Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

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OneForm
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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#151

Message par OneForm » 22 déc. 2008, 18:07

Jean-Francois a écrit :Si vous ne voulez pas discuter de Popper, pourquoi l'avoir amené?
Pour donner un cadre à mon discours, pardi. C'est ce qu'on appelle une discussion, mon cher. Je ne suis pas là pour écrire un traité avec bibliographie.
Jean-Francois a écrit :C'est comme les critères de "vrai" ou "faux": si vous ne vouliez pas en discuter, pourquoi avoir offert une "définition" de raison qui se base dessus?
Parce que je parle de la raison, donc faut bien la définir, non ? Sur un forum, ça m'est arrivé de définir l'espace-temps en relativité par exemple, sans pour autant m'être systématiquement lancé sur un étalage de géométrie riemannienne. Je mentionne Popper pour donner un cadre, mais Popper lui-même est une autre question.
Jean-Francois a écrit :Vous pouvez le citer textuellement, s'il vous plait?
Non, j'ai pas l'envie humaine de feuilleter des bouquins pour retrouver une phrase. Ça n'a toutefois rien d'extraordinaire : logiquement parlant, vérifier un énoncé universel est impossible car il faudrait vérifier une infinité d'exemples particuliers. Par contre, réfuter un énoncé universel se fait en montrant un seul contre-exemple particulier. Popper, c'est tester non pas la déduction [théorie => fait], mais sa contraposée. Il est évident que chez Popper, l'échec d'une réfutation n'est pas une vérification, ce n'est qu'un répit pour la théorie qui est provisoirement acceptée. En effet, quid du résultat des tentatives de réfutation à venir ?

Il est beaucoup plus étonnant d'affirmer l'existence d'une preuve par vérification chez Popper (surtout que l'épistémologie de Popper en est exactement l'opposé...), en fait ça serait plutôt à toi de le citer textuellement. Rappel : Popper commence par critiquer l'inductivisme comme épistémologie vérificationniste...
Jean-Francois a écrit :(même si je pense que "croire" n'implique pas "considérer vrai")
Croire = considérer vrai, mais pas sur base d'arguments rationnels. Toute recherche commence par des convictions personnelles, et je (enfin, pas que moi...) choisis de voir cela comme étant rationnel tant que la démarche est rigoureuse. Cela me permet de dire que les grands scientifiques ont tous été rationnels, ce que vous n'auriez pas pu dire à, exemple au hasard, Hermann Weyl qui choisissait les hypothèses belles plutôt que celles qui avaient l'air rationnelles (au sens des sceptiques).
Jean-Francois a écrit :Mais, bon, tout ça ne défend pas particulièrement l'intérêt potentiel des "doctrines ésotériques".
Je répète : il ne s'agit pas de défendre les doctrines ésotériques, mais de critiquer la "raison" prônée par les sceptiques. Il y a d'autres camps que sceptique/ésotérique.

Zwielicht
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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#152

Message par Zwielicht » 22 déc. 2008, 18:29

OneForm a écrit :Dis-moi d'abord où je défends l'absence d'une démarche de test des hypothèses, je te dirai ensuite si tu vises à côté de la plaque que je suis.
Je n'ai pas parlé de démarche de tests; j'ai parlé de s'enraciner dans des hypothèses religio-dogmatiques. Si je reprends ton texte:
OneForm a écrit :Bien sûr, quand on s'engage dans une hypothèse, on ne va pas écrire dans l'article que c'est une vérité : ça, c'est parce qu'on est rigoureux. Mais ça ne signifie pas qu'on n'est pas convaincu par la piste choisie. L'histoire des sciences est imprégnée de cette attitude. Et elle est saine, tant qu'on accepte de changer de conviction si on a une preuve de sa fausseté.
Je trouve que quand on s'engage dans une piste par intuition, il faut être prêt à l'abandonner ou à la modifier si on se rend compte du caractère superflu de ses hypothèses, et non juste si elle échoue un test. Il faudrait avoir la même rigueur avec ce qui n'est pas de l'ordre du vérifiable.

Tu dis que la méthode scientifique est impregnée de l'attitude qui consiste à choisir une piste, (n'importe laquelle?), quitte à l'abandonner plus tard. Jean-François te fait remarquer que si on retrouve cette attitude en science, elle est surtout du côté des échecs. Et c'est là qu'intervient Kepler.

L'hypothèse qui lui a fait imaginer que les solides parfaits étaient une piste pour expliquer la distance entre planètes était farfelue, et ce fut une perte de temps. S'il avait eu la même intuition en tout (basée sur les formes parfaites, ce qui remonte à Platon et qui est un idéal religieux en quelque sorte), il n'aurait jamais songé à décrire l'orbite des planètes en ellipse; l'ellipse étant imparfait.

Je ne suis pas du genre à revenir sur les croyances des scientifiques du passé pour les ridiculiser, mais quand on se base sur des échecs pour justifier une démarche, simplement parce que des scientifiques l'ont appliquée, il m'est important de rectifier les choses.

Pourquoi ne pas admettre que dans la méthode scientifique, la part reléguée à l'intuition est somme toute modérée ? Oui, l'intuition, la curiosité comme moteur, comme motivation, j'y crois, mais modérément.

C'est pourquoi on retient de Goethe surtout ce qui est littéraire et poétique (ses théories scientifiques sont regardées avec amusement) et de Kepler, ce qui pourfendait les dogmes religieux et tentait de rendre compte d'une façon non-sophistiquée des observations.
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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#153

Message par Jean-Francois » 22 déc. 2008, 18:39

OneForm a écrit :
Jean-Francois a écrit :Si vous ne voulez pas discuter de Popper, pourquoi l'avoir amené?
Pour donner un cadre à mon discours, pardi
Vous ne voulez pas approfondir votre intervention sur Popper (qui ne correspondait pas à ce que je disais) pour donner un cadre à votre discours. C'est limpide, mon cher.
Parce que je parle de la raison, donc faut bien la définir, non ?
Bien sûr, mais si les termes utilisés pour la définir ne sont pas clairs c'est un peu comme s'il n'y a pas eu de définition.
Ça n'a toutefois rien d'extraordinaire : logiquement parlant, vérifier un énoncé universel est impossible car il faudrait vérifier une infinité d'exemples particuliers
Là, je suis en plein d'accord avec vous. Et c'est d'ailleurs pourquoi je trouve votre histoire de tout accepter a priori parfaitement stérile. Cela car il devient impossible de faire la part du faux de celle du vrai. Philosphiquement parlant, ça peut paraître intéressant d'envisager ce genre d'approche mais c'es tpeu applicable dans la pratique.
Il est évident que chez Popper [...]
Ca serait évident seulement si vous pouviez le citer. En attendant, Ce que vous appelez "un répit pour la théorie" me semble parfaitement équivalent à l'acceptation qui suit une vérification.
Il est beaucoup plus étonnant d'affirmer l'existence d'une preuve par vérification chez Popper
Je ne parle pas de Popper: c'est vous qui avez amené Popper. Personnellement, je constate qu'en science, on fonctionne beaucoup par vérification (que celle-ci suive ou non une tentative de réfutation) et, aussi, que les scientifiques ne s'engagent pas du tout "sans preuve" comme vous le sous-entendez.
Jean-Francois a écrit :(même si je pense que "croire" n'implique pas "considérer vrai")
Croire = considérer vrai, mais pas sur base d'arguments rationnels
D'accord, j'aurai dû rajouter "en science" pour insister sur le "cadre" de mon propos. Mais, cherchez-vous à démontrer que les scientifiques ne se basent pas sur des arguments rationnels lorsqu'ils envisagent des hypothèses? A force de mettre l'emphase sur des "convictions personnelles" vous laissez totalement de côté ce qui fonde ces "convictions" et qui est loin d'être "une absence de preuve" ou d'"arguments rationnels" (ce qui serait irrationnel).
Je répète : il ne s'agit pas de défendre les doctrines ésotériques, mais de critiquer la "raison" prônée par les sceptiques. Il y a d'autres camps que sceptique/ésotérique.
C'est possible. Mais ne faire qu'une telle critique est passablement stérile. Offrez donc un moyen d'envisager les "doctrines ésotériques" rationnellement (selon vous).

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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#154

Message par OneForm » 22 déc. 2008, 20:20

Zwielicht a écrit :Je trouve que quand on s'engage dans une piste par intuition, il faut être prêt à l'abandonner ou à la modifier si on se rend compte du caractère superflu de ses hypothèses, et non juste si elle échoue un test. Il faudrait avoir la même rigueur avec ce qui n'est pas de l'ordre du vérifiable.
Si une hypothèse est superflue et si on est rigoureux, on dira que c'est superflu ou on n'en parlera pas. Et en général, on n'en parlera pas, puisque ça n'apporte rien. L'abandonner ou pas, c'est une affaire personnelle et j'estime qu'il ne faut pas moralement toucher au droit d'avoir des convictions personnelles ("c'est pas bien de garder une hypothèse superflue"). Or, la "raison" sceptique a tendance à se prononcer moralement sur les convictions personnelles.

