MaisBienSur a écrit :Je ne suis pas raciste, mais pourtant, j'ai un collègue turc que je ne peux pas encadrer ! je me place où ?
Le plus loin possible.
Vathar a écrit :Je comprends mieux maintenant les 13 ans de lecture du bouquin. Ca me prendrait probablement encore plus longtemps :
- Ouvrir le bouquin
- Choisir un chapitre
- S'étrangler à la lecture de tels propos
- Brûler ce torchon
- En commander un autre
- Recommencer à l'étape un
Il y aurait effectivement de quoi faire un bel autodafé.
(mot qui signifie d'ailleurs
acte de foi)
Malheureusement, on ne peut pas brûler les versions en ligne.
Mais sérieusement… des fois, on se demande ce que fout la LICRA…
RACISME
Cela dit, en dépit du titre «
Beaucoup de noirs(es) aiment le Livre d'Urantia » choisi par cet adepte pour sa deuxième et opportune intervention, le mouvement déplore plutôt les faibles progrès de cette révélation dans la pénétration des consciences
(exemples ici ou là).
Pourtant, supprimer de-ci de-là quelques mots gênant suffirait à la rendre un peu plus acceptable. Certes, le texte, dicté sous l'autorité des plus hautes instances célestes, ne souffre pas d'être modifié. Il existe néanmoins une
version abrégée, en anglais, reconnue par la Fondation.
Une rapide recherche dans ses 440 pages montre que toute référence à une prétendue infériorité des noirs a disparu…
Toutes ? Non ! Car un chapitre d'irréductibles allégations racistes résiste encore et toujours au rajeunisseur.
Ça tombe bien, je l'avais oublié :
Tout comme les hommes rouges étaient les plus avancés de tous les peuples Sangik, les noirs étaient les moins progressifs (…)
Mais c'est une très vieille histoire (500 000 ans) alors on pourrait espérer que ça s'est arrangé ensuite ; par exemple, ces derniers millénaires, grâce au petit coup de pouce génétique E.T.
Ben non.
(…) Isolés en Afrique, les peuples indigo ne profitèrent que très peu ou pas de l'élévation raciale provenant du stock adamique (P.138 - §3 de la version abrégée, P.725- §6 de la version complète).
Pas de bol.
A propos d'Afrique… peut-être pensez-vous que si l'homme d'aujourd'hui fait le climat, ce fut à l'origine le climat qui fit l'homme.
Eh bien pas du tout. Le LU nous informe en effet que ce sont les groupes humains qui, selon leurs inclinations naturelles, ont choisit leur résidence en fonction du temps qu'il y faisait, et non le temps qui a influencé leur évolution. Apparues en même temps au nord de l'Inde, les six races de couleurs auraient émigré assez vite, selon un processus simple : les fainéants allèrent se la couler douce au soleil, tandis que les courageux affrontèrent les intempéries et les aléas de climats plus rigoureux.
64:7.3 (726.10) l’Inde devint le domaine de la population la plus cosmopolite que l’on ait jamais vue à la surface de la Terre. Mais il est très malheureux que ce mélange ait contenu tant d’éléments des races verte, orangée et indigo (…)
(que voulez-vous, ça grouille cette engeance-là)
(…) Ces peuples Sangik secondaires trouvaient l’existence plus facile et plus agréable dans les pays du sud, et beaucoup émigrèrent plus tard en Afrique. Les peuples Sangik primaires, les races supérieures, évitèrent les tropiques. Les hommes rouges se dirigèrent vers le nord-est, vers l’Asie, suivis de près par les hommes jaunes, tandis que la race bleue progressait vers le nord-ouest et gagnait l’Europe.
Pour les personnes à l'entendement limité, sans doute par manque de gènes caucasiens, le Lu prend soin de bien répéter :
64:7.13 (728.2) Les races supérieures recherchèrent les climats nordiques ou tempérés, tandis que les races orangée, verte et indigo gravitèrent successivement vers l’Afrique (…)
Le sahara, à l'époque, était une riante contrée. Mais quand il devint un désert, un mouvement semblable se produisit :
80:2.2 (890.6) Les groupes les plus mêlés s’éparpillèrent dans trois directions : les tribus supérieures à l’ouest émigrèrent en Espagne et de là dans les parties adjacentes de l’Europe ; (…) La division la moins progressive (…) émigra en Arabie et, de là, à travers la Mésopotamie du Nord et l’Inde, jusqu’à la lointaine ile de Ceylan.
