Dominique Bourg:
À quoi sert la philosophie dans le cadre de la transition écologique ? La première chose, c’est peut-être qu’il faut être philosophe pour s’interroger là-dessus. Quand j’étais jeune étudiant, la transition écologique n’avait évidemment aucun sens. Au tout début des années 2000, on a commencé à parler de développement durable et même de décroissance, etc. Pourtant il y avait eu le rapport Meadows trente ans avant – le rapport du club de Rome dont un des scénarios nous montre que les courbes de croissance de tous les indicateurs s’inversent entre 2020 et 2040 ; attention, il s’agissait d’une projection et non d’une prédiction. Mais à la fin des années 1990, on baignait dans une sorte d’optimisme.
Comme je vous l’ai dit, j’ai vu comment ces trente dernières années, on est passé d’une certaine forme de légèreté sur les questions environnementales à un discours beaucoup plus dur et tragique.
On se rend compte du caractère irréversible de ce qu’on a fait. Et si la destruction qu’on a opérée collectivement a un caractère irréversible, le travail ne va pas être de revenir en arrière. C’est fichu ! Le travail, c’est d’essayer de comprendre et ça, c’est fondamental. Et puis à partir de la compréhension, en reliant des savoirs différents, essayer d’avoir une vision assez claire, notamment sur le côté scientifique des choses. Il faut pour cela ingérer chaque jour une bonne petite quantité de littérature scientifique.
Cela m’amène par exemple à revenir sur la notion de risque, car quand on emploie exclusivement cette notion de risque, on ne se fait pas une idée juste de ce qu’on est en train de faire aujourd’hui, c’est-à-dire compromettre les conditions d’habitabilité de la Terre. Si vous raisonnez en matière de risques, vous allez raisonner comme un économiste néoclassique et vous n’allez rien comprendre. C’est par exemple Nordhaus qui vous dit que l’optimum de l’augmentation de la température serait de 6,2 degrés sur Terre par rapport à l’avant révolution industrielle. C’est qui est une absurdité totale, à cette température-là, on ne serait plus que quelques millions d’êtres humains à habiter au Groenland habillés en tenue légère.
Rien de contradictoire entre philosophie et science sur ce plan.
Et non, personne n'avait rien prévu il y a plusieurs décennies. Il y a eu des projections d'établies, uniquement. Les prédictions sont récentes.
C'est clair, précis, carré, pas un gloubi boulga insipide.
Par contre, j'en connais un qui est monté plus d'une fois au créneau pour pester contre "la science" (j'ai la flemme de rechercher les passage représentatifs, là n'est pas la question, ça n'aurait pas d'intérêt).
Si vous n’avez pas un savoir scientifique, il est difficile d’avoir une idée précise du fait que le vivant s’effondre autour de nous. Sans le savoir scientifique, le changement climatique passe pour un changement de météo. On a besoin d’avoir un lieu où ces savoirs peuvent pénétrer l’espace social et où des gens se focaliseront sur les conséquences à long terme de nos actions. Qu’on le veuille ou non, tout ce qui nous tombe sur la tête aujourd’hui est le fruit de décisions antérieures.
C'est un philosophe qui le dit et le rappelle.
(R. monte contre la science et il sort Dominique Bourg: faudrait avoir de la suite dans les idées et une fluidité dans le raisonnement.)
Pas mal son idée de troisième chambre spécialisée dédiée parce qu'e Bourg considère que le système de représentation politique bicamériste avoue ses limites et ne peut pas produire une prise en charge et une gestion suffisamment efficiente des problèmes liés au réchauffement climatique.
Un élément d'importance, réfléchi, très porteur. Pour la mise en place effective, c'est autre chose.
LVSL : Est-ce que vous êtes en lien au quotidien avec des experts d’autres disciplines ? Comment travaillez-vous ensemble ?
DB : Ça m’arrive dans les conseils scientifiques, par exemple ceux des fondations. Par définition ce sont des conseils scientifiques pluridisciplinaires. C’est vraiment génial pour un philosophe parce que quand vous avez des questions à poser sur un certain sujet ou quand vous voulez voir comment certains scientifiques appréhendent leur propre savoir. Quand vous voulez réfléchir sur les questions d’environnement, il est absolument nécessaire d’avoir un savoir scientifique positif à disposition. Ça a vraiment été très important pour moi d’appartenir à de telles structures.
Plutôt pessimiste ou plutôt optimiste?
Ce n’est pas une question d’être optimiste ou d’être pessimiste : on est déjà entré dans l’anthropocène. Qu’on le veuille ou non, l’habitabilité de la Terre sera notablement fragilisée dans les décennies qui viennent. En revanche, le degré de fragilisation est encore en partie dans nos mains. Mais pour un temps très court, pour une dizaine d’années. Donc est-ce que je peux être optimiste dans les dix ans qui viennent ? Je crois qu’être optimiste ce serait tout simplement être mal informé.
Ca n'a rien à voir avec ce qui suit où son auteur est encore barré dans ses théories fumeuse. Un abus de Latour mal digéré?
Cette vision va déboucher sur une nouvelle civilisation si nous prenons le problème à bras-le-corps, sinon nous disparaîtrons. Nous pourrions alors passer le relais à des robots. La troisième solution est une espèce qui survivrait au réchauffement climatique et donnerait un autre monde, comme lors du cataclysme qui a fait disparaître beaucoup d’espèces dont les dinosaures, seul un petit mammifère a survécu.
Ce n'est pas ce que Dominique Bourg raconte. Il ne l'évoque même pas. Il donne du factuel, des clés, du précis, pas des suppositions oniriques ou une bouillie confusionniste (du jello à base d'aphorismes ringards dixit Jean-François).
Ce qui est impressionnant, c'est le constat de l'accélération des impacts et des contraintes depuis la parution de cet article en mars 2019, soit 3 ans et demi, ou 42 mois.
42 mois seulement...
Bruno Latour et consorts jouent petits bras, les articles cités par le sieur Richard n'apportent strictement rien, le dernier en date (le truc de Notre planète) ne renseigne pas. De plus, c'est Cartaphilus qui se tape le boulot (à la place du sieur en question) en proposant les textes complets, ce qui signifie que les dits textes sont cités sans avoir été lus intégralement par le même sieur.
Pas très sérieux et encore moins crédible, comme démarche...
Et après, on vient couiner et essayer de passer pour une pauvre victime*.
Même pour Dominique Bourg, on est obligé de se farcir l'argumentation. Par chance, c'était un texte de qualité, constructif. Il y avait à en dire.
*
Je suis une victime
(en gros, je suis un martyre)
« Une fois parfaitement identifié, et ses thèmes de discussion épuisés, le dernier sujet du troll est de se prétendre victime d'atteintes inadmissibles à sa liberté d'expression. Sujet qui, lui-même, ne sera jamais abordé sur le fond, mais sur la forme, la gestion des forums par les méchants administrateurs (ou modérateurs) qui ne m'aiment pas, le manque de politesse des intervenants. »
+100 points troll
J'affirme sans savoir et j'ai forcément raison
Tout ce que je suppose est forcément juste.
Je n'ai pas besoin de prendre la peine de réfléchir ou de vérifier, puisque j'ai de toutes façons raison. Je ne conçois pas qu'on puisse penser autrement que moi ou de façon différente.
+200 points troll
Ety encore, j'ai limité pour éviter le hors-sujet indigeste.
Source déjà citée:
http://www.lettres.org/troll.htm