LDM a écrit :Oui on en déjà parlé. D'un coté tu invoques que c'est le plaisir à voyager qui me guide, ce qui est vrai, et de l'autre le jugement de valeur religieux, le bien ou le mal, qui me guiderait aussi. Or, c'est contradictoire. En effet, les religieux proscrivent le plaisir parce qu'ils jugent que le plaisir c'est "mal".
Les religieux ne proscrivent pas le plaisir de vivre "en Dieu"
(comme ils disent).
Mais le problème n'est pas là : le plaisir est un déterminant primitif… un des premiers, après la chaîne causale, dans les multiples couches de contingences qui nous déterminent.
Le plaisir est né du hasard et de la nécessité
(comme la douleur, la peur,...). C'est un atout pour la survie, né de l'évolution. C'est un déterminant de nature biologique, hormonal… et donc primordial.
Il est facile de comprendre que le plaisir est un déterminant puissant, déjà dans sa forme première. Et bien sûr, il a été aussi récupéré par la religion
(pas seulement, notre société mercantile le récupère jusqu'à la nausée), soit pour l'exacerber, soit pour susciter la culpabilité... ce qui nous vaut des mannes de strates supplémentaires de contingences
(disons, psychologiques) qui, ajoutées à toutes les autres strates, me semblent laisser peu de place à ta "volonté" et à tes "choix". Et une "volonté" et des "choix", qui viendraient d'où ?
LDM a écrit :L'activation (Libet) de certaines zones du cerveau plusieurs secondes avant de pousser un bouton montre simplement que nous (= notre cerveau) sommes déjà au travail pour sélectionner un élément. Notre cerveau (donc nous) entreprend toutes les démarches nécessaires pour ce choix.
Le problème, c'est que le cerveau
(c'est à dire "nous", comme tu le dis dans cette partie de ton post) est soumis à la chaîne de causalité physico-chimique
(et un éventuel hasard ontologique ne sauve pas non plus le libre arbitre, je l'ai montré plus haut).
Donc, "nous" sommes soumis à la chaîne causale physico-chimique… qui ne fait aucun choix, c'est juste une avalanche de causes suivies d'effets.
La conclusion de ce petit paragraphe
(de ta part), c'est que "nous" ne faisons aucun choix...
Mais juste après, tu dis :
LDM a écrit :Il parait présomptueux de vouloir distinguer là un travail "du cerveau tout seul", comme s'il était indépendant de nous et autonome.
Ben voilà maintenant que le cerveau ce n'est plus "nous"
(comme juste au dessus) ?
A moins évidemment que tu te mettes à la place de quelqu'un qui penserait exactement le contraire de ce que tu viens d'écrire pour invalider sa position. Mais il semble que ce ne soit pas le cas. Je m'interroge...
LDM a écrit :C'est là qu'on entre dans la "prédestination", la "prédiction", bref, tout le matériel des croyances... Quelle serait cette entité qui déciderait à notre place? Pourquoi mettre tout dans le meme panier et faire l'amalgame entre déterminants, enchainement causal, critères de sélection etc..
Et là, je trouve que tu deviens très incompréhensible. Je tente quand même une critique d'après ce que j'entrevois, vu que tu es clairement libre arbitriste.
Je reprends ce passage :
LDM a écrit :C'est là qu'on entre dans la "prédestination", la "prédiction", bref, tout le matériel des croyances...
Non, pas le matériel des croyances
(si tu entends par "croyances", les croyances religieuses), mais bien le matériel du déterminisme scientifique
(dit de Laplace), qui ne parle pas de "prédestination", mais effectivement bien de "prédiction".
Manifestement, avec ce petit passage, on dirait que tu mélanges la position de Laplace avec celle des religions. Et ce ne sont pas tout à fait des position équivalentes. Parce que même si le déterminisme de Laplace n'est pas testable, il a pour lui la réussite de la physique newtonienne et le fait que le monde macroscopique se comporte bien comme une chaîne de cause à effet.
LDM a écrit :Quelle serait cette entité qui déciderait à notre place?
Justement je te le demande : "nous"
(qui se réfère à ton "notre place") sommes le cerveau
(comme tu l'as dit plus haut). Donc, qui décide à la place du cerveau
(qui est lui même "nous") ?
Bref, je te demande de te décider : "nous", c'est le cerveau, ou bien ce n'est pas le cerveau ? C'est quelque chose d'autre ?
Parce que tu ne peux pas prendre tantôt une proposition, tantôt l'autre selon que ça t'arrange ou non, pour sauver ton libre arbitre
(et surtout ton confort mental, on dirait. Mais bon, tu fais comme tu veux, hein...
)
LDM a écrit :D'autre part, le déterminisme qui ne concède pas une part de libre-arbitre consiste à dédouaner l'homme de ses actions, bonnes et mauvaises, et à le "classer" une fois pour toutes dans un état (social, psychologique, ...) dont il ne sortira pas. Selon moi on en arrive à un point de vue totalitaire sur l'humanité ouvrant sur la sélection naturelle (il va mourir de maladie, c'est son déterminant donc on ne va rien faire pour lui), l'absence de structures d'éducation (il est déterminé par son faible QI, son trouble de l'attention, son milieu social et familial, et donc pourquoi ouvrir des écoles professionnelles, des soutiens scolaires, des groupes de niveau, des formations qualifiantes etc?) et autres applications.
Cette histoire de dangerosité, ce n'est pas un argument.
Il est totalement impossible d'imaginer ce que serait une société basée,
dans la durée, sur un sentiment déterministe en prenant comme base de réflexion la syntaxe d'un libre arbitre imposé depuis des millénaires.