Par ailleurs, ce qui n'est pas testable (plus général que "vérifiable") est d'office superflu, puisqu'on est en sciences expérimentales...
Zwielicht a écrit :Tu dis que la méthode scientifique est impregnée de l'attitude qui consiste à choisir une piste, (n'importe laquelle?), quitte à l'abandonner plus tard. Jean-François te fait remarquer que si on retrouve cette attitude en science, elle est surtout du côté des échecs.
Si l'erreur est corrigée chaque fois qu'elle est reconnue, alors le chemin de l'erreur est celui de la vérité. [Hans Reichenbach]

Et à propos de l'ellipse "imparfaite" de Kepler, disons que sachant l'invalidité des cercles, l'ellipse était la "deuxième courbe la plus régulière et parfaite après le cercle"... ou quelque chose comme ça. Sorry, j'ai pas la référence précise, c'est de mémoire et ce n'est pas censé être un argument :-)
Zwielicht a écrit :Pourquoi ne pas admettre que dans la méthode scientifique, la part reléguée à l'intuition est somme toute modérée ? Oui, l'intuition, la curiosité comme moteur, comme motivation, j'y crois, mais modérément.
Je ne l'admets pas. Bien sûr, l'intuition n'a aucune valeur de preuve, mais pour avoir des preuves, encore faut-il avoir des choses à prouver. Et on les trouve comment, ces choses ?

Le mythe de l'excellent étudiant mais médiocre chercheur, c'est ça : c'est le type qui applique très bien la "rationalité" des sceptiques, mais qui n'a pas ce qu'il faut pour innover, simplement car il est incapable de s'engager dans une piste. Surtout que le niveau actuel est élevé : choisir une piste entraîne d'y consacrer bcp de temps; or le choix de la piste peut rarement se faire "rationnellement", puisque justement on n'en sait rien encore.

Au hasard, Alain Connes, matheux et physicien matheux actuel, t'en parlera avec bcp plus de pertinence que moi.

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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#155

Message par OneForm » 22 déc. 2008, 20:48

Jean-Francois a écrit :Vous ne voulez pas approfondir votre intervention sur Popper (qui ne correspondait pas à ce que je disais) pour donner un cadre à votre discours. C'est limpide, mon cher.
J'oserai dire que le caractère anti-vérificationniste de Popper, ça n'a même pas besoin d'être approfondi tellement c'est essentiel chez Popper dès qu'on a compris sa critique de l'induction. Je n'ai pas envie de dire que tu n'as pas compris Popper (car je ne te connais pas), mais c'est tout comme. Je n'ai pas ses bouquins sous la main, mais si c'est seulement ça qui te freine, alors tant pis pour toi. Un bête surf sur le web devrait déjà te montrer que Popper est fondamentalement anti-vérificationniste. À défaut de mieux, y a au moins ce paragraphe sur Wikipédia. T'y trouveras des références si tu veux, mais peut-être que l'auteur de l'article se trompe puisqu'il n'a pas explicitement cité Popper, etc.
Jean-Francois a écrit :Bien sûr, mais si les termes utilisés pour la définir ne sont pas clairs c'est un peu comme s'il n'y a pas eu de définition.
Les termes sont clairs. C'est juste que définir la vérité, et fournir des critères pour l'atteindre sont deux choses différentes. La définition est un problème de sens, tandis que les critères sont un problème d'accès (épistémologique). On définit bien une confirmation expérimentale comme étant la corroboration entre une prédiction théorique et l'expérience. Est-ce pour autant qu'on a donné les critères permettant de repérer une telle corroboration ? Non (cf. Popper, Kuhn, Lakatos et autres sur la difficulté d'interpréter une expérience).
Jean-Francois a écrit :Là, je suis en plein d'accord avec vous. Et c'est d'ailleurs pourquoi je trouve votre histoire de tout accepter a priori parfaitement stérile.
Tout accepter a priori ? Désolé, je ne me reconnais pas dedans. Si l'acceptation d'une hypothèse pouvait se faire seulement a priori, on n'aurait pas besoin d'expériences.
Jean-Francois a écrit :Personnellement, je constate qu'en science, on fonctionne beaucoup par vérification
C'est parce qu'en sciences, on fonctionne aussi par conjectures audacieuses, qui englobent toutes les prédictions inédites. Une prédiction d'existence inédite est une conjecture audacieuse, et un réfutationnisme sophistiqué rétablit la vérification pour ce genre de conjectures. Mais l'élément central ici, c'est plus le caractère "audacieux" que le caractère "vérificationniste". En soi, les conjectures audacieuses, il y en a très peu par rapprot aux conjectures prudentes qui correspondent aux répétitions de prédictions déjà confirmées. ("Confirmées", pas "vérifiées", distinction poppérienne.)
Jean-Francois a écrit :D'accord, j'aurai dû rajouter "en science" pour insister sur le "cadre" de mon propos.
Je maintiens : même en sciences, croire = considérer comme vrai, mais pas sur base d'arguments rationnels. Sinon, il s'agit de savoir, tout simplement.
Jean-Francois a écrit :Mais, cherchez-vous à démontrer que les scientifiques ne se basent pas sur des arguments rationnels lorsqu'ils envisagent des hypothèses?
Pas systématiquement ! Mais suffisamment souvent pour ne plus discréditer l'absence d'appui rationnel à une hypothèse. Se concentrer uniquement sur la démarche de test permet de garder la créativité qui a souvent un élément irrationnel, tout en ne produisant pas des bêtises.

My view may be expressed by saying that every discovery contains an 'irrational element,' or 'a creative intuition,' in Bergson's sense. (...) They [les lois scientifiques, note de moi ;)] can only be reached by intuition, based upon something like an intellectual love (Einfühlung) of the objects of experience. [Karl Popper, trouvé sur la toile...]
Jean-Francois a écrit :Offrez donc un moyen d'envisager les "doctrines ésotériques" rationnellement (selon vous).
Pourquoi ? Ce n'est pas mon but et n'a pas de rapport avec mon discours. Je me demande ce que tu lis au juste, dans mes messages...

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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#156

Message par Jean-Francois » 22 déc. 2008, 21:23

OneForm a écrit :Mais l'élément central ici, c'est plus le caractère "audacieux" que le caractère "vérificationniste"
Le côté "vérificationniste" caractérise bien mieux la science, à mon avis, que vos "conjectures audacieuses". Celles-ci sont certainement intéressantes mais, pour reprendre votre citation de Reichenbach: on ne corrige pas d'erreur si on ne vérifie rien, en fait on ne les reconnait même pas. Les conjectures audacieuses, ça caractérise aussi les fraudes et les erreurs: l'orgone de Reich ou les Lois biologiques de Hamer, ce sont des "conjectures audacieuses". Mais, d'un point de vue scientifique, c'est de la foutaise. Vous feriez la distinction comment, vous?
Tout accepter a priori ?
C'est le "tout" qui vous dérange (mettez "presque tout") ou c'est pour pinailler sur "accepter"? Vous defendez qu'il faut accepter comme permis ce qui n'a pas été démontré faux, et qu'il faut considérer comme acceptable ce qui est permis. Non?
la "raison" sceptique a tendance à se prononcer moralement sur les convictions personnelles
Je ne vois pas particulièrement en quoi. Surtout que les sceptiques s'intéressent à ce qui est affirmé publiquement et non aux convictions tenues personnelles.
Je me demande ce que tu lis au juste, dans mes messages...
Ce que vous y mettez, je suppose.

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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#157

Message par Zwielicht » 22 déc. 2008, 21:31

OneForm a écrit :Si une hypothèse est superflue et si on est rigoureux, on dira que c'est superflu ou on n'en parlera pas. Et en général, on n'en parlera pas, puisque ça n'apporte rien.
Une hypothèse émise par le passé mais devenue superflue (l'éther lumineux par exemple) doit être revue.. On ne peut pas juste la passer sous silence !
OneForm a écrit :L'abandonner ou pas, c'est une affaire personnelle et j'estime qu'il ne faut pas moralement toucher au droit d'avoir des convictions personnelles ("c'est pas bien de garder une hypothèse superflue"). Or, la "raison" sceptique a tendance à se prononcer moralement sur les convictions personnelles.
Bien sûr, si on abandonne le sujet et qu'on se tourne vers les croyances personnelles. En science, c'est simplement con de garder des hypothèses superflues. C'est toi qui a amené la méthode scientifique dans le sujet, si tu veux en sortir, d'accord. Je trouvais, le premier, que la comparaison était boiteuse.

Je ne suis pas un partisan des inquisitions des convictions personnelles de tout un chacun. Pendant un certain temps ma signature fut la phrase que le Faust de Goethe répondît à Margarete quand elle lui demandât "Que pensez-vous de la religion?".

