De bonnes idées chez Négawatt.
Mais, car il y a un gros mais, avant d'espérer parvenir sereinement à 2050...
ABC: D'une façon générale, pour atteinde un objectif aussi louable soit-il, il ne faut pas se contenter d'incatations ou d'a priori fondés sur telle ou telle croyance ou encore d'objectifs louables mais irréalistes car incompatibles avec le délai disponible (genre changement profond de société au lieu d'un petit nombre de modifications efficaces et bien choisies), il faut s'informer, écouter, dialoguer, se former, travailler, analyser, recouper, soigner l'économie de moyens et l'efficacité (on n'a pas de temps et nos moyens sont limités, donc pas de gaspillage), y compris en matière de communication.
Quelques contradictions à résoudre...
Les énergies renouvelables, on les construit comment, avec quoi, et suivant quel volume ?
Pour le parc éolien en mer, c'est de la très haute technologie compte-tenu des très fortes contraintes techniques dont l'un des paramètres majeurs est la corrosion, un casse-tête.
Énergie et matériaux...
On ne peut pas recycler sans utiliser de l'énergie. On ne peut pas construire sans recours à de l'énergie. Avant de prétendre disposer de renouvable, il faut parvenir à résoudre le problème de la balance bénéfices-risques. L'un des éléments majeurs entrant dans la construction, est le cuivre. Il en faut beaucoup, la teneur en cuivre dans le minerai extrait n'est pas terrible (en moyenne, de l'ordre de 0,2 %.).
Extraction (beaucoup !), acheminement, raffinage, mise en forme avant emploi, fabrication des composants, construction. Bilan énergétique au final ? Nous attendons la synthèse et la conclusion de Négawatt pour cette problématique.
Un peu plus de contradictions...
D'un côté on va chambouler les paysages, et la biodiversité au passage, et de l'autre on va produire du renouvelable à tour de bras. Avec de l'huile de coude, c'est possible, mais ça va prendre des millénaires. Où donc trouver une énergie suffisante, pour effectuer cette transition énergétique ?
Véhicules électriques, déplacements et vie moderne ..
Un exemple, l'une des dernières études de l'association de consommateurs Que Choisir : une voiture électrique, de petite taille, ne devient rentable, sur le plan écologique, c'est à dire que par rapport à un véhicule thermique, on peut parler de démarche écologique et de diminution de l'empreinte carbone, qu'à partir du moment où elle aura parcouru au moins 100 000 km.
Pour un plus gros véhicule, le kilométrage augmente.
100 000 km... Annuellement, il va falloir en parcourir du trajet. Ce qui introduit un paradoxe : plus la voiture roule, plus elle consomme de l'énergie, plus on entretient le besoin de se déplacer à bord d'un véhicule individuel, plus on s'éloigne, sur ce plan, de la notion de sobriété.
La seule solution est la diminution drastique des véhicules individuels, et l'augmentation des formules de transport collectifs électriques, avec une réduction des trajets. L'utilitaire, l'indispensable, versus le loisir.
Ressources disponibles et dérèglement climatique...
Marche à pied, vélo, ou... dans ce cas
Selon le scénario proposé par Jancovici, l'avion est à oublier. La fin du pétrole (au sens large) signifie la fin du transport aérien, faute de technologie alternative disponible à ce niveau. L'épuisement des ressources disponibles est une réalité physique. Comme les prévisions négatives (fonte des glaces dans l'Arctique, Pôle Nord, Groenland..., disparition inexorable ayant dépassé les diagnostics les plus alarmistes pour le glacier du Mont-Blanc,...) ont une fâcheuse tendance à se faire coiffer sur le poteau, l'heure n'est plus à la gaudriole.
Continuité de la société nucléaro-industrielle, vraiment ?
Si Jancovici est capable de raisonner ainsi, c'est qu'il a bien conscience que la pérennité de la société industrielle ne peut pas être assuré, et que le recours au nucléaire ne peut en aucun cas représenter la solution. C'est un amortisseur transitoire nécessaire, parce qu'il n'y a techniquement pas d'autre solution viable et satisfaisante, l'objectif premier, désormais, est d'éviter au maximum ce qui peut être assimilé à un tsunami. Dans le meilleur des cas, il y aura des secousses, et pas des petites. En étant nettement moins optimiste, un bon saut du quinzième étage, sans parachute, sans accessoires, est à prévoir.
Cop et cop et colégram...
Il ne s'est pas passé grand chose de suffisamment constructif et de sérieux, du moins de réellement suivi, en efficacité convaincante, produisant des résultats pertinents, depuis la première Cop. Maintenant, nous n'avons plus le temps.
Seul le confinement imposé à l'échelon de la planète, en raison de la pandémie de covid, a permis une observation nette, sans appel, avec des analyses documentées, permettant des conclusions, le tout reposant sur du factuel, comme ça ne s'était jamais produit auparavant.
Beds are burning...
"La maison brûle et nous regardons ailleurs", Jacques Chirac, 2002, Johannesburg.
La formule, plaisante, celle qu'il est chic et choc d'employer au cours de mondanités diverses, a été retenue. Elle prêtait à encore sourire, à se donner des frissons à pas cher.
Ce qu'elle représentait a été balayé sous le tapis, ou rangé au fond du placard.
Les cadavres sont désormais sortis à l'air libre.