Bonjour dovyde.
En évoquant l'exercice de la chiropraxie, vous faites un distinguo :
dovyde a écrit :Pas besoin de l'approbation des médecins dans les traitements, contrairement à la physiothérapie dans plusieurs cas.
... qui s'applique à la physiothérapie, et montre l'indépendance technique de chiropracteur ; en cela, il ressemble plus qu'il ne s'oppose au médecin – qui possède la liberté de prescription et d'exécution de ses actes. Il s'agit, pour le premier, d'un exercice indépendant qui caractérise sa profession et le distingue des personnels paramédicaux (masseurs-kinésithérapeuthes, par exemple) effectuant des actes prescrits par des médecins.
En France, cette indépendance d'exercice est encadrée
réglementairement, et les actes autorisés
clairement définis et limités.
dovyde a écrit : La philosophie derrière la chiropratique en fait aussi sa distinction.
Ce qui ne relève pas de la démarche scientifique ne saurait se prévaloir de l'appartenance au champ de la science ; et la philosophie ne peut intervenir dans l'exercice de la médecine scientifique, pas plus que dans la théorie de l'évolution.
À ce propos, je cite :
dovyde a écrit :Et c'est le plus souvent la cause qui est traitée, non pas juste le symptôme.
C'est assez lassant d'entendre sempiternellement ce faux argument de la médecine scientifique qui ne s'attaquerait qu'aux symptômes et non aux causes ; dans l'exemple des lombalgies, le traitement sera – rarement, mais possiblement – curatif (pour une
spondylodiscite, par exemple), tandis que toutes les manipulations du monde ne peuvent remédier aux lésions d'un processus dégénératif,
étiologie la plus fréquente des lombalgies.
L'ajustement chiropratique est la principale intervention diagnostique du chiropraticien. Il s'agit d'une manipulation articulaire au niveau de la colonne vertébrale d'une très petite amplitude, avec peu de force, mais énormément de vélocité et avec une direction contrôlée. L'effet immédiat est de redonner de la mobilité aux segments ankylosés, ce qui bien souvent fait disparaitre la douleur, mais également d'optimiser les fonctions du système nerveux. La mobilisation vertébrale peut sembler pareil, mais la force appliquée est supérieur et la vélocité moindre. L'effet sur le système nerveux se retrouve ainsi diminué.
En médecine physique, la manipulation vertébrale repose sur le concept de « dérangement in tervertébral mineur », décrit par Robert Maigne (rhumatologue, formé en Angleterre par des ostéopathes [
réf. 1]) comme « une mini entorse auto-entretenue du segment vertébral ». [réf. 1], non visible radiologiquement [
réf. 2].
Cette explication mécanique a justifié le recours à des manœuvres physiques rachidiennes et ostéo-articulaires et a valu à son auteur un certain succès [
réf. 3], mais Robert Maigne souligne : « Très vite je me suis dégagé de la “philosophie” ostéopathique [...] » [réf. 1].
Si la chiropraxie repose sur d'autres concepts, et ainsi utilise des méthodes différentes, je serais curieux de connaître vos propres références.
dovyde a écrit : Une personne anxieuse qui a des problèmes de sommeil n'a pas nécessairement besoin de l'aide du médecin et de somnifères [...].
La médecine peut faire
beaucoup mieux que distribuer des hypnotiques ; les centre de diagnostics et de traitements des troubles de sommeill se développent, par exemple en
France.
dovyde a écrit :Et peut être que la personne qui a mal dans le bas du dos depuis des années et qui prend des anti inflammatoires par poignée devrait consulter un chiropraticien.
Seulement par
poignée ? Pourquoi pas par pelletée, ou par charretée ?
Mais peut-être me trompé-je en ressentant dans votre discours une certaine défiance à l'égard de la médecine scientifique...
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.