Mais quand on se sert de la science (ou d'un parallèle avec la recherche / méthode / histoire scientifique) comme tu le fais pour justifier le fait d'avoir telles ou telles croyances personnelles (en prétendant par exemple que la démarche sceptique est contraire ou contre-productive à la science), j'interviens.
OneForm a écrit :Par ailleurs, ce qui n'est pas testable (plus général que "vérifiable") est d'office superflu, puisqu'on est en sciences expérimentales...
Euh non on ne parle pas strictement de sciences expérimentales depuis tantôt ???!? On parlait de théories et d'hypothèses.
OneForme a écrit :Si l'erreur est corrigée chaque fois qu'elle est reconnue, alors le chemin de l'erreur est celui de la vérité. [Hans Reichenbach]
Et ? L'aventure est dans chaque souffle de vent [Charles Lindbergh]
OneForm a écrit :l'ellipse était la "deuxième courbe la plus régulière et parfaite après le cercle"
Justement.. il a dû admettre qu'il fallait s'éloigner de la perfection. C'était un premier pas, mais combien utile.
OneForm a écrit :Je ne l'admets pas. Bien sûr, l'intuition n'a aucune valeur de preuve, mais pour avoir des preuves, encore faut-il avoir des choses à prouver. Et on les trouve comment, ces choses ?
Mais ces choses sont forcément les choses qui ont poussé à avoir une intuition.
OneForm a écrit :Le mythe de l'excellent étudiant mais médiocre chercheur, c'est ça : c'est le type qui applique très bien la "rationalité" des sceptiques, mais qui n'a pas ce qu'il faut pour innover, simplement car il est incapable de s'engager dans une piste.
Absolument pas. L'excellent étudiant devenu mauvais chercheur l'est surtout pour des raisons de perfectionnisme mal placé, d'incapacité à fonctionner sans cadre.. on peut être un excellent étudiant car on étudie beaucoup tout en ayant des difficultés d'apprentissage. En travaillant 10 X plus que la moyenne on parvient à d'excellents résultats comparé à la moyenne, mais une fois dans un horaire de chercheur (plus comprimé, davantage de responsabilités faisant intervenir d'autres abilités, comme la demande de subventions, l'entourage d'une équipe, etc), tout fout le camp.

Quelqu'un qui choisit une piste et s'y enfonce malgré le caractère superflu des hypothèses perdra beaucoup plus de temps en moyenne. Celui qui est capable de garder un certain contrôle sur la nécessité des hypothèses risque de se tromper pendant moins longtemps, en moyenne.
OneForm a écrit :Surtout que le niveau actuel est élevé : choisir une piste entraîne d'y consacrer bcp de temps; or le choix de la piste peut rarement se faire "rationnellement", puisque justement on n'en sait rien encore.
Il est difficile à partir de deux méthodes de savoir laquelle des deux conduit à la meilleure représentation de la réalité, mais ton type intuitif n'a pas un meilleur avantage s'il fait trop confiance à son intuition. Ça peut en quelque sorte devenir une loterie : beaucoup perdent tout, mais un type rafle tout. Ce type est chanceux. Un bon chercheur saura changer de voie avant d'avoir gaspillé sa vie sur un truc stérile.
OneForm a écrit :Au hasard, Alain Connes, matheux et physicien matheux actuel, t'en parlera avec bcp plus de pertinence que moi.
À supposer qu'il soit d'accord avec toi ; c'est-à-dire, qu'il juge que tu comprends bien ce qu'il dit et que ce que tu rends correspond à cela. Ce dont je doute ; à date tu as surtout démontré une forte propension à être d'accord qu'avec toi-même, et à t'auto-exonérer de t'expliquer sur des affirmations douteuses.
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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#158

Message par OneForm » 22 déc. 2008, 22:17

Jean-Francois a écrit :Le côté "vérificationniste" caractérise bien mieux la science, à mon avis, que vos "conjectures audacieuses".
Pourquoi ? Affirmer doit s'accompagner de justification. En supposant que tu as bien compris ce que je voulais dire, puisque j'ai été succinct. (Car ce n'est pas moi qui invente tout ça, cf. Popper, Feyerabend, Lakatos.)
Jean-Francois a écrit :Celles-ci sont certainement intéressantes mais, pour reprendre votre citation de Reichenbach: on ne corrige pas d'erreur si on ne vérifie rien, en fait on ne les reconnait même pas.
Suffit de tester une hypothèse pour voir si c'est une erreur ou pas. Un peu élémentaire mais bon...
Jean-Francois a écrit :Les conjectures audacieuses, ça caractérise aussi les fraudes et les erreurs:
Exact. Une conjecture audacieuse, c'est une conjecture qui a l'air d'avoir plus de chances d'être fausse, puisqu'elle est audacieuse. Si elle n'était pas confirmée, on se dirait "Bah ouais, c'est normal : c'était tellement bizarre..." D'où l'intérêt de confirmer les conjectures audacieuses ! Personnes n'aurait mal dormi si on n'avait pas découvert Neptune à l'époque, ça aurait juste fait partie des "prédictions frauduleuses". Mais voilà...
Jean-Francois a écrit :Vous defendez qu'il faut accepter comme permis ce qui n'a pas été démontré faux
Il est rationnel de croire en ce qui n'a pas été démontré faux. C'est tout. C'est si obscur que ça, au point de re-paraphraser ça sous diverses formes détournées ?
Jean-Francois a écrit :
la "raison" sceptique a tendance à se prononcer moralement sur les convictions personnelles
Je ne vois pas particulièrement en quoi. Surtout que les sceptiques s'intéressent à ce qui est affirmé publiquement et non aux convictions tenues personnelles.
Ça, c'est sur le papier. En pratique, vu la nature des opposants (les ésotériques), ce qui n'est pas prouvé est quand-même considéré comme de la foutaise. Si c'est valable concernant la plupart des doctrines ésotériques, l'élever -- volontairement ou pas, c'est ce que je perçois -- en un principe de rationalité briderait pas mal de créativité et de vocations. Je parle pour le public neutre. Une conséquence est d'ailleurs l'engouement accentué pour l'ésotérisme, parce que la "rationalité [des sceptiques], c'est bien terne". Le but n'est pas de plaire au public, simplement de rappeler que la science n'est pas qu'une machine à déduction rationnelle (au sens sceptique).
Dernière modification par OneForm le 22 déc. 2008, 22:46, modifié 1 fois.

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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#159

Message par OneForm » 22 déc. 2008, 22:44

Zwielicht a écrit :
OneForm a écrit :Si une hypothèse est superflue et si on est rigoureux, on dira que c'est superflu ou on n'en parlera pas. Et en général, on n'en parlera pas, puisque ça n'apporte rien.
Une hypothèse émise par le passé mais devenue superflue (l'éther lumineux par exemple) doit être revue.. On ne peut pas juste la passer sous silence !
C'est ce qui est mis en rouge...
Zwielicht a écrit :Mais quand on se sert de la science (ou d'un parallèle avec la recherche / méthode / histoire scientifique) comme tu le fais pour justifier le fait d'avoir telles ou telles croyances personnelles
Entendons-nous bien : je me "sers" de la science pour dire que la rationalité repose plus sur la démarche, que sur la nature (logique, expérimentale, etc. ou pas) des convictions. Entre ça et se servir de la science pour justifier d'avoir des croyances personnelles, il y a un abus que tu es le seul à avoir commis. Surtout qu'une conviction personnelle, il n'y a pas à la justifier, puisqu'elle est personnelle.

Mais tu me diras : justement, le scepticisme n'est qu'une démarche ! Je répondrais : sur le papier, oui, en pratique, non. Cf. mon message précédent qui répondait à qqn d'autre.

Par contre, je dis bien que l'image de la rationalité donnée par les sceptiques n'est pas idéale pour la productivité, ça oui. Parce qu'il en découle en filigrane une accusation des convictions non-logiques ou non-expérimentales, alors qu'elles ont jalonné l'histoire, générale et particulière, de la science.
Zwielicht a écrit :Euh non on ne parle pas strictement de sciences expérimentales depuis tantôt ???!? On parlait de théories et d'hypothèses.
... des sciences expérimentales. À moins que tu pensais que mon discours concernait aussi les sciences économiques ou anthropologiques ? Faut pas pousser.
Zwielicht a écrit :
OneForm a écrit :l'ellipse était la "deuxième courbe la plus régulière et parfaite après le cercle"
Justement.. il a dû admettre qu'il fallait s'éloigner de la perfection.
Oui, parce qu'il rejette ce qui est démontré faux. Cela ne l'a pas empêché de rechercher, malgré tout, la perfection alors qu'une telle quête est complètement irrationnelle. La même chose s'est produite avec Copernic d'ailleurs : il a rejeté Ptolémée parce qu'il préférait les cercles parfaits sans épicycles, conformément à l'harmonie platonicienne ! Son héliocentrisme basique était faux, mais grâce à son existence il a été amélioré au fur et à mesure qu'on a écarté ce qu'on démontrait faux.
Zwielicht a écrit :Absolument pas. L'excellent étudiant devenu mauvais chercheur l'est surtout pour des raisons de perfectionnisme mal placé, d'incapacité à fonctionner sans cadre..
Et c'est quoi la rationalité sceptique, si ce n'est l'exigence constante d'un cadre, d'un support ?

