Etienne Beauman a écrit : 18 oct. 2020, 14:06Le seul qui porte la responsabilité de la mise à pied c’est le patron.
Je l’ai écrit dans le message précédant : je suis d’accord en grande partie avec tous ces raisonnements que tu fais. Le problème, c’est qu’il y a des cas d’exceptions, particuliers. Et je suis déçu de constater que tu les ignores complètement.
Le patron est responsable du congédiement parce que c’est
LUI qui décide de congédier. Mais prenons un cas exceptionnel où un collègue « malhonnête/jaloux » qui sait exactement quoi faire afin que le patron décide de congédier un employé agit en ce sens. Cette action devient en elle-même l’acte de congédier et le patron ne devient qu’un « agent~instrument » qui « appuis sur le bouton ». Nous pouvons faire un parallèle avec un exemple qui te sera plus évident où le DG de l’entreprise ordonne au DRH de mettre à la porte un employé. Celui qui « exécute » le congédiement n’est qu’un « bourreau » qui
n’est pas celui qui décide!
C'est juste le moyen qui diffère dans la forme : le DG use d'un « rapport de force consensuel » et l'employé malhonnête use d'un rapport de force qui s'apparente à ce qu'un mentaliste, un charlatan et/ou un manipulateur utilisent : l'art de la tromperie et de l'illusion!
Dans les 2 cas, il y a intention, anticipation et moyens mis en œuvrent pour obtenir l'objectif visé. Dans les 2 cas, il s'agit d'un acte volontaire, d'une manifestation de LA. Dans les 2 cas, il s'agit d'un acte ayant pour but de produire la même conséquence. Et dans les 2 cas, il y a un certain degré d'incertitude puisqu’il est toujours possible que « l'agent intermédiaire » n'agisse pas selon ce qu'on attend~anticipe (
le DRH peut exprimer fortement son désaccord et même menacer de démissionner). Tout le reste ce n'est que de la forme sans grande importance!
Et c’est pourquoi je te dis que sa pose un problème, pas au point de vue légal ou « technique », mais bel et bien au point de vue « moral », car en réalité, quand nous sommes manipulés sans le savoir (
pléonasme, désolé), nous ne décidons plus librement, mais sous une contrainte. Et l’astuce du manipulateur, c’est justement de faire en sorte que celui qui « décide »,
1-) n’ait soit pas conscience de cette contrainte,
2-) soit n’ait carrément plus le choix de faire autrement de par la pression mise en œuvre afin de l’obliger (
par le prix de la décision inverse trop coûteux... ...pour tout humain « normal ») de prendre telle ou telle décisions.
Et c’est, encore une fois, précisément pourquoi toi-même, dans le cas d’un « abus classique de pouvoir subtil », c’est à dire, P. Ex., d’une employée qui fige devant un « supérieur » un peu trop entreprenant et qui se « laisse faire », que tu ne la considéreras pas responsable ni considéreras que le fait de ne pas s’avoir objecté/quitter est un acte de consentement pour autant.
Certaines situations sont bcp plus complexes et « délicates » que tu ne veux le laisser croire.
Etienne Beauman a écrit : 18 oct. 2020, 14:06Tu es responsable de tes actes indépendamment du fait que tu sois capable ou non d’en anticiper les conséquences.
Légalement, oui! Si ce n’est, et je suis d’accord avec toi, parce qu’il nous est en effet impossible de tout connaître, savoir, anticiper et donc prévoir. Nous pouvons être la cause, P. Ex., « d’accidents » et de tout un tas « d’effets » malgré qu’on ne les désirait pas et/ou qu’on ne se doutait même pas de leurs possibilités. Et pour vivre en société, nous sommes bien obligés de placer tout le monde sur un même pied d’égalité et de rendre responsable de certaines conséquences l’individu qui en est la cause, même si l’on est tous conscients qu’il s’agit souvent de malheureux concours de circonstances. Sauf que même là, nous avons quand même décidé collectivement d’effectuer des « gradations » et des nuances et de ne pas considérer comme responsables, légalement et/ou moralement, certains « malheureux accidents ». C’est pourquoi la notion « d’intention » est évaluée et prise en compte au criminel, par exemple. Et pourquoi penses-tu? Parce
la notion d’intention implique
la notion de conscience qui elle-même implique
la notion d’anticipation nécessaire à toute intention. Cela démontre bel et bien factuellement que nous effectuons une distinction entre responsabilité morale et légale.
Le problème, comme je le mentionne sans arrêt, c’est juste qu’il nous est impossible d’effectuer cette distinction dans tous les cas de la vie quotidienne pour tout ce qui ne se rend pas en cour de justice au criminel. Donc, parce que nous n’avons pas la science infuse, nous devons, grosso modo, considérer que c’est celui qui « appui sur le bouton » qui est responsable de l’effet de « l’appui du bouton » parce qu’il serait impensable de chercher à discerner s’il l’a fait en toute connaissance de cause et/ ou sous diverses pressions qui ne lui laissait pas d’autres choix et/ou parce que possédant de fausses informations, etc. Nous ne pouvons pas effectuer d’interminable et complexe procès (
analyses) pour toutes les situations de la vie. C’est juste que c’est trop compliqué, sujet à l’erreur et à interprétation, mais tout le monde saisit quand même que seuls l’intention et le « jugement éclairé », c’est à dire possédant suffisamment d’informations exactes, le tout sans contraintes excessives, permet en réalité d’attribuer une réelle responsabilité morale à une «
décision libre ».
Etienne Beauman a écrit : 18 oct. 2020, 14:06La responsabilité n’est pas une capacité, c’est une obligation.
