ABC a écrit : 09 oct. 2022, 09:05[...] Ben non ! Les médias, quels qu'ils soient, sont prisonniers de l'
audimat [...] Elles sont
prisonnières de nos attentes et de nos choix. Elles ne peuvent rien (du moins de façon sûre et à brève échéance) contre nos attentes (si elles sont solides toutefois) sous peine de périr financièrement victimes de
choix d'investissement non conformes à ces attentes. […]
Sur papier, techniquement tu as raison, sauf que dans les faits concrets, c’est la période de transition que personne ne voudra jamais assumer financièrement. L’on peut tous imaginer un monde fonctionnant sur d’autres bases, dont celui de la sphère des médias, entre autres, mais puisque — présentement et concrètement — ils dépendent de l’audimat, aucun (
trop peu) n’acceptera jamais d’effectuer toute modification leur rapportant moins d’argent/comportant trop de risques. À cela, techniquement, oui, c’est alors à l’audimat (
à nous tous) de leur démontrer qu’on désire « observer autre chose », sauf que, comme dans tout, il n’y a jamais consensus. C’est tjrs plus ou moins du 50/50 ou 40/60, comme en politique, entre autres. Conséquemment, comment espérer que, pour le présent sujet, nous pourrions devenir assez nombreux pour provoquer de tels changements d’envergure?
Comment faire pour qu’au moins plus de 50% de la population ait (
donc suffisamment de « clients » potentiels pour justifier un changement de la par des entreprises) d’autres choix, attentes, désires et envies ?
Ce que je veux dire, c’est qu’au-delà des sondages d’opinion, des vox pop et de ce que peuvent dire et prétendre être en accord ou non les gens publiquement, au fond, en privé, dans leur tête, au fin fond des chaumières il y a encore plein de gens plus ou moins pour/contre plein de trucs concernant toute sorte de questions de société. Ça dépasse de loin le cadre de l’environnement. Que ce soit concernant les croyances, la religion, la politique, les arts, etc., etc., il n’y a pratiquement jamais une seule façon de voir les chose et/ou opinion qui fait consensus et/ou qui est très largement majoritaire. Et ça, c’est uniquement concernant la pensée et les opinions, car au-delà, quand il s’agit de « faire suivre les babines avec les bottines », plusieurs individus ne sont même pas conséquents avec ce qu’ils pensent et/ou le sont à « géométrie variable » surtout quand ça fait leur affaire et les avantage. Conséquemment, comment espérer et/ou croire qu’il est possible de créer un « ensemble d’individus » suffisamment conséquent en termes de nombre et d’actions concrètes étant en adéquation avec l’objectif visé pour modifier certaines fondations du présent système?
Tu mentionnes toi-même les biais, mais les entreprises, qu’ils vendent des produits, des services ou bien présentent des « émissions » dans le but de pouvoir générer du profit en vendant de la pub, se basent elle-même (
cf le msg de JF) sur les biais cognitifs, le neuromarketing et plusieurs autres connaissances, techniques et stratégies dans le but de toucher « le plus grand nombre ». En fait, il ne s’agit même pas de savoir qu’est-ce que les gens aiment et préfèrent, bref, ce qu’ils veulent, mais surtout ce qui produit, de manière sous-jacente, en amont, leurs envies et désires, c’est-à-dire comment leur cerveau opère, fonctionne et procède. Et c’est précisément parce que nos cerveaux procèdent par raccourcis, heuristiques, tendent à éviter l’effort par souci d’économie de temps/énergie que la très grande majorité des individus, en avale, préfère le statu quo, sont réfractaires au changement, mais ont néanmoins besoin de se sentir vivant par procuration en étant confronté — dans le confort de leur foyer — à des « drames » et du « divertissement ».
Et c’est pourquoi, de temps à autre, j’interviens dans ce fils pour suggérer qu’il est àma vain de tenter d’exploiter que la « bonne volonté » et « l’information~éducation » si l’on croit encore qu’il y a une possibilité d’avoir un impacte significatif concernant le présent sujet. Cela n’arrivera pas si nous refusons d’exploiter les mêmes « armes » que plusieurs entreprises, c’est-à-dire les connaissances scientifiques que nous avons concernant le cerveau humain et ses biais!
ABC a écrit : 09 oct. 2022, 09:05Nous
sommes capables, pour la plupart d'entre nous, de réflexion et d'acceptation de remises en cause.
C’est inexact! Cette évaluation est tributaire du « silo », de la «
filter bubble », de la sphère dans laquelle tu baignes avec les gens que tu interagis et côtois depuis des années. C’est un biais connu! Et c’est aussi soutenue par un effet similaire du fait que plusieurs de ceux qui passent à la TV~dans les médias font majoritairement partie soit de l’intelligentzia, soit de la sphère des « artistes » qui sont naturellement bcp plus susceptibles de réflexions et de remise en cause que la grande moyenne des gens plus ou moins éduqués, fermée d’esprit et peu apte au changement et remise en cause.
Pour créer un rapport de force suffisant afin de provoquer les changements dont tu parles, ça ne prend pas que les gens de quelques forums, les activistes pour le climat, les scientifiques, les intellectuels et les artistes (
qui représentent quoi, en termes de pourcentage de la population?), mais plus de 50% de la population afin que ce soit significatif pour les entreprises à la merci du « plus grand nombre », de « l'audimat ».
Si je tente une correspondance avec les « microcosmes » que je connais et côtois, c’est-à-dire les familles d’amis et de collègues que je fréquente et/ou a déjà fréquenté, etc., j’estime qu’à peine une à trois seules personnes sur dix possèdent ce qui est nécessaire pour effectuer ce qu’il faudrait faire (
je ne parle pas que des avis, mais aussi des actions concrètes qui doivent être correspondantes). Ce qui veut dire qu’on est très loin d’un 55%~60% nécessaire pour que cela ait un effet suffisant pour changer quoi que ce soit concernant certains fondements du présent système (
peu importe dans quelle sphère). Pour les autres, faudrait les « manipuler » tout comme le font les entreprises!
ABC a écrit : 09 oct. 2022, 09:05 […] des financiers qui comprendront ça ont des chances de gagner beaucoup d'argent, mais... ... pas à court terme ...et avec des risques élevés d'en perdre beaucoup.
Donc ce n’est pas suffisamment intéressant — pour une majorité de financiers — puisque ceux prêts à prendre de tels risques ne constituent pas la majorité exactement pour les mêmes raisons que tous les autres êtres humains « non financier » dans tous domaines et pour tout sujet : parce que nous avons tous le même cerveau qui opère, fonctionne et procède de la même façon avec les mêmes biais et tendances!