Je ne sais pas pour les autres disciplines, mais en maths/physique en tout cas, c'est plutôt chaud de réussir "rien qu'en étudiant beaucoup", faut aussi avoir acquis une démarche rationnelle semblable à la démarche sceptique. C'est la démarche en vigueur quand on analyse des trucs déjà faits. Mais quand il s'agit de découvrir du nouveau, ça tombe à l'eau. Je relate seulement des témoignages (directs ou indirects), mon travail de recherche étant plutôt sommaire puisqu'il débute.
Zwielicht a écrit :Quelqu'un qui choisit une piste et s'y enfonce malgré le caractère superflu des hypothèses perdra beaucoup plus de temps en moyenne. Celui qui est capable de garder un certain contrôle sur la nécessité des hypothèses risque de se tromper pendant moins longtemps, en moyenne.
(...)
Ça peut en quelque sorte devenir une loterie : beaucoup perdent tout, mais un type rafle tout.
Les "tout" sont extrêmes, mais mis à part ça, bien sûr que la recherche est un peu une loterie. On ne sait même pas ce qu'on doit trouver ni où le chercher... On peut se reposer sur des "moyennes" sécurisantes, mais y a pas de miracle.
Zwielicht a écrit :à date tu as surtout démontré une forte propension à être d'accord qu'avec toi-même, et à t'auto-exonérer de t'expliquer sur des affirmations douteuses.
C'est plutôt gratuit ça, alors que je fais mon possible. Je te demanderais bien de justifier, mais bon... Si tu pars du présupposé que je suis débile, tu verras difficilement autre chose que de la débilité chez moi.

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To physics and metaphysics

#160

Message par Denis » 22 déc. 2008, 23:26


Salut OneForm,

Je ne commenterai pas tout. Le fait que, depuis mon dernier message, tu en aies posté 14 (dont quelques uns passablement longs, et qui s'adressaient plus souvent à d'autres qu'à moi) m'autorise à ne pas tout commenter.

Je pensais qu'avec ma métaphore des deux pédales (accélérateur = imagination, frein = jugement critique), j'avais été suffisamment clair pour éviter les strawmen.

En clair, je n'ai strictement rien contre l'imagination-intuition. En recherche scientifique, c'est primordial. Si tu t'entêtes à faire comme si les sceptiques étaient contre l'imagination-intuition, tu ne feras que t'enfoncer davantage dans ton strawman.

Bien sûr que les grands novateurs, en science, ont eu une intuition splendide et y ont cru même en l'absence de preuve en béton. Ils se sont contentés, au départ, de croire à une idée originale qui s'ajustait bien aux données dont ils disposaient. Pour les bonnes idées, le béton s'est ajouté par la suite. Pour les mauvaises, le béton n'est jamais venu.

Quand a-t-il été démontré que la Terre tournait autour du Soleil ? Il n'y a pas de moment "toc" précis tel que, avant, ce n'était pas démontré et, après, ça l'était. Et il resterait encore à préciser à qui s'adresse la démonstration.

Une anecdote (rapportée par Carl Sagan) me plait beaucoup. Je l'ai souvent citée sur le forum.
Denis a écrit :
In the 1920s, there was a dinner at which the physicist Robert W. Wood was asked to respond to a toast. This was a time when people stood up, made a toast, and then selected someone to respond. Nobody knew what toast they'd be asked to reply to, so it was a challenge for the quick-witted. In this case the toast was: "To physics and metaphysics." Now by metaphysics was meant something like philosophy -- truths that you could get to just by thinking about them. Wood took a second, glanced about him, and answered along these lines: The physicist has an idea, he said. The more he thinks it through, the more sense it makes to him. He goes to the scientific literature, and the more he reads, the more promising the idea seems. Thus prepared, he devises an experiment to test the idea. The experiment is painstaking. Many possibilities are eliminated or taken into account; the accuracy of the measurement is refined. At the end of all this work, the experiment is completed and ... the idea is shown to be worthless. The physicist then discards the idea, frees his mind (as I was saying a moment ago) from the clutter of error, and moves on to something else.

The difference between physics and metaphysics, Wood concluded, is that the metaphysicist has no laboratory.
Traduction-maison a écrit :Durant les années 1920', lors d'un dîner, le physicien Robert W. Wood s'est fait demander de répondre à un "toast". Lors de tels dîners il était coutume qu'une personne se lève, prononce un toast, puis invite la personne de son choix à y donner suite. Personne ne savait sur quel thème il serait invité à se prononcer, c'était donc une sorte d'épreuve en vivacité d'esprit. Dans ce cas, le toast était : "À la physique et à la métaphysique". Par métaphysique, on entendait, grosso modo, la philosophie -- des vérités qu'on peut découvrir par la seule réflexion. Wood a hésité un moment, a z'yeuté l'assemblée, puis a répondu à peu près ça :

Le physicien a une idée, dit-il. Plus il y pense, et plus l'idée lui paraît sensée~intéressante. Il épluche la littérature scientifique et plus il s'informe, plus son idée lui paraît prometteuse. Il conçoit donc une expérience qui mettra son idée à l'épreuve. L'expérience est laborieuse. Plusieurs possibilités sont éliminées; d'autres sont prises en compte; la précision des mesures est améliorée. Finalement, l'expérience est réalisée et... l'idée est montrée sans valeur. Le physicien rejette alors l'idée, s'en libère l'esprit et va s'occuper d'autre chose.

La différence entre la physique et la métaphysique, conclut Wood, c'est que le métaphysicien n'a pas de laboratoire.
Pour résumer ma position (et, je pense, celle de la majorité des sceptiques), je ne suis pas un partisan de l'utilisation exclusive de la pédale de frein. Au contraire : vive l'usage judicieux des deux pédales.

Je suis simplement contre l'utilisation exclusive de la pédale d'accélération.

J'espère que, au moins sur ça, on est d'accord.

:) Denis
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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#161

Message par OneForm » 23 déc. 2008, 00:00

Évidemment que je suis d'accord. C'est juste que voilà, comme il s'agit d'ésotérisme ici, c'est uniquement la pédale de frein qui est utilisée, et cela au nom de la science entière. Or la pédale de frein, tu l'as bien rappelé, ce n'est pas la science entière, ce qui passe sous silence à travers les manifestations sceptiques. C'est dommage, je trouve.

Ainsi je ne dis pas que les sceptiques sont contre l'intuition, mais plutôt que l'image de la rationalité qu'ils donnent, elle, n'accorde que peu de place à l'intuition.

C'est la tension entre le verre scientifique à moitié plein (d'intuitions) et à moitié vide (d'erreurs).

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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#162

Message par Zwielicht » 23 déc. 2008, 00:55

OneForm a écrit :
Zwielicht a écrit :
OneForm a écrit :Si une hypothèse est superflue et si on est rigoureux, on dira que c'est superflu ou on n'en parlera pas. Et en général, on n'en parlera pas, puisque ça n'apporte rien.
Une hypothèse émise par le passé mais devenue superflue (l'éther lumineux par exemple) doit être revue.. On ne peut pas juste la passer sous silence !
C'est ce qui est mis en rouge...
Regarde ce que j'ai mis en vert.
OneForm a écrit :Entendons-nous bien : je me "sers" de la science pour dire que la rationalité repose plus sur la démarche, que sur la nature (logique, expérimentale, etc. ou pas) des convictions. Entre ça et se servir de la science pour justifier d'avoir des croyances personnelles, il y a un abus que tu es le seul à avoir commis.
C'est toi qui l'a commis en passant du coq à l'âne dans ton message précédent, où tu as sorti les croyances personnelles hors de nulle part dans une conversation sur la science.
OneForm a écrit :Mais tu me diras : justement, le scepticisme n'est qu'une démarche ! Je répondrais : sur le papier, oui, en pratique, non. Cf. mon message précédent qui répondait à qqn d'autre.
Dans ton message précédent tu as une vision tordue du scepticisme. Facile d'attaquer une caricature plutôt que la chose elle-même.
OneForm a écrit :Par contre, je dis bien que l'image de la rationalité donnée par les sceptiques n'est pas idéale pour la productivité, ça oui. Parce qu'il en découle en filigrane une accusation des convictions non-logiques ou non-expérimentales, alors qu'elles ont jalonné l'histoire, générale et particulière, de la science.
La passé scientifique n'est pas parfait. Il convient très bien de regarder dans le passé et dégager ce qui a bien marché de ce qui l'a moins, et en arriver à des conclusions. Les convictions non-logiques.. il faudra que tu me dises où elles interviennent dans l'histoire de la science (celle des succès, pas des échecs). Il ne serviraii à rien de répéter inlassablement les mêmes erreurs.
OneForce a écrit :
Zwielicht a écrit :Euh non on ne parle pas strictement de sciences expérimentales depuis tantôt ???!? On parlait de théories et d'hypothèses.
... des sciences expérimentales. À moins que tu pensais que mon discours concernait aussi les sciences économiques ou anthropologiques ? Faut pas pousser.
Faut savoir de quoi on parle. Le volet théorique et axiomatique en physique me semble trop important pour la classer (ou la réduire) comme science expérimentale. La physique ne se borne pas à établir des vérités partielles au moyen d'expériences isolées : elle vise à aboutir une synthèse des phénomènes naturels selon un certain nombre de principes, à partir de ces résultats, selon une image qui possède une cohérence interne. Certes, la physique comporte un volet expérimental, mais il ne me semble pas qu'on puisse dire qu'elle soit une science expérimentale. Enfin, tout dépend à quel niveau on se situe. Si on tient à tout prix à sortir du sujet et qu'on la compare à l'anthropologie, elle est expérimentale.
OnePoint a écrit :Oui, parce qu'il rejette ce qui est démontré faux. Cela ne l'a pas empêché de rechercher, malgré tout, la perfection alors qu'une telle quête est complètement irrationnelle.
Mais comme je dis depuis le début : cette recherche de la perfection lui a fait perdre énormément de temps. Le but de la démarche scientifique n'est pas de répéter le 16e siècle à l'infini. Ce que j'essaie de te faire comprendre, c'est que ces hypothèses non-nécessaires et idéales sont nuisibles à la science plus qu'autre chose.
OnePoint a écrit :Et c'est quoi la rationalité sceptique, si ce n'est l'exigence constante d'un cadre, d'un support ?
C'est tout sauf l'exigence d'un cadre ou support ! J'admets que certaines personnes qui se disent sceptiques ne font que se conformer à certaines idées, mais ce n'est pas le scepticisme qui est ainsi. Sur quel support les sceptiques de ce forum s'appuient-ils tous, par exemple ?
OnePoint a écrit :Je ne sais pas pour les autres disciplines, mais en maths/physique en tout cas, c'est plutôt chaud de réussir "rien qu'en étudiant beaucoup", faut aussi avoir acquis une démarche rationnelle semblable à la démarche sceptique.
Ça l'est. Une certaine regularité dans l'étude, un bon contact avec les profs, commencer à travailler tôt sur les devoirs, revoir fréquemment la matière, des bons contacts (équipe, chargés de corps) pour finaliser les devoirs, une certaine motivation qui pousse le prof ou chercheur à engager l'étudiant durant l'été comme assistant, permettent de se rapprocher d'un dossier de notes parfaites qui permet ensuite de choisir un bon directeur de thèse. Bien sûr, ce n'est pas tout ce que ça prend, mais si on a le minimum, ça marche. Les directeurs de thèses les plus en vue sont souvent ceux qui travaillent sur les sujets de pointe, et permettent ainsi à l'étudiant de placer un bon article suite à sa thèse. Si on n'a que le minimum, toutefois, ce succès s'estompera en recherche, après le premier article.

