Oui c'est un peu ca on se retrouve dans le jeu de l'equilibriste, qui était a deux doigts de tomber du fil lorsque les puissances internationales ont voulu dégommer Bachar, ils se sont rendu compte que ca ne serait pas leur favoris qui prendrait le dessus dans ce panier de crabes, et maintenant ils tentent de rattraper une situation qui leur échappe.
A mon sens, c'est plus compliqué que ça.
En réalité, peu de monde voulait réellement dégommer le régime de Bachar El Assad, même parmi ceux qui prétendaient lutter contre lui. Il n'y a guère que les pays arabes, ennemis de l'Iran, qui voyait une opportunité de lui nuire par ricochet. Pour les autres, puissances européennes et américaines comprises, au delà des mots, il n'y a pas eu de réelle tentative de le virer et je pense que chacun savait que la rebellion laïque ne gagnerait pas militairement.
Je pense au contraire que c'est parce que personne hormis les puissances Arabes n'a voulu sérieusement foutre Bachar à la porte que la situation est aujourd'hui ce qu'elle est.
Bachar avait depuis le début une stratégie de repli sur les zones défendables et d'internationalisation du conflit. Il n'en faisait pas mystère.
Il a ouvertement laissé se développer les djihadites afin de pousser les puissances occidentales, qui n'étaient pas chaudes à l'idée de lutter réellement contre lui et à s'investir encore dans une guerre dans la région, mais dont l'opinion publique est hostile aux djihadiste, à prendre position pour lui comme allié objectif face à ces groupes, ce qui lui permettait de marginaliser la rébellion laïque, devenant une question mineure face à un conflit de plus grande ampleur.
Et comme personne n'a voulu l'affronter de peur de devoir affronter aussi la Russie et l'Iran qui le soutienne, il a parfaitement réussit son coup, ce qui lui permet actuellement de massacrer la rébellion sans aucun problème, car tout le monde regarde ailleurs et parce que l'opinion des pays occidentaux préfèrent le voir au pouvoir plutôt qu'avoir un califat ou de devoir encore faire la guerre eux même.
De ce point de vue là, les puissances Arabes, qui l'ont affronté par l'intermédiaire de groupes islamistes interposés se sont sévèrement pris un retour de bâton, car non seulement il n'a pas été chassé du pouvoir, mais en plus, la perte de contrôle de Daesh et de la crise syrienne qui déborde au delà des frontière de la Syrie, ont redonné matière à un sursaut des puissances non arabes de la région (Kurdes, perses et turques) à surtout à un sursaut des chiites, mais a aussi créé un rival au sein du sunnisme radical en terme d'autorité religieuse.
Donc c'est plus le manque d'initiative internationale qui a permis la situation et aujourd'hui, si tout le monde maintien une sorte d'étrange statu-quo, c'est parce qu'il n'y a toujours pas de réelle volonté de dénouer la situation, cette fois non plus par désintérêt, mais parce que chacun aimerait trouver une sortie à son avantage, ce qui n'est évidement plus possible.
Je pense qu'il faut voir plus large que la production de pétrole, il en va de la position dominante de l'arabie saouduite dans la région face à on ennemi traditionnel : l'Iran.
C'est de ça dont je parlais. La production de pétrole est ici intimement lié à la stratégie de puissance dans la région. Si l'Arabie ne veut pas monté ses prix, ça n'est pas parce qu'elle veut écraser des concurrents, mais d'abord parce qu'elle sait que l'Iran et l'Irak ont besoin d'un prix plus haut pour équilibrer leurs dépenses publiques et pas l'Arabie. C'est une stratégie d'épuisement économique sachant que l'Arabie sait qu'elle ne lutte pas à arme égale économiquement parlant avec l'Iran.
La chute de l'Irak, et les mouvements arabes récents ont destabilisés la région ainsi que le fidèle allié de l'Arabie Saoudite : l'Egypte. D'autant plus quand l'Egypte est passé sous le controle des freres musulmans avec Morsi. Ils doivent etre plus serein, maintenant que l'armée avec le soutient des salafistes les ont renversés.
Je doute qu'on puisse réellement dire que l'Egypte est un fidèle allié, surtout sur le plan religieux, du coup, je ne suis pas sûr que l'Arabie Saoudite ait intérêt à un réveil de l'Egypte comme puissance islamique, sachant que c'est un pays qui ne suit pas la même école musulmane, donc n'interprète pas le droit de la même façon, sans parler du fait que c'est un rival en terme de puissance régional.