Brève de comptoir a écrit :Est-ce que la préservation de l'environnement n'est pas l'enjeu majeur du siècle en cours ? L'homme n'est-il pas à l'origine d'une nouvelle extinction des espèces et l'industrialisation n'a-t-elle pas accéléré cette extinction ? Est-ce que la disparition de la diversité est une banalité, on y peut rien ?
Ce sont les seules questions qui vaillent. Et les ogms, l'économie, le développement, tout cela devrait être considéré en fonction de ces seuls enjeux
Et vous allez me dire que vous n’adhérez pas à l’idéologie écologique ?
Le "dogme" écologique est un des paliers de l’idéologie dominante occidentale et elle a sa propre métaphysique qui vient remplir le vide de sens que nos sociétés ont délibérément cultivé depuis 40 ans dans l’abrutissement de la société de consommation utilitaire. Je ne parle pas de l’environnementalisme (gestion rationnelle de l’environnement humain) mais bien de la pensée qui fait de ce même environnement une fin en soit avant celle des hommes.
Ses deux fondements primaires sont les suivants
1- l’humanité technicienne est fondamentalement en guerre avec une nature saine et harmonieuse (dualisme totalement subjectif)
2- L’humanité a le devoir moral au-delà de l’utilitaire de la logique physique de son économie d’être le gardien d’une nature fétiché, glorifié ou parfois même divinisé.
La philosophie écologique cultive une réponse métaphysique à un questionnement existentiel récurant dans l’histoire de notre espèce.
-l’humanité a t’elle un but
-le but d’un individu peut’il objectivement transcendé la subjectivité sensorielle et la fabrication artificielle de sens ?
-pourquoi l’humanité pense t'elle à ça ?
Nos sociétés ont aujourd’hui évacué ces questions pour s’en remettre aux spécialistes de la gestion. Certains pans ont été relogé a l’industrie du développement personnelle, mais pour le collectif, le politique, le sens du combat écologique transcende le purement utilitaire de la justice sociale (en perte de sens depuis la mort idéologique du marxisme) et de la croissance économique libérale (en perte de sens depuis la mort la mort des 30 glorieuses).
La philosophie écologique stipule que puisque l’humain peut maintenant réfléchir au mal qu’il a fait à la terre, il doit reconnaître face à ses crimes que dans les phénomènes de la biosphère il est le PERTURBATEUR d’un équilibre bienveillant. Et c’est cette nature fixe qui est le bien et la perturbation humaine qui devient le mal. L’empreinte écologique et la biodiversité deviennent ainsi le baromètre ultime de l’existence humain.
L’idéologie écologique nourrie par les phantasmes new-age n’est plus très rependue, elle a aujourd’hui laissé grandement sa place à ce qu’on pourrait appeler l’écologie moral…
Car adhérer à la philosophie écologique de façon purement scientifique ou romantique, c’est un peu comme admettre que l’homme comprend aujourd'hui totalement la biosphère (ses mécanismes et ses buts) qu’il peut à partir de maintenant modifier son destin pour converger avec cette grande vérité (comme le voudrait la nature dans l’absolue)
Dans cette démarche mentale, il y a l’introduction de l’idée d’une autorité transcendante, inatteignable et inaltérable. Quand le discours écologique sombre dans le moralisme, il y a presque toujours ce sous-entendu pesant.
Politiquement, si plusieurs gauches ont intégré la sensibilité écologique à leurs causes, c’est simplement pour garder le monopole revendicateur de la bonne conscience supérieure.
La vieille gauche ouvrière sait très bien que le progrès social nécessite l’expansion du progrès scientifique et industriel. Pas besoin d’être un spécialiste en économie pour comprendre que la redistribution de la richesse augmente la consommation de masse -donc la production de masse - donc de l’empreinte écologique.
La nouvelle gauche, libéré du soucis de production a maintenant toute la liberté pour reléguer à la droite la lourde et peu glorieuse tache, de la production de la dite richesse.
En plus, depuis le retour en force de l’écologie politique, la gauche a perdu toute cohérence en économie étatiste en réclament des projets démentiels de développement énergétique inefficace aux possibles ruinant complètement les états.
Le crachat sur le nucléaire est surement le meilleur exemple, les antinucléaires n’en ont pas directement contre la technique des centrales nucléaires existantes, mais bien contre le principe lui-même d’utilisé les forces nucléaires pour le développement civil. (Fusion-fission balancer moi tout ça aux poubelles, c’est dangereux), vaut mieux revenir aux moulins.
De plus ll’idéologie verte n’a aucunement entravé le développement du néolibéralisme sauvage (domination financière, mega-trust monopolistique, etc), qui l’a tout simplement intégré dans sa logique d’écologie de marché et de gestion technocratique de l’industrie culturelle.
Donc d’une part on n’a des écologistes culturelles qui diffusent un message avec plein d’appels de principe qui obligent une prise de position dualiste stérile face à la technicité et tendent à simplifier à l’extrême les mécanismes qui ont mené aux dérives actuelles.
Et de l'autre part, on a un développement durable (ou néolibéralisme vert) qui est en faite une stagnation économique organisée, justifier moralement et culturellement par l’écologisme de gauche et très bien tolérée par l’industrie financière (l’écologisme de droite). Bref, les seuls grands perdants sont les citoyens contribuable de la classe moyenne. Une vraie classe en voix de disparition.