Si on est toutefois orienté recherche, initiative, et qu'on a tout ça en plus, on ira plus loin. Mais ça n'a rien à voir avec être sceptique ou non.
OneForm a écrit :C'est plutôt gratuit ça, alors que je fais mon possible. Je te demanderais bien de justifier, mais bon... Si tu pars du présupposé que je suis débile, tu verras difficilement autre chose que de la débilité chez moi.
Si tu essaies d'introduire ici une certaine immunité en prétextant qu'on ne peut juger tes connaissances sans par le fait même te traiter de débile (alors qu'il y a loin de type-qui-ne-comprend-pas à débile), et qu'on doit par le fait même croire tout ce que tu racontes sous prétexte que tu as l'approbation de 3-4 philosophes (dont Popper) mais que tu n'as pas le temps d'expliquer... alors... toute discussion ira nulle part.
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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#163

Message par Cartaphilus » 23 déc. 2008, 11:11

Oneform a écrit :Or, la "raison" sceptique a tendance à se prononcer moralement sur les convictions personnelles.
Pouvez-vous donner un exemple d'une condamnation morale des sceptiques de la conviction de leurs contradicteurs, en dehors bien sûr des cas flagrants d'escroquerie intellectuelle de certains tenants d'explications non scientifiques ?
Onefoem a écrit :En pratique, vu la nature des opposants (les ésotériques), ce qui n'est pas prouvé est quand-même considéré comme de la foutaise. Si c'est valable concernant la plupart des doctrines ésotériques, l'élever -- volontairement ou pas, c'est ce que je perçois -- en un principe de rationalité briderait pas mal de créativité et de vocations.
Quelles doctrines ésotériques - puisque vous dites "la plupart" - échappent à cette appréciation, doctrines ésotériques qui ne seraient pas de la "foutaise" ?
Oneform a écrit :Il est rationnel de croire en ce qui n'a pas été démontré faux.

Ce que vous aviez déjà affirmé : "on peut croire en tout, sauf en ce qui est prouvé faux".

Je sais que vous rejetez l'argument de la théière de Russell, et donc celle de la licorne rose invisible et du monstre en spaghettis volant ; mais pensez-vous que l'on puisse toujours démontrer ce qui est faux ? Sinon, doit-on considérer que tout ce qui n'est pas démontré faux est toujours rationnel ?
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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#164

Message par OneForm » 23 déc. 2008, 11:38

Zwielicht a écrit :C'est toi qui l'a commis en passant du coq à l'âne dans ton message précédent, où tu as sorti les croyances personnelles hors de nulle part dans une conversation sur la science.
Correction : Conversation sur la raison et la rationalité qui, depuis le début chez moi, englobe tout ce qui n'est pas démontré faux, ce qui comprend naturellement certaines convictions personnelles. Le lien est plutôt direct...
Zwielicht a écrit :Dans ton message précédent tu as une vision tordue du scepticisme. Facile d'attaquer une caricature plutôt que la chose elle-même.
Quand on affirme, on justifie.
Zwielicht a écrit :Les convictions non-logiques.. il faudra que tu me dises où elles interviennent dans l'histoire de la science (celle des succès, pas des échecs).
Toute activité de recherche commence par avoir une idée. Hé bien, c'est là. C'est ce qui est dit depuis le début. Ne va pas dire que toute idée est nécessairement non-logique etc., les généralisations hâtives, à d'autres.
Zwielicht a écrit :Faut savoir de quoi on parle. Le volet théorique et axiomatique en physique me semble trop important pour la classer (ou la réduire) comme science expérimentale.
Comment on valide une théorie physique ? Par l'expérience, point barre. Le fait qu'une démarche à l'apparence axiomatique semble fournir de chouettes théories, ça vient du fait que les maths sont axiomatiques et on constate qu'elles marchent bien. Mais ce constat est expérimental, de nouveau. Et puis faut pas se leurrer, la démarche axiomatique en physique part non pas d'axiomes (mathématiques) mais de principes (physiques) dont la validité est aussi acceptée sur base expérimentale.
Zwielicht a écrit :Ce que j'essaie de te faire comprendre, c'est que ces hypothèses non-nécessaires et idéales sont nuisibles à la science plus qu'autre chose.
L'aspect superflu apparaît toujours a posteriori, après une démarche de test, donc en fait ça n'intervient pas dans ma position. Si on est rigoureux, ce qui est superflu sera de tte façon révélé si ça a été annoncé au préalable, pas de quoi faire une montagne.
Zwielicht a écrit :C'est tout sauf l'exigence d'un cadre ou support ! J'admets que certaines personnes qui se disent sceptiques ne font que se conformer à certaines idées, mais ce n'est pas le scepticisme qui est ainsi.
À partir du moment où on n'encourage pas ce qui n'est pas prouvé, ça revient à exiger constamment le support rationnel (ce qui est très bien quand il s'agit de tester), mais y compris dans les engagements dans une activité de recherche. Je ne crois pas non plus que le scepticisme est comme ça, sur le papier, mais comme je le pense toujours, il en donne une telle façade en pratique.

"Il n'est pas prouvé que c'est faux, en effet. Mais entre nous... c'est faux." Voilà un discours qui revient souvent, qui est systématique ici. Intuitivement pertinent dans la plupart des cas, mais injustifié (puisque ce n'est pas prouvé) ou pseudo-justifié (par une chimère de "probabilité de vérité").
Zwielicht a écrit :Si tu essaies d'introduire ici une certaine immunité en prétextant qu'on ne peut juger tes connaissances sans par le fait même te traiter de débile (alors qu'il y a loin de type-qui-ne-comprend-pas à débile)
C'est un détail puisque c'est du ad homimnem, mais bon un type qui "à date a surtout démontré une forte propension à être d'accord qu'avec lui-même, et à s'auto-exonérer de s'expliquer sur des affirmations douteuses", c'est autre chose pour moi qu'un type qui n'a simplement pas compris. C'est un débile, familièrement parlant. On ne va pas jouer sur les mots pour voiler les opinions. Mais c'est un détail, tu me vois comme tu veux a priori.

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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#165

Message par OneForm » 23 déc. 2008, 12:32

Cartaphilus a écrit :Pouvez-vous donner un exemple d'une condamnation morale des sceptiques de la conviction de leurs contradicteurs, en dehors bien sûr des cas flagrants d'escroquerie intellectuelle de certains tenants d'explications non scientifiques ?
Je parle des cas "flagrants", qui sont très nombreux (ce qui crée en soi une situation plutôt radicale), et qui du coup radicalise aussi la réaction sceptique. Je ne fais que répéter ce que j'ai dit avant.
Cartaphilus a écrit :
Onefoem a écrit :En pratique, vu la nature des opposants (les ésotériques), ce qui n'est pas prouvé est quand-même considéré comme de la foutaise. Si c'est valable concernant la plupart des doctrines ésotériques, l'élever -- volontairement ou pas, c'est ce que je perçois -- en un principe de rationalité briderait pas mal de créativité et de vocations.
Quelles doctrines ésotériques - puisque vous dites "la plupart" - échappent à cette appréciation, doctrines ésotériques qui ne seraient pas de la "foutaise" ?
Encore une fois, je ne prétends pas défendre des doctrines ésotériques, je ne défends rien du tout, au contraire, je critique.
Cartaphilus a écrit :mais pensez-vous que l'on puisse toujours démontrer ce qui est faux ? Sinon, doit-on considérer que tout ce qui n'est pas démontré faux est toujours rationnel ?
Je n'en sais rien si on peut "toujours" démontrer faux, je ne suis pas omniscient ! Et je ne saurais pas dire si tout ce qui est pas démontré faux est "toujours" rationnel. J'exprime une tendance, une vision de la rationalité, qui tend à considérer comme rationnel le fait de rejeter ce qui est prouvé faux, sans plus. Il est rationnel de croire en ce qu'il est irrationnel de douter. Or, il est irrationnel de douter de ce qui est bien prouvé, mais aussi de ce qui n'est pas prouvé faux. La rationalité est une irrationalité bridée.

