Milou a écrit :Mais sérieusement, puisque globalement ici, on professe de ne pas croire quelqu'un sur parole, pourquoi faudrait-il croire (au hasard) Florence sur parole ?
Parce qu'elle a fait démonstration de son expertise.
Il ne s'agit pas de ne pas croire sur parole tout le temps, mais de savoir à qui on confie sa confiance.
Même le sceptique le plus acharné ne peut pas vérifier 100% des informations qu'on lui soumet, il finirait pas mourir de faim en ne faisant plus rien d'autre. Donc, comme tout adepte de la méthode scientifique, il bouge le curseur de la confiance dans la parole d'autrui en fonction de la démonstration de la compétence de celui qui fournit l'information, c'est à dire en fonction de la démonstration de la maîtrise des faits dont à fait preuve autrui.
Plus l'expertise est reconnue, plus l'on peut admettre que la personne maîtrise le sujet et les faits qui y sont attaché (c'est cette maîtrise des faits qui compte) et moins on a besoin de vérifier soit même, même s'il est sain de quand même le faire dès qu'on a un doute ou qu'une argumentation ne semble pas tenir la route.
Cette expertise ne vaut évidement que sur le sujet où il y a eu démonstration de compétence, sinon c'est un argument d'autorité fallacieux. Si Florence se met à parler d'astrophysique, les autres seront probablement moins indulgents.
A l'inverse, pas besoin de parler le tibétain, le chinois, le japonais ou le navajo pendant 40 ans pour s'intéresser, et même arriver à s'y connaître, à certains éléments de leur culture traditionnelle.
Encore faut-il savoir les contextualiser.
S'intéresser à la "spiritualité" asiatique sans aller plus loin, c'est oublier le contexte de celle-ci, or ce contexte est essentiel pour comprendre comment fonctionne cette spiritualité, pourquoi elle a évolué d'une certaine manière et à quelle forme de société elle se rattache.
Malgré ce qu'essaie de faire croire les religieux, les gourous... le sacré, le spirituel, le transcendant sont dépendant d'une société donnée et de sa culture. L'apparition et l'évolution d'une religion ou d'un courant philosophique à tendance religieuse est avant tout un fait social compréhensible dans sa société et qui en reproduit les mécanismes.
Beaucoup trop de personne adhère à des religions ou des courants de pensée sans en connaître les mécanismes et se retrouve à croire qu'ils en sont expert alors qu'ils n'en voit en réalité que le superficiel.
C'est avec cette superficialité qu'on fait avaler des couleuvres aux croyants en leur imposant un mode de vie, des rites et des pratiques qui trouvent leur origine dans une société souvent antérieure mais qui sont présenté comme sacré donc non soumis à question pour le croyant. Ca ne sert qu'à maintenir des comportements anachroniques au bénéfice du clergé bien souvent ou d'une partie de la population.
Je ne jetterais pas la pierre, c'est humain de faire du neuf avec du vieux dans une société, tout dépend de ce à quoi on aspire comme société.
This is our faith and this is what distinguishes us from those who do not share our faith.
(John Flemming, Évêque irlandais, 3ème dan de tautologie, ceinture noire de truisme, champion des lapalissades anti-avortement.)