Salut Etienne,
Etienne Beauman a écrit : 06 mars 2018, 14:18Faux dilemme, on agit pas différemment en portant du crédit au plaignant.
Dès le départ, tu commets un
strawman (d
u moins dans la formulation de ta première phrase). Vathar n'a pas dit que c'est le fait de porter du crédit au plaignant qui est (
ou serait) un double standard, mais le fait de ne pas appliquer la charge de la preuve ainsi que d'accorder plus de valeurs à un témoignage.
Etienne Beauman a écrit :Il y a de bonnes raisons rationnelles de le faire.
De faire quoi? Porter du crédit aux accusations/plaignants? Naturellement! Mais Vathar a débuté son commentaire exactement en précisant ça!
Etienne Beauman a écrit :La charge de la preuve s'annule car porter plainte sans raison est un délit.
Mouais.
En pratique, c'est pas aussi simple et systématique. Ce n'est pas parce qu'un plaignant n'arrive pas à prouver son accusation qu'il sera automatique considéré qu'il a porté plainte sans raison et/ou qu'il a tout inventé. Le plaignant perdra sa cause et puis c'est tout. Et c'est alors à l'accusé de prouver que c'était un « coup monté » et de porter des accusations, ayant alors la charge de la preuve. Autrement dit, ça s'annule par deux fois et ton argument est donc invalide. La charge de la preuve conserve son utilité pratique dans tous les cas!
Etienne Beauman a écrit :Laisser entendre que quelqu'un porte plainte sans raison c'est l'accuser de diffamer, ça prends aussi des preuves.
Ben voilà!
Etienne Beauman a écrit :Par principe on doit appliquer la présomption d'innocence, ça marche aussi pour le plaignant.
Mouais, encore une fois.
Faut pas confondre « présomption d'innocence » et « supposer de la "bonne foi" » du plaignant en
considérant sa plainte. La présomption d'innocence, elle lui sera accordée
par la suite s'il devient lui-même accusé d'avoir tout inventé,
lorsque les rôles s'inversent. Tu ne peux pas tout confondre simultanément dans un « espace-temps intemporel ». Mais encore, supposer de la « bonne foi » d'un plaignant n'est qu'une « formulation techniquo-pratique » pour dire qu'il faut lui accorder le droit, comme à quiconque, de porter des accusations. Il n'est pas réellement question de le croire personnellement et/ou plus ou moins que l'accusé, si ce n'est que, sans preuve, l'on choisit, en tant que société, de ne pas appliquer de conséquences légales, point.
Etienne Beauman a écrit :si l'affaire va jusqu'au tribunal, c'est que les propos rapportés sont crédibles.
De façon générale, et pour les gens lambda, OK. Mais disons que pour un lambda
VS un « riche et puissant patron~financier » ayant une armée d'avocats à sa solde, c'est bcp moins « évident ».
Etienne Beauman a écrit :Je ne sais plus qui disait qu'on ne pouvait pas être témoin pour sa propre cause, si on peut c'est être plaignant.
Oui, mais par définition, ce n'est jamais considéré comme un témoignage (
du moins en terme de valeur) puisque l'accusé est « l'objet/sujet » du témoignage. Et le simple fait d'avoir, pour un plaignant, à prouver ses dires/accusations, définit implicitement le fait qu'il n'est pas un témoin et que le poids de sa parole — seule — n'a pas plus de valeur que celui qui nie, avec sa parole — seule — les accusations. Voilà pourquoi il est nécessaire de prouver (
en ajoutant des témoignages tiers, entre autres) des accusations.
Etienne Beauman a écrit :Verrais tu par principes des raisons de douter de la plainte d'un homme s'étant fait tabasser par une bande à la sortie d'une boite...
Il n’est pas question de douter ou non (
cette fois c’est toi qui commets le faux dilemme), mais seulement de considérer (
et pas de juger s’il dit la vérité ou non, c’est hors de propos puisque cela doit être prouvé pour être considéré comme tel) sa plainte et de suivre le cours des procédures. Car même si, statistiquement, il est rare qu’une personne se fasse tabasser par un complice pour faussement accuser quelqu’un d’autre, c’est quand même possible et c’est déjà arrivé plusieurs fois. Du moment que des cas connus existent (
il ne s’agit donc pas de E.T et/ou de trucs farfelus), le risque d’une fausse accusation demeure, aussi minime soit-il.
Etienne Beauman a écrit :Par défaut le plaignant doit être considéré de bonne foi, être écouté et encadré, ensuite la justice fait son job.
Bah, pour ça, je pense que nous sommes tous d’accord sur le fond! ...malgré ta superflue tentative de découper les cheveux en quatre pour justifier le tout. Mais j’aime parfois en faire autant et je te connais, alors ne le prend pas mal!
