Les calculs théoriques semblent bons, mais je voudrai préciser quelques points:
- Ces calculs partent sur des rendements des différents process de 100%, ça n'existe pas (le taux de fuite du réseau d'eau potable en France -qui est pourtant bon par rapport à pas mal de pays- est de 20% par exemple).
- Ces calculs estiment qu'on pourra récupérer la totalité des urines : ce sera physiquement impossible, quelques soient les investissements.
- Les réseaux d'égout ne traitent pas toutes les eaux usées, et de loin (en France, 4 millions de logements n'y sont pas branchés, je n'ose imaginer l'Inde ou L’Afrique...)
- Rajouter un système de collecte dédié dans les immeubles existants ne sera pas possible, sauf exception.
- Le coût d'un réseau dédié sera astronomique (En France, ça fait 150 ans que le réseau d'assainissement se construit petit à petit, Actuellement, alors qu'on le développe assez peu, ça représente 2 à 3 milliards d'€ par an). Tellement astronomique que je me demande si ce ne sera pas plus rentable d'aller chercher du phosphore directement sur Mars

- Dans un de tes liens, ils expliquent qu'il faut stocker l'urine de 12 à 16 mois avant de pouvoir l'utiliser (pour la France, ce serai 29 à 38 millions de m3, soit 240 à 320 000 cuves de 120 m3, celles qui servent de réserve d'incendie qu'on peut voir par ci par là).
- ...
Donc, sur le papier, c'est pas mal, maintenant, je ne suis pas certain que la mise en place à grande échelle soit réaliste.
Euh, ce n'est pas clair, 7,5 T ou 100 m3 ?shisha a écrit : 11 mars 2020, 12:00D'après une expérimentation qui a été réalisé en Belgique, il en faudrait 7.5 tonnes par hectare :Les essais réalisés en grandes cultures en Belgique ont montré que 1m3 de BRF produisait 75 kg d’humus, soit 7,5 t/ha d’humus pour un apport de 100m3, qui se formera dans un délai de deux ans après incorporation ! On estime qu’un tel volume correspond à dix ans d’apport de fumier
Oui, mais il le tire du sol, donc bilan zéro. L'engrais vert sert surtout à rendre un peu plus d'azote biodisponible, à assurer une couverture végétale toute l'année (évite le lessivage et maintien le microbiote).shisha a écrit : 11 mars 2020, 13:26 Sinon pour le phosphore, il y a aussi les engrais verts comme la moutarde ou le sarrasin qui en contiennent beaucoup.
Note : c'est de plus en plus utilisé en France (par chez moi, toutes les champs de céréale et maïs), ça évite un labour.
?shisha a écrit : 11 mars 2020, 16:58 Le fait que les engrais des animaux ne servent en réalité que pour leurs propres besoins alimentaires,
Ben non, les animaux (même en zone non arable) vivent une partie de l'année à l'étable. Il faut bien évacuer ces fumiers.
Ensuite, la biodiversité d'une pâturage est bien meilleure avec des ruminants que sans (en fait, on reproduit ainsi les écosystèmes pré-néolithiques des prairies à ruminants qui ont donné d'aussi bonnes terres à cultiver en Europe et autres plaines des US, Russie et Chine).
De même, l'augmentation de l'humus et de la qualité agricole sera toujours bien meilleure et plus rapide dans des pâturages à ruminant qu'avec des amendements végétaux (et si on met n'importe quoi comme végétaux, on peu rapidement déséquilibrer les sols). D'autre part, mettre des amendements végétaux implique d'avoir des surfaces dédiées supplémentaires significatives (voir mon post sur le BRF).
Donc on aura globalement de bien meilleurs rendement sur des terres agricoles avec des rotations à pâturages qu'avec simplement des amendements végétaux et pour bien moins cher.
Mais la qualité alimentaire des produits animaux est bien plus intéressante que l'équivalent végétal à poids égal.shisha a écrit : 11 mars 2020, 16:58Et en plus des rendements viennent s'ajouter le paramètre de la surface exploité, les calories végétales y seront toujours moins gourmandes en espaces que les calories animales car ces dernières nécessitent plusieurs calories végétales.
D'autre part, la rentabilité des agricultures mixtes (culture + élevage) sera toujours plus intéressante qu'une culture uniquement végétale. Les animaux recyclent les déchets de façon très efficace (plus que de mettre ces déchets dans les champs en tout cas), pour bien moins cher et en plus fournissent de la nourriture en plus (œufs, lait, viandes...).
Mettre tous les déchets végétaux mangeable par les animaux dans les champs est une connerie agronomique et économique sans nom.
Ben non !!!! Et je m'en suis expliqué en long et en large il me semble.shisha a écrit : 11 mars 2020, 16:58A la rigueur si l'ensemble des surface arables (pâturage + parcours compris) était attribué pour la culture vegetale et que les animaux étaient mis dans les zones non arables, tu pourrais produire un peu plus de nourriture sans profiter des engrais, mais ce n'est pas ce modèle que défend Inso
Même si on admet (mais je ne vais plus me battre sur des calculs théoriques ou tout est parfait qui ne veulent pas dire grand chose) qu'on pourra plus ou moins obtenir les mêmes quantités d'alimentation en végan et en Flexi (ce dont je suis très très loin d'être convaincu), la suppression de l'élevage induit des problématiques considérables sur pas mal de point, au détriment de la majorité de la population mondiale qui n'habite pas dans des pays riches qui seuls pourraient supporter les changements induits (et pas gratuitement).
Aucun argument que tu as acceptéshisha a écrit : 11 mars 2020, 18:08 Maintenant si l'on devait comparer un régime végé par rapport à un régime flexi sur ces 3 paramètres, cela serait kif kif, c'est ce que j'avance depuis le début et aucun argument n'a tenu la route pour démontrer le contraire.

Edit : Si les avis de spécialistes de l'INRAE ou de la FAO n'arrivent pas à te convaincre, ce n'est pas moi qui vais y arriver

J'ai l'impression que les végans aiment tellement les animaux qu'il veulent les séparer complètement des humains.
On va avoir les zones réservées aux humains (villes et cultures) d'une part, et des zones sauvages réservées aux animaux d'autre part

Je ne suis pas du tout d'accord. Il n'est pas question de supprimer les petites fermes, avec des vaches, des cochons, des moutons et des poules .
Il n'est pas question qu'on m'interdise d'avoir des poules (qui sont bien mieux traitées que les enfants dans certains coins du monde) et de m’empêcher de manger leurs œufs ou leur viande.
Tu es végan, très bien, mais les propositions de changement sont totalement irréalistes. Vouloir imposer un monde végan à tous est d'un orgueil éhonté et ne tient pas compte de la réalité du monde.
Ceci dit, je peux le comprendre, 95% des végans sont des citadins de pays riches qui ne connaissent pas forcément grand chose à l'agriculture.
Si il s'agit d'être écolo, alors arrêtons l'utilisation des hydrocarbures, l'impact sera bien plus important.
Si il s'agit de nourrir la planète, et bien améliorons l'agriculture vers du raisonné. Toutes les techniques sont là et maîtrisées.