Les urantistes¹ se plaignent de l'image donné au mouvement par ce genre de citations, reprises régulièrement par leurs adversaires. Mais… on peut se demander finalement si ça ne leur fait pas au contraire une superbe pub auprès d'un public, sans cesse croissant, en attente d'une mystique remettant au goût du jour l'apologie décomplexée de la race blanche.²
Alors passons à autre chose.
ASTRONOMIE
On l'a déjà évoqué, et Claudem nous l'a rappelé par
sa première intervention, les adeptes mettent régulièrement en avant, en dépit des avertissements des auteurs, le contenu scientifique de l'ouvrage, dont le caractère avant-gardiste prouverait la provenance divine. Ce faisant, ils répandent en fait les preuves de son archaïsme. Le livre donne en effet des ordres de grandeur concernant l'univers, les galaxies, les étoiles, et même des chiffres précis, comme la distance d'Andromède, le nombre de nos chromosomes, la taille des animaux fossiles, sans parler des théories astronomiques… qui sont périmés depuis soixante ou quatre-vingts ans.
Confrontés à ces faiblesses, les urantiens, qui guettent pourtant dans les progrès de la science tout ce qui pourrait confirmer leur bible, se trouvent dans la très inconfortable position de devoir affirmer que, sur ces sujets, ce sont les scientifiques d'aujourd'hui qui se trompent, et ceux des années trente qui avaient raison
(petit exemple ici-même en 2010).
Admettons que cela soit vrai… cela signifierait toujours que le LU ne devançait rien du tout, puisque ces connaissances, même justes, seraient simplement là encore celles des années trente.
Mais qu'en est-il du passage ayant motivé
l'intervention du fidèle « lecteur » :³
122:8.7 (1352.3) Jésus était né le 21 aout à midi de l’an 7 av. J.-C. Or, le 29 mai du même an 7, il y avait eu une extraordinaire conjonction de Jupiter et de Saturne dans la constellation des Poissons. C'est un fait astronomique remarquable que des conjonctions similaires se soient produites le 29 septembre et le 5 décembre de la même année.
Claudem précise qu'
« Il était impossible en 1934-1935 ou même en 1955 de confirmer ces trois conjonctions planétaires » ajoutant que la confirmation en a été obtenue bien plus tard en utilisant
« les programmes et les tables planétaires (…) publiés en 1986 par Jean-Louis Simon et Pierre Bretagnon du bureau des longitudes à Paris ».
Curieuse affirmation, puisque la conjonction Jupiter-Saturne de l'an 7 est connue depuis fort longtemps, Képler notant déjà en 1604, sa coïncidence avec la naissance du Christ
(source LeMonde.fr).
Il faut noter que les auteurs semblent ignorer la nature réelle du phénomène. Ces trois dates, en effet, sont celles du rapprochement maximum des deux planètes. Mais en fait, il ne s'agit pas de trois conjonctions mais d'une seule, qui fut visible pendant neuf mois sans discontinuer, avec des périodes plus fusionnelles de plusieurs jours ou plusieurs semaines. Le phénomène commença à la mi-avril de l'an -7 et se termina la mi-janvier de l'an -6, quand les deux planètes commencèrent à s'éloigner, mais connut un prolongement de trois mois dû à leurs conjonctions successives avec Mars (également signalées par Kepler).
Un spectacle astronomique assez conforme, d'ailleurs, à ce que rapporte la tradition chrétienne, plus qu'à la description qu'en donne le LU. Il se manifesta en effet principalement sous la forme d'une grande étoile, se déplaçant dans les Poissons vers l'Ouest. Du genre effectivement à guider dans cette direction d'éventuels astrologues du Levant, en attente d'un évènement.
Neuf mois en neuf secondes, reconstitué avec stellarium 4 : un aperçu du parcours
décrit jour après jour dans le ciel du Moyen-Orient par la conjonction de l'an 7 av. J.-C.