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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#166

Message par Cartaphilus » 23 déc. 2008, 13:13

Oneform a écrit :Or, il est irrationnel de douter de ce qui est bien prouvé, mais aussi de ce qui n'est pas prouvé faux.
(C'est moi qui souligne.)
Parmi les doctrines ésotériques (j'ai bien compris que vous ne les défendiez pas), parmi les phénomènes prétendus paranormaux, lesquels pouvez-vous rejetez parce qu'ils ont été démontrés faux ?
Et, dans le cas contraire, pensez-vous qu'il soit rationnel d'y croire, c'est-à-dire d'y adhérer sans preuve, juste "parce qu'ils n'ont pas été démontrés faux" ?

Question subsidiaire : pensez-vous que les athées soient irrationnels ?
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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#167

Message par Jean-Francois » 23 déc. 2008, 14:01

OneForm a écrit :
Jean-Francois a écrit :Celles-ci sont certainement intéressantes mais, pour reprendre votre citation de Reichenbach: on ne corrige pas d'erreur si on ne vérifie rien, en fait on ne les reconnait même pas.
Suffit de tester une hypothèse pour voir si c'est une erreur ou pas. Un peu élémentaire mais bon...
Et, on la teste comment l'hypothèse? Sinon, vous pinaillez vraiment en niant qu'on "vérifie" tout en prétendant qu'on teste :roll: Plus ça va, plus j'ai l'impression que vous utilisez le vocabulaire (et les référence à l'autorité) pour taire et non pour exprimer, pour "contrairer" plutôt que de défendre un point que vous seriez capable d'exprimer clairement. Bon, votre joker est dire que "vous ne défendez rien, vous critiquez seulement".
OneForm a écrit :
Jean-Francois a écrit :Les conjectures audacieuses, ça caractérise aussi les fraudes et les erreurs:
Exact. Une conjecture audacieuse, c'est une conjecture qui a l'air d'avoir plus de chances d'être fausse, puisqu'elle est audacieuse. Si elle n'était pas confirmée, on se dirait "Bah ouais, c'est normal : c'était tellement bizarre..." D'où l'intérêt de confirmer les conjectures audacieuses !
Bon, après avoir dit "non! non! non!" vous ne faites que reprendre en vos termes ce que je disais: ce qui caractérise plus spécifiquement la science (par rapport aux doctrines ésotériques ou à la religion), c'est le test, la confirmation/infirmation, la vérification des hypothèses.
Il est rationnel de croire en ce qui n'a pas été démontré faux. C'est tout. C'est si obscur que ça, au point de re-paraphraser ça sous diverses formes détournées ?
Il est tout aussi rationnel de ne pas croire (i.e., tenir pour vrai) en ce qui n'a pas été montré vrai. C'est tout. C'est si obscur que ça, au point de re-paraphraser ça sous diverses formes détournées ?
En pratique, vu la nature des opposants (les ésotériques), ce qui n'est pas prouvé est quand-même considéré comme de la foutaise
Bon, vous vous faites un point d'honneur à rester dans le flou, à ne mettre aucun exemple précis dans votre discours. On ne sait donc même pas ce que sont, pour vous, ces "doctrines ésotériques". Mais, je suis certain qu'il y a plein de choses non prouvées (ni fausses ni vraies) que vous tenez en pratique "pour de la foutaise"... même si vous ne l'avou(er)ez pas.

De plus, on recherche plus souvent qu'autrement des arguments pour dire que telle ou telle chose est probablement de la foutaise. Comme vous tenez de toute évidence à éviter toute forme d'argumentation précise pour vous cantonnez sur une vague critique de la "raison des sceptiques" (critique tellement "subtile" que je ne pense pas la comprendre vraiment) et défendre une sorte de "droit" à de fumeuses "doctrines ésotériques" d'être vraies sans avoir à le démontrer, il rate quand même pas mal l'essentiel à mon avis.

Jean-François
“Belief is the wound that knowledge heals.” (Ursula Le Guin, The Telling)
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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#168

Message par Zwielicht » 23 déc. 2008, 14:12

OneForm a écrit :Correction : Conversation sur la raison et la rationalité qui, depuis le début chez moi, englobe tout ce qui n'est pas démontré faux, ce qui comprend naturellement certaines convictions personnelles. Le lien est plutôt direct...
Euh d'accord. Il y a un lien.. précédemment tu disais qu'il n'y en avait pas. Enfin, tu racontes un peu n'importe quoi.
OneForm a écrit :Quand on affirme, on justifie.
Euh?!! Enfin, oui et non, ça dépend, c'est comme tu le dis, de toutes façons tu es probablement d'accord.
OneForm a écrit :Toute activité de recherche commence par avoir une idée. Hé bien, c'est là. C'est ce qui est dit depuis le début. Ne va pas dire que toute idée est nécessairement non-logique etc., les généralisations hâtives, à d'autres.
Je n'ai jamais dit ce qui est souligné ici, c'est toi qui l'a dit :
OneForm a écrit :Par contre, je dis bien que l'image de la rationalité donnée par les sceptiques n'est pas idéale pour la productivité, ça oui. Parce qu'il en découle en filigrane une accusation des convictions non-logiques ou non-expérimentales, alors qu'elles ont jalonné l'histoire, générale et particulière, de la science.
Mais bon, je me demande si tu ne joues pas les cons pour te sortir du foutoir pseudo-métaphysique, pseudo-épistémologique où tu t'es empêtré. Je ne te redemanderai pas quelles sont ces convictions non-logiques.
OneForm a écrit :Comment on valide une théorie physique ? Par l'expérience, point barre.
Ton point barre est tout faux. Il est ridicule d'affirmer cela ! Les expériences valident certains éléments d'une théorie, mais le cadre de la théorie, qui lie ces résultats entre eux, possède un certain élément qui peut paraître arbitraire et qui s'appuie sur plusieurs facteurs, comme entre autres la cohérence interne, la non-superfluité des hypothèses, etc. Tu dis avoir "fait histoire des sciences" depuis le début (tu t'en sers comme argument pour nous convaincre que tu sais ce dont tu parles), mais tu ne démontres pas une bonne connaissance du développement de la physique moderne (pas si moderne que ça rendu en 2008/2009). Comme je l'ai dit plutôt, la physique ne se borne pas uniquement à à établir des vérités partielles validées par des expériences. D'accord avec ça ? Deux interprétations différentes peuvent être faites de la même expérience, c'est le cadre théorique, avec tout ce qu'il comporte d'avantageux (unification, réduction, cohérence avec d'autres phénomènes), qui permettera de décider laquelle correspondra à l'image de la physique.

Par exemple, l'hypothèse de Lorentz et Fitzgerald qu'un corps en mouvement dans l'espace voit la longueur de sa trajectoire contractée dans le sens du mouvement explique très bien les résultats de l'expérience de Michelson-Morley. Mais elle fait intervenir la notion de mouvement absolu, ce qui n'est pas très satsifsaisant. La relativité restreinte d'Einstein ne fait pas intervenir ce mouvement absolu, mais rend tout de même compte de ces résultats (entre autres) . Contrairement à ce que tu dis plus haut, il ne suffit pas que la théorie soit validée par l'expérience, "point barre", pour qu'une théorie soit validée !
OneForm a écrit :Si on est rigoureux, ce qui est superflu sera de tte façon révélé si ça a été annoncé au préalable, pas de quoi faire une montagne.
Et si on est rigoureux, on apprend de cet état de fait et on ne fait pas d'hypothèses superflues dès qu'un autre a bel et bien montré qu'elles sont ... superflues. Non ?
OneForm a écrit :À partir du moment où on n'encourage pas ce qui n'est pas prouvé, ça revient à exiger constamment le support rationnel (ce qui est très bien quand il s'agit de tester), mais y compris dans les engagements dans une activité de recherche.
Non.. le scepticisme ne consiste aucunement à bloquer les avenues de recherche plausibles. Tu serais bien mal pris de démontrer cela à partir, disons, des affirmations faites par des sceptiques de ce forum (mais affirmer est justifier, disais-tu!).
OneForm a écrit :Voilà un discours qui revient souvent, qui est systématique ici. Intuitivement pertinent dans la plupart des cas, mais injustifié (puisque ce n'est pas prouvé) ou pseudo-justifié (par une chimère de "probabilité de vérité").
Au contraire.. dans des sujets à propos de trucs comme les fantômes, ce que je vois souvent, ce sont des questions constructives, du type : y avait-il quelqu'un dans la maison, quelqu'un d'autre a-t'il entendu le bruit, etc. Le "entre nous c'est faux" intervient quand quelqu'un débarque pensant nous faire la morale en nous parlant de Galilée ou en tenant un genre de manifeste fumueux sur l'irrationalité, mais en n'apportant rien.
OneForm a écrit :C'est un détail puisque c'est du ad homimnem
On peut critiquer le comportement de quelqu'un, ce n'est pas de l'ad hominem. Je critique ton comportement ici sur ce forum, et non un aspect de la personalité (gros, laid, con, etc). Ta propension à crouler, te rouler en boule et geindre sous toute critique m'enlève le goût de poursuivre toute discussion, tout comme les autres défauts que j'ai relevés. Ce n'est pas du a priori, mais du a posteriori puisque j'ai quand même pris le temps de lire la plupart de tes messages (y compris celui où tu avances que l'expérience des fentes de Young est un des trois phénomènes qui a annoncé le développement de la quantique :roll: ).
OneForm a écrit :C'est un débile, familièrement parlant.
C'est toi qui l'dis.
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As-tu confondu "douter de X" et "nier X" ?

