Rasoir d’Occam
Il s’agit d’un principe épistémologique bien connu, déjà maintes fois présenté dans ces pages ; toutefois, il demeure utile d’en faire ici un rappel, étant donné l’importance qu’il a eu dans ma démarche personnelle vis-à-vis de la Bête du Gévaudan. Également appelé « principe de parcimonie » ou « principe d’économie d’hypothèses », le rasoir d’Occam stipule que lorsqu’on est confronté à deux hypothèses pour expliquer un phénomène, et que celles-ci ne peuvent être départagées par d’autres moyens (par manque de sources ou de preuves, par exemple), il est préférable de privilégier la plus « économe » en conditions. En clair, il s’agit de choisir l’explication qui fait appel au moins d’inconnues dans son énoncé.
Pour ma part, j’utilise cet outil méthodologique non seulement au moment de conclure (si nécessaire), pour trancher entre deux hypothèses égales par ailleurs, mais également avant analyse, afin de déterminer approximativement dans quel ordre il faudra examiner les différentes explications possibles. Ainsi, j’ai l’habitude de me pencher prioritairement sur l’hypothèse la plus simple, ou celle qui sera la plus facile à vérifier. Pour cela, il faut toutefois que l’hypothèse la plus simple corresponde suffisamment aux faits.
Dans le cas de la Bête du Gévaudan, l’explication la plus simple entre toutes est de lui attribuer l’action d’un ou plusieurs loups, cet animal étant alors tout à fait commun en France, y compris dans la zone d’activité de la Bête – en l’espace de trois ans, plus de deux cents loups ont été abattus dans la région (18). Il n’est en effet nullement nécessaire d’aller chercher, jusqu’en Afrique australe ou ailleurs, un prédateur exotique alors qu’on en a déjà un sous la main. Autant enquêter d’abord sur ce dernier.
En même temps l'auteur s'est coupé avec son rasoir, l'hypothèse la plus économique est le chien, et non le loup...
De mon côté, mon hypothèse respecte la loi de la logique aristotélicienne : si la bête du gévaudan est un canidé ayant 4 doigts à chaque pattes, et que le lycaon est le seul canidé ayant 4 doigts à chaque pattes, alors la bête du gévaudan est un lycaon pictus d'Afrique australe.
Mon hypothèse est plus qu'économique, elle est vraie !