NB : ce logiciel utilisant la numérotation astronomique des années
qui attribue à l'an -1 le numéro zéro, l'an -7 est donc affiché -6
Du pain béni pour les ésotéristes postérieurs, puisqu'entrent en jeu le chiffre 7, référence judéo-chrétienne (et urantienne) essentielle, ainsi que la symbolique des Poissons, attachée au Christ, mais aussi signature de notre ère astrologique. Tout cela pour célébrer l'arrivée du Fils de Dieu, sous l'égide de Jupiter (éthymologiquement "Dieu le Père")
5 associé à Saturne, le père des dieux ; lesquels clôturent l'évènement par leurs rencontres avec Mars, présage de tribulations. Les mordus (dont je ne suis pas) noterons sans doute que la naissance du chantre de l'amour universel avait été annoncée dès la fin de l'an 9 par une triple conjonction, lorsque la déesse de l'amour, Vénus s'était unie successivement aux trois intervenants, Mars, Jupiter et Saturne (ah, la coquine !).
Au moment de la rédaction du LU, l'an -7 était donc depuis déjà au moins trois siècles une année couramment proposée pour la naissance du Christ, et le lien avec cette conjonction à trois temps déjà souligné maintes fois. On note aussi que les « révélateurs » croient devoir à cette occasion donner corps à la légende des « Rois Mages », qui auraient été (reprenant là-aussi le point de vue général) des prêtres mésopotamiens. Mais ils précisent que ceux-ci n'avaient pas été influencés par le phénomène, mais par un rêve !

Voici encore une étrange réflexion. Étant donné l'importance à l'époque de l'astrologie (où elle était érigée, admet le LU, en religion) notamment dans cette région qui en est le berceau, il est inimaginable, s'ils ont existé, que de tels visiteurs aient ignoré le phénomène, ne l'aient pas prévu depuis longtemps, et n'en aient pas fait le plus grand cas. Mais le LU se devait d'évacuer une telle idée, de peur d'apporter tant soit peu de crédit à cette discipline qu'il honnit.
C'est pourtant un astrologue, l'anglais John Addey, qui donna pour Jésus en 1959 la date de naissance la plus proche de celle du LU, à savoir le 22 août de l'an -7, sans avoir eu besoin lui non plus des tables de 1986 pour la déduire de cette conjonction. Le résultat diffère d'un jour, peut-être en raison du décalage d'éphéméride invoqué par la secte pour excuser son erreur semblable sur une des dates. Si cela ne cautionne évidemment pas l'astrologie, cela peut néanmoins donner une indication sur les sources du Livre d'Urantia. Notons que l'astrologue Michel, l'un de ceux qui rapporte cette hypothèse, donne quant à lui comme date de naissance du Christ, sur les mêmes bases astrologiques, le 21 août -7, la même date que le LU
(source Michel).
Ces révélateurs seraient-ils donc des crpyto-astrologues ? Ils n'ont pas l'air d'y connaître grand-chose, pas plus qu'en astronomie, sinon quelques résultats parfois mal interprétés. On constate en tout cas que pour le Maître de l'Univers, venir au monde en l'an 7 av. J.-C., durant le mois d'Auguste, quand le soleil est au zénith, ça a quand même plus de gueule que de naître en -4, à 19h42, par une pluvieuse journée de novembre.
1. Eux-mêmes nomment leur mouvement « urantien » alors que dans leur bouquin, ce mot désigne tous les terriens.
2. Ainsi d'ailleurs que de la « jaune », qui apparait, au fil des pages, finalement encore mieux servis que la « rouge ».
3. Autre nom que se donnent les adeptes.
4. Le logiciel d'astronomie de référence, et néanmoins gratuit, utilisant d'ailleurs la méthode de Bretagnon, dite VSOP87 , mais dans sa mise à jour de 1988.
5. Jupiter (parfois Diespiter), équivalent latin du grec Ζεύς πατηρ (Zeus Pater) et du védique Dyaus Pitā, proviendrait de l'indo-européen « *Dyēus ph2ter » signifiant Ciel Père, et dans lequel *Dyēus, issu de *dyew (lumière du jour) aurait donné les mots latins dies (jour) et deus (dieu).