LoutredeMer a écrit : 14 nov. 2017, 14:39
Ensuite, à mon avis ça complique l'étude, car si on teste l'effet d'un herbicide en incluant les effets d'autres herbicides (sous le terme pesticides), c'est là qu'on risque des résultats erronés.
Non, au contraire. C'est comme pour la cigarette, ou les antécédents familiaux de cancer.
Imagine, pour simplifier, que pour chaque cigarette fumée par jour, tu augmente de 1% le risque de cancer de poumons (j'invente les chiffres, là, pour illustrer)
Un non fumeur aurait 1% de chance de développer un cancer du poumon au bout de 20 ans
Un personne fumant 1 cigarette par jour aurait 2% de chance de développer un cancer du poumon au bout de 20 ans
Un personne fumant 19 cigarette par jour aurait 20% de chance de développer un cancer du poumon au bout de 20 ans
etc.
Imagine maintenant que les utilisateurs de glyphosate fument, en moyenne, 5 cigarettes par jour, et que les non utilisateurs de glyphosate fument, en moyenne, 15 cigarettes par jour.
Imagine enfin que l'on trouve que les utilisateurs de glyphosate ont 10% de chances développer un cancer du poumon au bout de 20 ans, et que les non utilisateurs de glyphosates ont 16% de chance de développer un cancer du poumon au bout de 20 ans.
Si tu ne prends pas en compte la consommation de cigarettes, tu aurais tendance à conclure que le glyphosate protège du cancer du poumon (1,6 fois plus de chance d'avoir un cancer du poumon si on n'utilise pas le glyphosate que si on l'utilise, donc un risque ratio de 0,625)
Si tu contrôles par rapport à l'usage de la cigarette, tu obtiens
- pour les utilisateurs du glyphosate : 10% de chance - 5% lié à la cigarette = 5%
- pour les non utilisateurs: 16% - 15% lié à la cigarette = 1%
Soit 5 fois moins de chance d'avoir un cancer du poumon si on utilise du glyphosate que si on n'en utilise pas, et un risk ratio de 5 (au lieu de 0,625)
Remplace "cigarette" par "herbicide bidule", c'est la même chose.
Dans la pratique, les calculs sont un peu plus compliqués que ça, mais le principe reste le même.
Pour les échantillons statistiques, comme dans d'autres domaines, il n'y a pas que la taille qui compte.
Raisonner a l'instinct sur des problemes de probabilites, c'est le desastre assuré. (Spin Up)
Une graphe sans échelle, c'est bon pour la poubelle