Coronavirus : l'impossible décompte des morts
Par Sophie Manelli
jeudi 16/04/2020 à 08h37 - Mis à jour à 08h37
Malgré des bilans officiels quotidiens en France et dans le monde, il est bien difficile de connaître le nombre réel de victimes de l’épidémie
[…] Pourquoi le nouveau coronavirus a-t-il suscité des réactions bien différentes au niveau mondial, aussi bien de la part des autorités que de l’opinion. Sans doute parce que la fatalité d’une hécatombe paraît aujourd’hui moins "acceptable" ? D’autant plus que la médecine a fait en 40 ans d’énormes progrès. "En 1968, les techniques de réanimation n’avaient rien de comparable avec ce qui se fait aujourd’hui. La ventilation artificielle, les respirateurs, les procédés de décontamination en étaient à leurs balbutiements", se souvient un réanimateur qui était interne à l’époque.
Pour l’épidémiologiste Jean Gaudart, la mise en place d’un confinement majeur, qui concerne aujourd’hui la moitié de l’humanité, se justifie surtout par la dangerosité particulière du Covid-19, et par toutes les inconnues qui demeurent sur cette maladie. "C’est un virus qui circule à bas bruit, avec beaucoup des cas asymptomatiques, avec un délai important d’incubation, un nombre important de formes non graves et une accumulation, dans un délai très court du nombre de formes sévères. De ce fait, les malades graves arrivent en masse et brutalement à l’hôpital, ce qui n’est pas le cas de la grippe. On ne peut pas se permettre de le laisser courir la maladie pour obtenir une immunité collective, sauf à engorger complètement le système sanitaire, et déplorer de nombreux décès collatéraux".
..giter à l'amarre.. Amarré au gîte..