Bonjour,
Éric le rouge a écrit :Par contre, si les photons émis par le sol réchauffé par le soleil ne sont pas complètement absorbé par le CO2, il est clair que si on ajoute du CO2, l’énergie totale va augmenter.
Mais au contraire, si tous les photons qui sont émis pas la terre sont absorbés et qu’on ajoute du CO2, la seule chose qui va se passer est que la vitesse pour transformer l’énergie des photons en mouvement via les molécules de CO2 se fera plus vite c’est tout.
Il y a des recherches qui ont été faites à savoir si les photons émis par le sol sont complètement absorbés par le CO2 et il paraitrait que ça prend dix mètres pour que ce soit le cas.
Si je comprend bien, vous dites que l'atmosphère est opaque aux infrarouges de part sa teneur en CO2 : c'est à peu près vrai (pour les fréquences concernées par les GES*). L'atmosphère étant opaque aux infrarouges, rajouter du CO2 ne modifie pas son opacité : c'est également vrai.
Vous précisez ensuite que, donc, rajouter du CO2 ne provoque pas d'effet de serre supplémentaire.
Accepter ce dernier point revient à dire que le double vitrage ne sert à rien quant à l'isolation de la maison. Effectivement, une vitre simple est opaque aux IR, suivant votre raisonnement, en rajouter une deuxième ne change donc rien. Ça rend également difficile l'explication des températures sur Vénus (vu sa concentration en CO2 et sa pression, son atmosphère doit être opaque aux IR dès quelques centimètres), où l'effet de serre augmente les températures de près de 500° (donc plus de 400 rien que pour le CO2), pas mal en regard de la terre (une trentaine de degré d'écart seulement).
L'effet de serre ne consiste pas uniquement à déterminer ce qui est opaque aux IR ou pas, c'est un ensemble de phénomènes concernant l’influence de l'atmosphère sur les différents flux thermiques contribuant aux températures au sol d'une planète. Je me permet de vous renvoyer à
cet article expliquant les recherches et avancées concernant l'effet de serre, depuis le début du XIX
ème siècle jusqu'à nos jours. Vous y trouverez (chapitre 2) en particulier les explications des raisonnements du début du XX
ème siècle (raisonnements qui correspondent à celui que vous proposez) et pourquoi les avancées de la science ont démontré que ça ne tenait pas la route**.
Alors que ce passe-t-il quand on rajoute du CO2 dans une atmosphère déjà opaque aux IR (pour les fréquences d'absorption du CO2) ?
On peut considérer que l'atmosphère est divisée (très schématiquement) en deux partie : La partie basse, opaques aux IR qui n'émettent pas d'IR vers l'espace et ou les émissions sont réabsorbées (la zone "aveugle"). Plus haut, une zone ou les émissions IR peuvent atteindre l'espace, car les concentrations en GES sont trop faibles. Actuellement, la frontière se situe en gros vers 5 km (très variable suivant les climats et les phénomènes de convections : de 3 à 8 km).
Si on rajoute dans l'atmosphère des GES(du CO2 par exemple), on augmente mécaniquement la concentration en GES, y compris dans le début de la zone transparente qui devient alors aveugle. Ce qui conduit à augmenter l'épaisseur de la zone aveugle. L'altitude à partir de laquelle sont émis les IR augmente donc, et, l'air étant plus froid à plus haute altitude dans ces zones, la puissance du rayonnement infrarouge réémis vers l’espace diminue. Donc plus de chaleur est gardée et l'atmosphère inférieure se réchauffe, jusqu'à retomber sur un nouvel équilibre (avec juste une zone aveugle un peu plus épaisse et un peu plus chaude). Il y a ainsi bien un effet sensible d'effet de serre si on rajoute du CO2 à une atmosphère déjà opaque aux IR.
Ces effets ont de plus été mesurés et quantifiés par différents satellites (
Griggs 2004 ,
Philipona 2004,
Evans 2006).
En fait, il semble difficile de situer la limite pratique de saturation de l'effet de serre, il suffit de voir sur Vénus, avec 96% de C02 et 93 bars de pression, il y a un effet de serre phénoménal, mais qui augmenterai encore si on rajoutait du CO2 ! Voir
cet article de Futura-science.
Quelques articles clairs avec des schémas explicatifs pour plus de détails:
-
Y a-t-il saturation de l'effet de serre ? par Michel Petit.
-
L’effet de serre atmosphérique par par Cédric Ringenbach et Christiane Drevet.
-
A Saturated Gassy Argument par Spencer Weart.
Ptoufle a écrit :Quelles sont ces recherches ?
Ou serait le plaisir de la recherche si les intervenant nous donnaient leurs sources ?
Il s'agit d'un
article de Heinz Hug***. Article non publié en peer review qui décrit ses expériences sur une reconstitution simple d'atmosphères dans une colonne de verre.
Éric le rouge a écrit :Dans ce cas, vous allez probablement trouver toutes les références pertinentes à ce sujet dans la bibliographie du livre de François Gervais.
Ce livre de François Gervais ?
Éric le rouge a écrit :À moins que votre but est de vous empresser de vérifier sur le site SkepticalScience s'il n'y a rien de proposer comme contre argument, ce qui serait assez désolant.
Merci d'éviter ces attaques gratuites et inutiles
(surtout qu'elles pourraient se retourner contre vous). Seule compte le validité scientifique des arguments exposés.
Mais puisque vous insistez, voici l'article de skeptikalscience à ce sujet, vous avez le choix entre les niveaux d'explication
basique,
intermédiaire ou
avancé, avec bien plus d'explications que j'ai pu vous fournir.
*
Voir cet article avec un graphique des spectres d'absorption des GES).
**
Pour excuser les erreurs des savants du début du XXème siècle, on peut dire qu''on ne savait pas encore faire des mesures de l'atmosphère en altitude (ils ne disposaient de pas beaucoup de satellites ...
)
***
Heinz Hug défend la cause des rayonnements cosmiques pour expliquer le réchauffement climatique.
EDIT : grillé par thewild
Inso