, ça ne concerne que l'individu qui le porte... ...qui est toujours libre (
en tant que « statut », comme le dit si bien EB dans un autre sujet, concernant ses choix/actes) de suivre ou non ce que lui dicte sa religion. D'ailleurs, tout individu — dans nos sociétés démocratiques —
est libre de choisir sa religion et de pratiquer ou non cette dernière, de suivre les commandements à la lettre ou pas.
Et c'est en ce sens que le choix de porter un signe et/ou un vêtement religieux, pour se conformer à l'obligation prescrite de sa religion, par un disciple, peut être envisagé comme étant une exception « acceptable » puisque relevant, en principe, de
son propre choix d'individus étant considéré, par statut, comme libre de ses choix et actes. Ce qui s'accorde avec le droit d'exprimer et pratiquer sa religion.
Parce qu'ici, faut faire abstraction ou, plutôt, discerner un commandement religieux
respecté par choix perso VS la contrainte que peuvent exercer d'autres individus sur leurs semblables. Si un imam ou un mari/prêtre catholique bat sa femme si elle ne porte pas le voile et/ou si elle ne va pas prier à la mosquée et/ou à l'église, c'est une tout autre affaire! Et, dans ce cas, ça ne concerne plus la religion, mais ça entre en conflit avec nos lois qui interdisent à quiconque d'agresser et/ou de contraindre un autre individu. Personne ne peut contraindre un autre individu à suivre les préceptes d'une religion et/ou d'exécuter une obligation religieuse! Même le pape catholique! Et c'est
ça la nuance qui fait toute la différence!
Le pape peut
confirmer que tel ou tel truc est une obligation, mais
il ne peut contraindre personne et encore moins les châtier
si ça contrevient aux lois, droits et libertés d'un pays. Cette subtile nuance est très importante à piger!
Donc, obligation religieuse ou pas, ce qu'il faut saisir, c'est qu'en principe, le disciple est toujours libre de suivre ou non les préceptes de sa religion, malgré l'obligation, et ça ne concerne
que lui-même envers lui-même. Et c'est pourquoi l'on peut tolérer, en tant que droit et liberté d'exprimer sa propre religion, qu'un disciple puisse porter un symbole et/ou un bout de vêtement au travail, si c'est bien une obligation religieuse (
et son propre choix de s'y conformer), mais pas que certains individus puissent bénéficier d'avantages et de contraintes sur d'autres individus, comme avec ton exemple d'héritage, par exemple. Idem, P. Ex., entre autres, avec l'âge légal pour avoir une relation sexuelle avec un autre individu. Dans ces cas, puisqu'il s'agit d'individus pouvant
contraindre d'autres individus, ça ne doit pas être toléré et faire partie des exceptions concernant les obligations religieuses et/ou ce qui est permis par une religion.
C'est arbitraire, mais c'est là qu'on trace la ligne et c'est, àmha, très sensé!
Alors, oui, dans la réalité concrète, et concernant l'Islam, l'on peut alors se douter que certaines femmes sont contraintes (
ou subissent une très forte pression) de porter le voile par leur mari/frère, mais dans ce cas, il s'agit alors bel et bien de
la contrainte d'une personne sur une autre et ça rejoint tous les arguments des plus sensés disant que ça n'a plus rien à voir avec une obligation religieuse étant respecté par choix personnel du disciple, mais de la domination d'un être sur un autre et nous ne tolérons pas ceci dans nos sociétés!
Donc, s'il n'y a pas d'obligation religieuse (
pouvant être respecté personnellement par un individu, par lui-même), il n'y a aucune raison qui justifie de faire plus d'exception pour un voile que pour ma casquette ou ma chemise traditionnelle de bûcheron québécois.
Et c'est bien là qu'on voit toute l'hypocrisie/illogisme concernant le voile par les quelques femmes qui se battent pour pouvoir le porter au travail, car elles ne cessent de prétendre que ce n'est qu'un vêtement culturel et/ou qu'un choix qui n'a rien à voir avec une obligation religieuse, mais refusent pourtant de se plier aux exigences d'un boulot comme tous les autres citoyens qui portent — eux aussi — divers vêtements et apparats hors du travail qui ne sont pas acceptés en divers emplois et poste et qui les retirent pourtant au boulot sans en faire tout un plat.
Faut tracer des limites et l'on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre!