Dany a écrit : 02 mai 2021, 00:27
Le "je" est une construction neuronale, mais qui a un rôle important : celui de se percevoir lui même comme un tout unifié, qui perçoit également le monde.
Percevoir n'est qu'un partie des traitements neuronaux qui élaborent ce qu'on appelle "la conscience". Sans compter les influences, temporelles, sociétales, culturelles,... tout le monde ne se sent pas "conscient" de la même manière.
Stanislas Dehaene détaille et explique très pédagogiquement les différents processus à l'oeuvre dans ses conférences. Il existe plusieurs états et étapes de la conscience, dont la méta-conscience qui consiste à "s'auto-examiner", c'est à dire passer au crible sa conscience d'être conscient. Il y a tout un tas de subtilités. La meilleure chose à faire est de l'écouter, plusieurs fois, pour comprendre et ne pas rester bêtement rivé à ses convictions et certitudes qui ne conduisent à rien.
Il n'y a pas que Dehaene qui parle de la conscience, mais il sait en parler et bien. Non seulement il possède de solides connaissances et de sérieuses références, mais il sait les partager.
Ce serait dommage de s'en priver.
Si on ne comprend pas cette histoire de signal qui précède l'intention, avant que la décision de l'acte ne parvienne à la conscience, on passe à côté de la construction mentale. Dehaene le rappelle : on a l'impression que la conscience est quelque chose de très compliqué. Les interactions neuronales, les puissances de calcul, sont plutôt simples, selon lui. Ce n'est quand même pas le premier venu, in ne dirige pas Neurospin pour passer le temps.
https://fr.wikipedia.org/wiki/NeuroSpin
Les recherches réalisées à NeuroSpin, pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau, s'appuient sur des personnes volontaires et sont approuvées par les comités adéquats en fonction des lois sur les recherches comprenant des personnes humaines. Toute personne ayant plus de 18 ans peut si elle le souhaite, se porter volontaire à un protocole de recherche. Les parents peuvent également faire participer leur enfant.
Selon l’âge du volontaire, celui-ci pourra participer à des protocoles de recherche spécifiques :
Protocoles enfants : Les thèmes portent sur le développement cognitif normal et atypique, l'épilepsie, la dyspraxie, la dyslexie, la dyscalculie, les leucodystrophies, l'accident vasculaire, les retards mentaux, les déficiences intellectuelles chez le bébé et l'enfant d'âge scolaire.
Protocoles adultes : Étude du fonctionnement cognitif normal et de certaines maladies psychiatriques (schizophrénie, troubles de l'humeur)
Protocoles séniors : Recherche sur la maladie d'Alzheimer, la maladie de Parkinson et syndromes apparentés.
Il n'est pas question de matérialisme opposé à un aléatoire contraire, de surcroît mal formulé. Nulle position dogmatique : en l'état actuel des connaissances, poussées, les démarches scientifiques précisent ce qui n'est pas, ou ne peut pas être, pas ce qui est, rigidement.
Bien évidemment, ça prend du temps d'écouter Stanislas Dehaene (ou un autre du même niveau...), et de le comprendre. Il faut savoir ce que l'on veut. Et il y a les "autres" qui en rajoutent, avec par exemple le MFB et le PVS. Rien que du pur plaisir...
Pour la définition de la conscience, il faut bien avoir à l'esprit qu'un être vivant, quel qu'il soit, sa raison d'être, c'est d'être, sans cela il n'y aurait pas d'être.
C'est à dire d'assurer sa survie et les moyens de la maintenir. Un cerveau, ça ne sert pas à réfléchir mais à agir, par rapport à son environnement, sa niche écologique, où les interactions sont continuelles. Il y a très peu de chances pour qu'il en soit autrement. Etre simplement "existant" ne suffit pas.