LDM a écrit :Il n'y a pas de plaisir "en dieu", non. Officiellement. Mais on sait qu'ils profitent des plaisirs de la vie en douce, bien sûr.
Oui, mais non. Je vois que ma formulation pourrait laisser
(éventuellement) penser au plaisir sexuel. Mais il ne s'agit pas de ça.
Le croyant a du plaisir à vivre dans sa communauté, à aller à la messe, à se sentir entouré par les autres fidèles et par son dieu, à écouter les chants religieux, à vivre selon la Loi. Et bien sûr, critiquer les autres communautés en se sentant si pur en tant qu'élus est aussi un plaisir.
C'est un plaisir pour le croyant d'être conforme et il y a aussi l'extase religieuse, mystique, divine...
LDM a écrit :Ah, la religion récupère le plaisir pour l'exacerber? Comment?
Tous ces plaisirs sont encouragés par les religions... et le plaisir est particulièrement exacerbé pour provoquer la transe extatique, qui est très courante dans l'Islam, dans les grand-messes de masse des prédicateurs américains, chez les moines et les religieuses, par exemple.
LDM a écrit :Dany a écrit :...vu que tu es clairement libre arbitriste.
Pas vraiment, tu noteras que je dis toujours ou presque : "une petite part de libre-arbitre".
Je confirme, tu es clairement libre arbitriste.
Parce qu'aucun libre arbitriste ne dit que rien ne pèse sur ses décisions. Il invoquent tous un certain déterminisme à des degrés divers, mais selon eux, il sont libres de décider en dernier ressort et ils sont "responsables" de leurs actes.
Alors déjà, il faudrait que tu définisse/quantifie l'importance de ta "petite part de libre-arbitre", pour savoir s'il en reste seulement quelque chose...
Pour moi, elle est
(dans le meilleur des cas) réduite à un peau de chagrin à tel point qu'elle est inexistante.
Et cela, rien que du fait des déterminismes, naturels, humains, sociétaux, ajoutés à une chaîne causale évidente au niveau macroscopique et couramment acceptée, même sans évoquer un déterminisme laplacien
total (oui, parce que ce qui gêne les libre arbitristes concordationnistes, c'est un déterminisme laplacien total : ils admettent bien qu'il y a un déterminisme matérialiste et scientifique plus ou moins laplacien, la chaîne causale macroscopique… mais il ne serait pas total, ce qui leur permet évidemment, à l'étape suivante, de le nier entièrement comme tu le fais plus bas : "Laplace,... j'adhère pas !").
LDM a écrit :un paquet de déterminants traités inconsciemment menant à une décision inconsciente suivant une chaine causale et physico-chimique comme tu le dis plus haut
Oui. C'est le sens des expériences type Libet, qui suggèrent que ce qu'on appelle le "conscient" serait en fait un cas un peu particulier de l'inconscient, qui antidaterait son action pour créer une illusion de "prise de décision" et de ce fait renforcerait la sensation d'un ego personnel, la sensation "d'être soi".
Cette capacité naturelle serait en effet une émergence, une adaptation évolutive qui nous donne plus de chances de survie… mais ce n'est pas cette "conscience" là qui va sauver ton libre arbitre.
Les libre arbitristes sont tout contents de dire que "
la conscience est une propriété émergeant de la complexité !. Mais si la "conscience"
(un concept à l'origine de nos sociétés, dérivé de l'âme et entré dans le langage courant sans beaucoup d'analyse de la part du public) est bien un phénomène émergent, il s'agit en fait d'une "conscience" illusoire, une "conscience" qui ne prend pas de décision.
Bon, j'admets aisément que ce sont encore des conjectures à l'heure actuelle, mais quelques études vont bien dans ce sens…
LDM a écrit :et une part de gestion consciente (le LA) d'une partie de ces déterminants (ceux qui sont gérables consciemment) combinés avec une chaine causale dont nous avons conscience cette fois.
Non n'avons pas conscience de la chaîne causale. Où alors si peu que ça n'a aucun sens de l'invoquer comme argument selon lequel on maîtriserait quelque chose dans nos décisions.
On ne peut percevoir que les tout derniers maillons de la chaîne causale qui nous amène devant ce qu'on appelle une "décision personnelle" ou bien nous permet "d'exercer notre volonté". Et encore, on ne perçoit seulement que les maillons apparents
(forcément).
Même en étant libre arbitriste, il faut bien reconnaître qu'on ne sait pas pourquoi on prend telle "décision" plutôt qu'une autre, puisqu'il faut bien reconnaître qu'on a très, très, peu de cartes en mains.
Mais le libre arbitriste se sent quand même
(irrationnellement) "responsable" de ses réussites et de ses échecs et soit se félicite d'être le meilleur, soit se maudit d'être si nul... avec toutes les psychoses qui s'ensuivent
(pour reprendre le discours pragmatique du PsychoSophe).
LDM a écrit :Laplace, c'est la branche dure du déterminisme, j'adhère pas. De plus c'est dire que l'homme et tout système organique fonctionne comme l'univers minéral, gazeux, macroscopique,organique (?), c'est osé.
Je ne sais pas si c'est osé, mais c'est la base du matérialisme scientifique.
(Et je ne ne sais pas si tu t'es relue, mais tu dis là que tout système organique ne fonctionnerait pas comme l'univers... organique)
Bon, ben alors si
(contrairement à ce que la science dit), l'homme et tout système organique ne vis pas comme l'univers minéral, gazeux, macroscopique... il fonctionne comme quoi ? Comme quelque chose d'autre ?
LDM a écrit :Et dans ce cas il devrait tenir compte de la théorie du chaos, qui est peut etre un élément important dans le role d'un certain indéterminisme basé sur l'aléatoire.
C'est de l'imprédictible par manque de renseignements sur le système, pas de l'aléatoire que serait ontologique.
Mais surtout, relis les posts plus haut, où spin-up est du même avis que moi et où Mirages a percuté : l'aléatoire n'a rien à voir avec le libre arbitre, il ne le sauve pas...
C'est un faux argument, peu réfléchi, couramment avancé par les libre arbitristes concordationnistes pour obscurcir éternellement le débat.