#169

Message par Denis » 23 déc. 2008, 17:47


Salut OneForm,

Tu dis :
il est irrationnel de douter de ce qui est bien prouvé, mais aussi de ce qui n'est pas prouvé faux.
(le souligné est de Cartaphilus)

En mettant bout-à-bout les bouts soulignés, ça donne :

« Il est irrationnel de douter de ce qui n'est pas prouvé faux ».

Je ne suis pas d'accord avec toi là-dessus.

Est-il irrationnel de douter que ce tyrannosaure soit mort un mercredi ?

Merci de répondre plutôt que répliquer.

J'ai la vague impression que tu as peau-de-banané entre "douter de X" et "nier X". Est-ce le cas ?

:) Denis
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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#170

Message par OneForm » 24 déc. 2008, 02:11

Je vois que j'ai à répondre à beaucoup de gros messages ! Permettez-moi de ne répondre qu'à des morceaux choisis, mais n'hésitez pas à insister sur une question dont vous voulez absolument une réponse. Je ne suis qu'un humain ;)



Cartaphilus a écrit :parmi les phénomènes prétendus paranormaux, lesquels pouvez-vous rejetez parce qu'ils ont été démontrés faux ?
Là, on entre en épistémologie et donc je suis favorable, en principe, à la réfutabilité. D'abord, je considère qu'une théorie irréfutable et spécifique (i.e. à fort contenu) est plus irrationnelle qu'une théorie irréfutable vagueet générale. (On pourrait imaginer des degrés d'irrationalité.)

Une théorie irréfutable et spécifique, je la rejette car elle ne peut pas être montrée fausse. "On ne sait rien en dire." C'est déjà le cas de la plupart des "théories" ésotériques, qui sont irréfutables et pourtant assez spécifiques (elles ont bcp d'attributs... éventuellement contradictoires entre eux). Elles n'accèdent même pas au stade où on pourrait les rejeter... En fait, je ne connais pas de théorie ésotérique réfutable (mais ma culture ésotérique n'est pas énorme :)), pour l'instant, donc je les rejette toutes a priori.

Par contre, si l'une d'elle devient réfutable, et qu'elle n'a pas encore été réfutée, je considère qu'il est rationnel d'y croire.
Cartaphilus a écrit :Question subsidiaire : pensez-vous que les athées soient irrationnels ?
Le Dieu des religions est très spécifique, il est blindé d'attributs issus des textes sacrés, etc. Or, il est irréfutable. Pour cette raison, croire en ce Dieu des religions est fort irrationnel, selon moi. Un athée qui rejette ce Dieu est donc rationnel. Personnellement, je suis athée au sens où je crois explicitement que le Dieu des religions n'existe pas. J'y vois beaucoup plus de culture que de nature.

Maintenant, Dieu vu comme une simple "origine/cause de l'univers" (le dieu de certains philosophes, par ex.), est irréfutable. Mais il est aussi très très vague. Pour cette raison, croire en un tel Dieu est moins irrationnel que croire en le Dieu chrétien.

On n'a pas de preuve, mais personnellement, je suis plutôt ouvert à un tel Dieu (ou Principe Premier, ou Structure Fondamentale, que sais-je). La science elle-même et la notion féconde de "loi de la nature" joue en faveur d'une cause de l'univers. Mais ça n'a plus rien de religieux en soi... (par contre, bcp défendent l'existence du Dieu religieux par l'argument des lois de la nature, l'argument de l'Intelligent Design -- je considère que c'est abusif).
Jean-François a écrit :ce qui caractérise plus spécifiquement la science (par rapport aux doctrines ésotériques ou à la religion), c'est le test, la confirmation/infirmation, la vérification des hypothèses.
Sans la partie en rouge, je suis d'accord (mais c'est tellement général aussi). Avec la partie en rouge, je prétends que si la confirmation des conjectures audacieuses est importante, elle est bcp moins fréquente que la réfutation de conjectures prudentes. Pour cette raison, une grande partie de l'activité scientifique consiste quand-même à réfuter, plutôt qu'à confirmer. Rappel : réfuter = rejeter une hypothèse à partir d'un (petit) nombre d'expériences non-réussies. Je pense que c'est le quotidien des sciences appliquées, par ex.
Jean-François a écrit :Il est tout aussi rationnel de ne pas croire (i.e., tenir pour vrai) en ce qui n'a pas été montré vrai. C'est tout. C'est si obscur que ça, au point de re-paraphraser ça sous diverses formes détournées ?
Au contraire, c'est très clair et je m'y oppose. Cette vision de la rationalité est celle que je critique. Dois-je reformuler les deux visions encore une fois ?
Jean-François a écrit :à ne mettre aucun exemple précis dans votre discours
Quand je parle des doctrines ésotériques, je les englobe toutes, et chacune d'elle peut servir d'exemple précis. Je ne cherche pas à être vague, mais général. Télékinésie, créationnisme, corps astral..., que sais-je. Je considère que ces "grandes" disciplines ésotériques ne sont pas prouvées fausses mais sont de la foutaise quand-même (parce qu'irréfutables et très spécifiques, etc.).
Jean-François a écrit :et défendre une sorte de "droit" à de fumeuses "doctrines ésotériques" d'être vraies sans avoir à le démontrer
J'espère que tu cesseras de m'attribuer le rôle de défenseur de l'ésotérisme quand je passe mon temps à répéter que je ne défends pas l'ésotérisme, et que je critique une forme de rationalité. Parce que à répéter continuellement ce discours à côté de la plaque, ça devient lourd. Surtout quand je relis le paragraphe qui précède.
Zwielicht a écrit :Comme je l'ai dit plutôt, la physique ne se borne pas uniquement à à établir des vérités partielles validées par des expériences. D'accord avec ça ?
Non. Tu peux faire un speech aussi long que tu veux sur la physique théorique avec tout son aspect axiomatico-hypothético-déductivo-symétrico-cohéro-principo-variationnello-ce-que-tu-veux, une théorie qui remplit tout ça et qui ne colle pas à l'expérience, elle est fausse dans son état. Point barre. (Modulo les difficultés de réaliser une bonne expérience.)

De plus, dans tous les travaux sur des théories en construction, bien sûr qu'on veille à leur cohérence interne et tout le tralala, ça c'est pour leur validité en tant que candidates. Mais le dernier juge de la validité tout court (i.e. l'adéquation avec la nature), c'est l'expérience. Souvent, c'est la prédiction inédite, d'ailleurs.

Ton exemple de Lorentz-Fitzgerald VS Einstein pour expliquer la contraction des longueurs est mauvais : si les deux théories expliquaient rigoureusement les mêmes phénomènes avec le même succès expérimental, alors on n'aurait pas rejeté L-F (ou alors, ça serait sans argument, donc irrationnellement). On le rejette parce qu'Einstein se révèle beaucoup plus fécond que L-F à propos d'autres expériences. D'ailleurs, la critique d'Einstein en défaveur d'un mouvement absolu est justement que ça n'a pas de sens empirique !
Zwielicht a écrit :On peut critiquer le comportement de quelqu'un, ce n'est pas de l'ad hominem.
C'est exactement la définition de l'ad hominem, la critique de la personne (laid, con, etc.) étant de l'ad personam. C'est la terminologie standard en rhétorique, souvent utilisée à tort quand on l'ignore (mais l'ignorer n'est pas un crime, du moins quand on parle de sciences, rassure-toi).
Zwielicht a écrit :Ta propension à crouler, te rouler en boule et geindre sous toute critique m'enlève le goût de poursuivre toute discussion, tout comme les autres défauts que j'ai relevés. Ce n'est pas du a priori, mais du a posteriori puisque j'ai quand même pris le temps de lire la plupart de tes messages (y compris celui où tu avances que l'expérience des fentes de Young est un des trois phénomènes qui a annoncé le développement de la quantique :roll: ).
Haha ça me fait sourire, je suis allé revoir ce message où je parle de Young, c'était y a 2 ans... Avec toutes mes excuses, en 2 ans, un étudiant évolue un petit peu dans ce qu'il apprend ;) Je pensais à l'époque à l'expérience de diffusion d'électrons qui révèle la nature ondulatoire des particules, et qu'on enseigne souvent en introduction à un cours de MQ et dont l'analogie vulgaire avec Young m'a piégé à l'époque. Maintenant je ne suis pas sûr que ça ait fait partie de ce qui a "fondé" historiquement la MQ, ça c'est une autre question.

Contrairement à toi, cependant, je ne me serais pas permis de juger, ad personam, une personne à partir de l'état de ses connaissances, car c'est faire de la connaissance une autorité, ce qui est anti-esprit-critique et anti-progrès. Tu ne souhaites pas discuter avec moi, alors ne le fais pas, inutile de t'enfoncer en revêtant une façade que tu ne mérites probablement pas.
Dernière modification par OneForm le 24 déc. 2008, 04:29, modifié 3 fois.

