M. Belley a écrit :Paradoxalement, je suis des cours en science des religions à l'Université de Montréal... pour tenter de comprendre pourquoi les gens croient n'importe quoi.
Je trouve ça admirable et courageux. Ça représente aussi un effort non négligeable pour tenter, si c'est possible, d'instaurer un dialogue dans lequel les « sceptiques » et les « religieux » pourront mieux se comprendre.
M. Belley a écrit :J'avais suggéré sa candidature, après avoir vu une de ses conférences, pour deux raisons. Premièrement, pour relancer le débat sur le créationnisme, entre autres parce qu'il y a une forte croyance à ce sujet en Amérique du Nord, surtout du côté américain... pour en reparler.
Je n'y vois rien de trop problématique. L'aspect populaire de la conférence a été un succès. Comme on le dit : « parlez-en en bien, parlez-en en mal, mais parlez-en »!
M. Belley a écrit :Deuxièmement, Robichaud vulgarisait très bien certains concepts de biologie, et montrait la complexité du vivant, même s'il utilisait cette complexité pour suggérer une création. Il ne s'est cependant pas trop étendu sur le créationnisme lui-même, et n'a pas parlé de créateur. Bien sûr, il a parlé de complexité irréductible, de fossé entre le vivant et le non-vivant, suggérant fortement une création.
Robichaud a donc parlé de science, ce qui est très bien. Évidemment, ses suggestions ne servent pas la science (ce qui est « problématique »), mais elles ont servi à attirer un large public qui, sans cela, n'aurait peut-être jamais connu l'association des Sceptiques du Québec. Ça me semble tout de même une bonne chose dans l'ensemble, autant pour les « proto-sceptiques » que pour les « proto-créationnistes », puisqu'il y a toujours une période de questions pendant laquelle les sceptiques peuvent sortir leurs arguments et leurs critiques et
suggérer des livres sur place.
C'est d'ailleurs aux sceptiques de trouver des façons claires, simples, séduisantes et percutantes de communiquer leurs arguments afin de mieux se faire connaitre. Il faut parfois redescendre de la montagne si notre but est d'aider ceux qui s'en égarent. Évidemment, on aidera que ceux qui veulent s'aider, mais qui manquent de repères intellectuels. De plus, l'introduction de M. Belley à la conférence donne heureusement un point de vue critique par rapport au créationnisme.
Jean-François a écrit :Relancer un débat aussi futile que chronophage ne me semble pas être de nature à faire progresser la moindre connaissance.
Pourquoi « futile »? Toi qui critiques souvent les autres de ne pas se baser sur des faits objectifs, voilà que tu nous sors un terme tout à fait subjectif. C'est futile et inutile pour toi et pour moi, ça, c'est sûr, mais ce débat n'est pas futile pour certaines personnes qui ne l'ont justement pas compris. Débattre, c'est d'abord en parler. L'idée n'est pas seulement d'aider les gens à avoir plus de connaissances, mais surtout de les aider à avoir un bon esprit critique tout en essayant de mieux les comprendre.
Jean-François a écrit :Les créationnistes avancent masqués pour suggérer que leurs idées sont scientifiques.
Oui! C'est effectivement le « biais » dangereux que nous soulevons. Un sceptique (à la conférence) peut et doit être encouragé à l'exprimer clairement. Ce biais n'est utile que pour le rapprochement et se doit d'être dénoncé rapidement par la suite.
Jean-François a écrit :Mais la croyance en Dieu provient de la bible.
Pas forcément. La croyance en quelque chose de divin (en une intelligence qui nous dépasse) n'est pas une mauvaise chose en soi. Plusieurs scientifiques entretiennent cette croyance même s'ils ne connaissent pas la bible. Tout dépend aussi de ce que l'on entend par « Dieu » et les raisons pour lesquelles on y croit.
Jean-François a écrit :Que vous trouviez cela correct est franchement stupéfiant.
En ayant que les « contres » en tête, ce n'est pas étonnant que nous soyons stupéfiés en pensant que M. Belley trouve tout cela correct. Personnellement, si je trouve une décision incompréhensible de la part d'une personne scientifique et sceptique, j'essaierai de comprendre à fond ses intentions, d'écouter à fond ce qu'il me dit, d'être diplomatique sans faire d'allusion (sournoise), de lui poser clairement les questions importantes et de saisir l'ensemble, le portrait global de tout ce qui peut être relié au sujet avant de lancer de longs messages subjectifs (ou secs) principalement sur ce qui ne nous plait pas. En tout cas, ça, c'est moi.
Vouloir comprendre le mécanisme d'une croyance ne veut pas dire l'encourager, et ce, même s'il peut en paraitre ainsi. Cependant, pour cette compréhension, il est peut-être parfois inévitable de l'encourager malgré nous temporairement, mais ce n'est pas une raison pour s'empêcher cette compréhension selon moi.
Dans une conférence d'un créationniste, il est difficile pour le sceptique d'y trouver quelque chose de nouveau pour le satisfaire, mais il semble que J. Robichaud ait renseigné la salle des limites actuelles scientifiques dans la découverte de nouvelles données significatives répondant scientifiquement aux mécanismes du vivant. Évidemment, le fait qu'il suggère qu'il serait logiquement impossible de dépasser une certaine limite précise d'accès à d'autres connaissances scientifiques capitales et que nous en serions très près n'est plus du domaine de la science, n'est pas un argument soutenant le créationnisme et n'est pas une réponse qui pourra être un jour définitive ou vérifiée (à moins de prédire l'avenir ou d'être Dieu). Tu en as bien parlé d'ailleurs (et c'est même lié au principe d'incomplétude). Néanmoins, ça demeure des renseignements pouvant être intéressants pour le sceptique.
Jean-François a écrit :Dave a écrit :Et si J. Robichaud n'accepte cette conférence qu'à la condition de biaiser (un peu pas mal) sa présentation, qu'aurais-tu décidé à la place de Michel?
Je cherche un autre conférencier, car présenter les choses correctement m'importe plus que le racolage publicitaire. Je ne suis toutefois pas dans les souliers d'un organisateur de conférences et je n'ai aucun lien personnel avec Robichaud.
Bon, OK! Je vois maintenant. J'ai pensé que tu cherchais en ce moment même un autre conférencier (à proposer) pour une future conférence. Je n'ai pas réalisé que tu voulais dire que, à la place de M. Belley, tu aurais cherché un autre conférencier (pour le mois de janvier) afin de garder une présentation non biaisée et impartiale. Désolé pour ce malentendu. Je constate que le changement de mode et de temps (du conditionnel passé vers de l'indicatif présent) a été suffisant pour mal comprendre ta réponse. Je devais être fatigué...
Jean-François a écrit :Dave a écrit :J'espère bien aussi que tu vois le lien entre ma généralisation et le sujet précis sur lequel tu discutais.
Je dirais juste que lorsqu'on ne s'astreint pas à tenir compte des faits, on peut faire des parallèles qui n'ont rien de bien pertinent.
C'est certain, mais il semble que ce soit documenté dans les « sciences » de l'éducation. Au pire, dis seulement que tu vois la pertinence de ce lien ou que ma généralisation (ou mon parallèle) peut être un sujet pertinent, mais qu'il ne t'intéresse pas. Tu sais, tu peux critiquer évidemment, mais tu peux aussi parfois mentionner les « bons » coups, être patient et paraitre agréable (paraitre moins souvent « à cran ») avec ton interlocuteur. Je dis ça comme ça, pas vraiment pour moi...