Mireille a écrit :
Je crois ne pas avoir beaucoup de connaissances si je me compare à vous, mais les lois fondamentales de la physique, ne sont-t-elles pas les mêmes pour tous en dehors de ce que nous en interprétons. J'ai bien compris dans votre exemple de la bombe qu'il s'agit d'une question de point de vue. Ce que je comprends parfaitement.
Me voilà donc de retour comme je l'avais promis dans mon post précédent, afin de compléter ma réponse concernant cette fois l'autre volet de votre commentaire, ci-dessus reporté : le “point de vue » dans son sens propre et celui dans son sens figuré. En fait, si j'ai bien compris ce que vous entendez relativement à mon exemple de la trajectoire de la bombe, ce que j'affirme n'est selon vous qu'un point de vue personnel, une opinion subjective, comme toute autre avis exprimé sur les vicissitudes humaines, donc on point de vue pris dans son sens le plus courant qui est celui du sens figuré.
Eh bien, pas exactement, ma chère Mireille, et c'est la raison pour laquelle j'y reviens. Bien que j'accepte la validité du terme à la place de celui, plus matheux, du système de référence et de l'observateur qui y est associé, sa signification dans le domaine des sciences physiques est prise dans le sens propre, en d'autres termes au mot par mot : un observateur, placé dans un certain point de vue physique dans l'Univers n'a pas, forcément, la perception des phénomènes physiques d'un autre, placé dans un point de vue différent, mais également physique. Le sens figuré du terme, plus couramment utilisé dans notre langage, celui de l'opinion personnelle qu'on se fait de tel ou tel autre sujet d'une discussion générale provient, à mon modeste avis, de l'extrapolation naturelle à des domaines autres que celui concret et restreint de validité des lois physiques, tel p.ex celui de la culture. L'être humain en effet, étant lui même un élément de la nature, créé par elle et lui appartenant, ne peut raisonner objectivement que de la manière dont cette dernière lui permet de le faire quelle qu'elle soit la « perfection » de son cerveau ou le domaine dans lequel il s'engage. Il en sera ainsi qu'il s'agisse du domaine à 3 dimensions dont nous avons tous conscience, ou de celui à 4 ou à (n) dimensions, domaines dans lesquels nous ne pouvons entrer que conceptuellement, comme la fourmi de mon exemple, pour laquelle je me permets de douter qu'elle puisse le faire autrement (si elle en était capable), déjà pour la 3e.
Tel est le cas aussi des domaines de la culture et de notre organisation sociale : le système des valeurs que l'homme s'est construit au travers de son Histoire, constituent pour lui, à l'instar du domaine des lois de la nature, des « points de vue » (des systèmes de référence) par comparaison auxquels il perçoit et juge les affaires qui s'y rattachent. Vous en objecterez, j'en suis presque sûr, qu'on ne peut pas entremêler des domaines concrets et mesurables, avec d'autres qui ne sont que conventionnels, par fois abstraits. Auquel cas je pourrais objecter à mon tour, que les lois de la nature, elles-mêmes, ne sont que des cas particuliers des lois du hasard, ne se différenciant de ces dernières que par leur taux élevé d'incidence statistique. Une caractéristique due surtout à la précarité et à la faible durée de l’existence humaine … Et c'est justement cet aspect de la réalité scientifique qui fortifie la pose de la question éternelle de l'humanité :
sommes-nous le fait du hasard ?
Notre ami M (SC) a voulu, au cours de ce fil de discussion, inverser le problème insistant sur une sorte de pré-concept des adeptes de la science, afin de justifier par là même, un autre : celui de la foi aveugle à l'intervention du surnaturel. Compte tenu du fait que nous ne disposons d'autre moyen de pensée que le raisonnement humain, il m'est difficile de concevoir comment la polémique contre un pré-concept, peut en justifier un autre …
De l'autre côté, un autre ami, M (ABC), nous a exposé des considérations très intéressantes, concernant d'une part la controverse due à l’indétermination que l'on constate dans le domaine de la physique des particules (physique quantique du domaine subatomique) et, de l'autre, les controverses des politiques qui gèrent l'organisation sociale de nos sociétés modernes. Cette discontinuité dans la discussion, n'est à mon modeste avis qu'apparente : tout en justifiant l'inexistence de l'absolu pour l'humain, elle est encore une preuve de l'extension naturelle de son raisonnement du domaine physique à celui du son comportement social. L'indétermination de l'organisation des particules constatée par les lois de la physique dans le domaine subatomique se reflète, dans l'Histoire, à celle de son organisation sociale. La construction de l'atome physique, est le pilier fondamental qui nous relie à l'Univers qui nous entoure. Si un Dieu Créateur existe, c'est là qu'il faut le rechercher : dans le domaine des forces immenses subatomiques et la compréhension de l'indétermination dans leurs relations mutuelles. Serons-nous, un jour, capables ? Dieu le sait ….. Entre-temps, l'humain restera une figure tragique balancée sur la fine écorce d'une petite planète perdue, entraîné avec elle à une vitesse inouïe dont il ne s'aperçoit pas (voir l'exemple de la bombe .. ) vers une destination inconnue …