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Denis
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Dieu (les attributs anthropomorphiques de)

#171

Message par Denis » 24 déc. 2008, 03:20


Salut OneForm,

Tu dis :
Maintenant, Dieu vu comme une simple "origine/cause de l'univers" (le dieu de certains philosophes, par ex.), est irréfutable. Mais il est aussi très très vague. Pour cette raison, croire en un tel Dieu est moins irrationnel que croire en le Dieu chrétien.
Pleinement d'accord.

Je te fais candidement remarquer que le seule endroit où paraît le mot "Dieu" dans la liste officieuse des thèmes canoniques du forum est :

Dieu (les attributs anthropomorphiques de)

Est-il bon? aimant? miséricordieux? juste? omniscient? modeste?

Je n'ai pas plus de problèmes que toi avec le Dieu abstrait de certains philosophes.

Tu dis aussi :
Permettez-moi de ne répondre qu'à des morceaux choisis, mais n'hésitez pas à insister sur une question dont vous voulez absolument une réponse. Je ne suis qu'un humain ;)
Je te prends aux mots.

On pourra voir si, comme nous, en plus des deux pédales, tu as aussi une marche arrière.

Vois ça comme un test de conduite... ;)

:) Denis
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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#172

Message par OneForm » 24 déc. 2008, 03:26

J'ai beaucoup édité mon message précédent où j'ai répondu à des questions supplémentaires. Si vous l'avez déjà lu, n'hésitez pas à y re-jeter un oeil...

-- Edit (hé oui, je continue d'écrire, pfiou...) --

Denis a écrit :Je te prends aux mots.
Oui patience, tu faisais partie de mes "morceaux choisis" :)
Denis a écrit :« Il est irrationnel de douter de ce qui n'est pas prouvé faux ».

Je ne suis pas d'accord avec toi là-dessus.

Est-il irrationnel de douter que ce tyrannosaure soit mort un mercredi ?
Si on est naïf :
  1. Il est rationnel de croire qu'il est mort un mercredi, puisqu'on n'a pas de preuve du contraire. (J'applique ma conception.)
    ce qui équivaut à : Il est irrationnel de douter qu'il est mort un mercredi.
  2. Il est rationnel de croire qu'il est mort un autre jour, puisqu'on n'a pas de preuve du contraire non plus. (J'applique encore ma conception.)
    ce qui équivaut à : Il est irrationnel de douter qu'il est mort un autre jour.
La réponse à ta question est 1. Mais j'ajoute 2. En les rassemblant, ça signfie juste qu'il est rationnel de croire qu'il est mort un jour donné de la semaine, quel qu'il soit. Et cela, c'est simplement parce que tout est plausible...

Si on n'est pas naïf, on verra qu'affirmer un jour précis de décès d'un dinosaure est irréfutable, car expérimentalement, je crois bien que c'est impossible de dater les choses aussi précisément :-) Et parce que c'est irréfutable et spécifique, croire en une telle théorie est irrationnel.

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Wooden Ali
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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#173

Message par Wooden Ali » 24 déc. 2008, 11:55

OneForm a dit :
Par contre, si l'une d'elle devient réfutable, et qu'elle n'a pas encore été réfutée, je considère qu'il est rationnel d'y croire.
Une théorie réfutable qui n'a pas été testée n'a que le rang d'hypothèse. Elle n'appartient pas encore au noyau dur de la Science, à savoir celui des théories testées et non réfutées. Si l'on met de coté la motivation du chercheur, y croire est donc superflu. La mémoire de l'eau était réfutable, pourtant il aurait été idiot d'y croire avant qu'elle ne soit testée et ...réfutée tant elle remettait en cause les fondements même de la Physique ! La Théorie des cordes reste en marge de la Science car même si elle est réfutable en principe, elle ne l'est pas pour l'instant, à ma connaissance, en pratique.
Une théorie ésotérique est toujours en totalité ou en partie irréfutable. Elles le sont même par définition. Elles comportent toujours quelques attributs qui leur permettent d'échapper à toute réfutation logique ou expérimentale. Exemples :
-L'idée de Dieu est pleine de contradictions logiques. Échappatoire : Dieu est incompréhensible,
-Une expérience de transmission de pensée s'est vautrée lamentablement. Échappatoire : ça ne marche pas en présence d'esprits sceptiques
-Les prévisions d'Elisabeth Tessier se révèlent fausses. Échappatoire : elles le sont car ce n'est pas une "vraie"astrologue

Amha, une théorie ésotérique qui devient vraiment réfutable perd ipso facto son caractère ésotérique.

Les premiers astronomes à faire un travail vraiment scientifique étaient des astrologues qui désiraient...faire de meilleurs prédictions. Je ne pense pas que l'exactitude de leurs observations des phénomènes naturels soit redevable sur le fond des motivations de ceux qui les faisaient.
L'éventail des motivations d'un chercheur est très varié. Elles sont, finalement, anecdotiques et sans incidence sur la qualité des résultats obtenus qui sont appréciés sur des critères où elles ne sont pas prises en considération.

Amha, une théorie ésotérique qui devient vraiment réfutable perd ipso facto son caractère ésotérique.

Croire à une théorie réfutable non testée au sens de la considérer comme vraie : non, car inutile !
Croire à une théorie réfutable non testée dans le sens d'avoir la motivation d'y mettre du temps, d'y risquer de l'argent et d'y engager sa réputation, oui ! C'est la voie normale de toute entreprise humaine, pas seulement de la démarche scientifique.
Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances. Marcel Proust

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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#174

Message par Cartaphilus » 24 déc. 2008, 12:30

Oneform a écrit :Maintenant, Dieu vu comme une simple "origine/cause de l'univers" (le dieu de certains philosophes, par ex.), est irréfutable. Mais il est aussi très très vague. Pour cette raison, croire en un tel Dieu est moins irrationnel que croire en le Dieu chrétien.
On n'a pas de preuve, mais personnellement, je suis plutôt ouvert à un tel Dieu (ou Principe Premier, ou Structure Fondamentale, que sais-je).
Ce qui semble rejeter dans l'irrationnel l'idée de transcendance, et retenir l'hypothèse d'un (éventuel) dieu immanent.
Oneform a écrit :En fait, je ne connais pas de théorie ésotérique réfutable (mais ma culture ésotérique n'est pas énorme :)), pour l'instant, donc je les rejette toutes a priori.
Ce qui atténue votre affirmation : "il est irrationnel de douter de ce qui est bien prouvé, mais aussi de ce qui n'est pas prouvé faux."

Quoi qu'il en soit, merci de l'attention que vous portez aux questions qui vous sont adressées.
Le sommeil de la raison engendre des monstres. Francisco de Goya.

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Re: Scepticisme, Antithéisme & Anti-tout

#175

Message par OneForm » 24 déc. 2008, 13:45

Wooden Ali a écrit :Si l'on met de coté la motivation du chercheur, y croire est donc superflu.
Je ne connais pas de chercheur sans motivation.
Wooden Ali a écrit :La mémoire de l'eau était réfutable, pourtant il aurait été idiot d'y croire avant qu'elle ne soit testée et ...réfutée tant elle remettait en cause les fondements même de la Physique !
Si on sait qu'elle remet en cause la physique bien connue, y a déjà moyen de la réfuter indirectement, en lui faisant formuler une prédiction qui sera réfutée par la physique bien connue. Toute théorie nouvelle devrait être compatible avec les théories très bien établies actuelles (histoire de ne pas réinventer la roue à chaque fois...).
Wooden Ali a écrit :La Théorie des cordes reste en marge de la Science car même si elle est réfutable en principe, elle ne l'est pas pour l'instant, à ma connaissance, en pratique.
Ben c'est une théorie en construction, quoi. Perso je suis neutre vis-à-vis d'elle (sans blague, j'ai pas le niveau de la capter... par contre j'aime bien la voie de la géométrie non-commutative), mais je n'estime pas que les cordistes qui croient en elle soient irrationnels... En soi, que la théorie en tant que telle avance ou pas, son développement permet celui de d'autres sujets, ce qui est bénéfique de toute façon.
Wooden Ali a écrit :L'éventail des motivations d'un chercheur est très varié. Elles sont, finalement, anecdotiques et sans incidence sur la qualité des résultats obtenus qui sont appréciés sur des critères où elles ne sont pas prises en considération.
Oui enfin on ne peut apprécier une chose, que si cette chose est d'abord là. Si sa présence même n'est possible que parce que des gens ont eu la motivation de l'amener, alors j'estime important de préserver la variété des motivations des chercheurs sans les qualifier d'irrationnelles (en usant de ma vision de la rationalité).
Wooden Ali a écrit :Croire à une théorie réfutable non testée au sens de la considérer comme vraie : non, car inutile !
Ben tant qu'on n'admet pas et n'affirme pas qu'elle est vraie, je ne vois pas le problème de dire qu'on y croit. Il arrive souvent qu'on a la motivation d'y mettre du temps, d'y risquer de l'argent et d'y engager sa réputation... précisément parce qu'on y croit. C'est la voie normale de toute entreprise humaine, pas seulement de la démarche scientifique ;)

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