Non seulement je ne suis pas d’accord, mais pour moi il y a une incohérence flagrante à ne concevoir la responsabilité qu’ainsi quand nous faisons « présomption du LA » (
peu importe que l’on y croit vraiment et/ou aux seules fins pratico-pratiques, peu importe). Légalement, ce n’est qu’une obligation, mais moralement, il est illogique et incohérent d’attribuer une responsabilité à un individu puisqu’il lui est alors impossible « d’abriter librement » :
- quand il ignore ce qui se trame,
- quand il possède de fausses informations,
- quand il subit une pression excessive qui l’empêche d’arbitrer comme il le ferait sans cette pression,
- quand, pour cause de pathologie, il est dans l’incapacité de faire usage d’un libre arbitre et/ou d’un jugement éclairé.
La notion de responsabilité morale implique obligatoirement la notion de capacité (
jugement, distinction, évaluation = arbitrage) ainsi que des outils minimum requis permettant de faire usage de la capacité concernée correctement.
Ça me dépasse complètement que tu dises que la responsabilité morale (
pas légale) n'est pas une capacité et/ou que tu dises que capacité morale et légale ne sont qu'une seule et même chose sans distinction aucune.
Etienne Beauman a écrit : 18 oct. 2020, 14:06Ca t’es jamais arrivé de déstabiliser complètement quelqu’un parce tu ne réagissais absolument pas de la façon qu’il escomptait ?
Bien sûr! Et l’inverse aussi (
je n’ai pas la science infuse). Et c’est d’ailleurs pourquoi j’expliquais à Dany (
dans l’autre thread) que c’est toujours relatif à l’observateur/observé et que peuvent exister des « référentiels simultanés ». Mais passons afin de ne pas trop compliquer~alourdir le sujet. Je vais utiliser des exemples courants simplistes :
Si je trouve du matériel volé dans le casier de mon employé, je prendrai la décision de le congédier ou non sur la base de ces « informations ». Je ne peux être responsable, moralement, que de ce que je décide relativement à
ma capacité à
arbitrer librement en
fonction des éléments dont j’ai conscience à
cet instant précis.
Comment peux-tu
skiper tout ça de l'équation? Sans conscience, sans
capacité d'arbitrer librement, il n'y a aucune responsabilité morale possible!
Si un « machiavélique collègue » a réussi à placer ces « fausses preuves », à l’insu de tous, dans le casier de l’employé, avec l’intention de lui nuire, sachant pertinemment anticiper la résultante, ce dernier est responsable, moralement (
et aussi légalement, peu importe), de ce qu’il a décidé de faire : faire congédier l’employer! Son acte revient à « appuyer sur le bouton congédié » il devient comme une « espèce de DG » qui ordonne au « patron que je suis » de congédier l’employée! Moi je ne serai qu’un « instrument~agent » ne pouvant agir que selon dont j’ai conscience. Et les deux responsabilités morales demeurent et cohabitent simultanément dans chacun des référentiels. Mais — moralement — qui est réellement responsable du congédiement? Qui avait une intention préméditée? ....prémédité impliquant ==> lié à la conséquence, à la résultante anticipée et souhaitée!
Dire que le « machiavélique collègue » n’est responsable « que » de son acte « stricto-physique », c’est-à-dire d’avoir placé de fausses preuves dans le casier est de l’enculage de mouche. Car relié à rien de précis, sans tenir compte du contexte et de l’intention, ça ne veut plus rien dire, moralement, d’être « responsable d’un acte » si nous le « coupon » de toute intention et de tout effet anticipé.
À ce compte nous sommes aussi responsables de chacun des pas que nous effectuons en marchant. Mais sommes-nous pour autant responsables moralement d’écraser la fourmi qui est sur le sol et dont nous ignorons la présence?
Ta conception de la responsabilité s’apparente et est surtout basé sur le « 4e cadre » que j’ai listé dans mon précédent message, celui qui concerne la causalité « physico-matérielle ». Bien sûr qu’en ce sens nous sommes « responsables » de tout ce que nos actions causent comme effets, nonobstant nos capacités, nos intentions, notre conscience et notre capacité à arbitrer librement, mais le mot responsable n’est pas du tout le terme approprié qui convient dans ce cadre. Et, oui, nous utilisions cette base dans un cadre légal en société, mais c’est par souci de commodité pratique parce que ça procure un « encrage commun » et égal pour tout individu. Mais, ensuite, il y a bel et bien des situations où nous saisissons tous, peu importe les cultures, que c’est l’intention et la préméditation (
le « dessein » )qui créent une « faute/mérite morale » et donc une responsabilité morale. Mais bon, l’on ne peut juste pas se permettre de juger~procéder de cette façon tout le temps, uniquement pour les cas les plus graves, car ça nécessite trop d’efforts/temps/énergies/moyens pour des résultats pas toujours certains hors de tout doute en plus.
Je ne comprends pas du tout pourquoi et comment tu arrives à concilier les notions de présomption de LA, de jugement éclairé, d’intention, de capacité à « arbitrer librement » (
dont tu crois qu'ils existent, selon tes interventions sur d'autres threads) tout en disant simultanément que la responsabilité — morale — (
et non pas légale), n’a rien à voir avec tout ça (
et/ou que les deux types de responsabilités ne seraient qu’une seule et même chose). D’autant plus quand, pour certains sujets de société encore plus sensibles (
relation homme/femme), tes propos et arguments tiennent subitement compte de tout ce que j’expose.
Pour moi il y a plusieurs incohérence et absence d'impartialité dans ta conception/gestion de toutes ces notions.