LeProfdeSciences a écrit :
Pour la légalisation, j'ai des craintes.
Il existe toujours des risques, l'intérêt étant la balance bénéfices/risques. Aujourd'hui, je ne crois pas que la situation des femmes dans la prostitution soit réjouissante, et c'est le cas de tout ce qui tourne autour des activités liées au crime organisé en général. Le seul angle d'attaque, c'est la législation et le contrôle par l’État.
LeProfdeSciences a écrit :
Premièrement, la prostitution pourrait devenir banale, au point où une femme sans-emploi pourrait être fortement incitée à la prostitution. Déjà notre gouvernement fédéral cherche à obliger les chômeurs à accepter des emplois moins intéressants (par exemple, on peut maintenant forcer un charpentier, temporairement sans emploi, à accepter un travail de gardien de nuit moins payant), j'espère que la légalisation n'enverra pas plus de femmes pauvres dans les bordels.
Il va donc de soi qu'une politique d'encadrement doit nécessairement s'insérer dans un dispositif sociétal plus global, intégrant notamment l'éducation, notamment en direction des plus pauvres ( Tiens, ça me rappelle une discussion sur la gratuité des frais universitaires ).
Par ailleurs, tout dépend du statut afférent, vous voyez comme seule possibilité de créer le métier d'ouvrier du sexe face aux méchants patrons ?
Il faut quand même voir plus large, vous ne croyez pas ? Moi, je vois un statut de travailleur indépendant du sexe, comme existe le statut des indépendants ( Freelancer aux USA, je crois ).
L’État ne force personne à devenir freelancer, pas plus au Québec qu'ailleurs il me semble.
LeProfdeSciences a écrit :
Deuxièmement, j'ai l'impression que certains hommes pourraient dévaloriser encore plus les femmes, en banalisant l'idée que ces dernières peuvent vendre leurs corps aux plus offrants.
Là, vous nous faites un bon gros coup de morale à consonance judéo-chrétienne, c'est mal

.
Le sexe, c'est pour reproduire qu'on vous dit ?
Quand un homme paie une femme pour du sexe, c'est pour la dévaloriser ou juste pour tirer son coup, à votre avis ? Moi, je penche pour le deuxième cas, même si le premier cas doit se présenter par moment, mais reste sans doute bien marginal,
Il existe aussi des gens qui vont aller à la gare et faire chier le pauvre agent ferroviaire sur le quai pendant 2 heures, sous prétexte qu'un type s'est suicidé et que cela entraîne un arrêt de la circulation. Des cons, il y en a partout, mais pour autant, faut-il généraliser ?
LeProfdeSciences a écrit :
Troisièmement, la débilité des tribunaux et de nos chartes est telle qu'on pourrait se retrouver avec des prostituée condamnée pour discrimination si elles refusent certains types de clients.
Oui, mais le droit est plus protecteur dans la vieille Europe, c'est un cas auquel je n'avais pas pensé en effet.
LeProfdeSciences a écrit :
J'ai cette idée vieillotte, rétrograde et stupidement romantique que le sexe, c'est pour donner et recevoir du plaisir gratuitement. La prostitution évacue cette dimension, du moins pour la prostituée, car elle ne fait que donner du plaisir contre de l'argent. J'ai cette impression que le rapport n'est plus alors égalitaire.
Waouh, donc, si on essaie d'encadrer cette pratique, c'est qu'on n'est pas romantique, hein ? Vous plaisantez mais cela fait deux fois que vous me faites le coup de la morale, c'est pas bien, surtout sur un forum sceptique.
Bon, comme ce sujet n'a pas grand-chose à voir avec le paranormal, je vais abréger mais dire à nouveau les points suivants :
1 - La prostitution existe depuis au moins la structuration de la société humaine en groupes organisés. ( C'est d'ailleurs ce que j'avais déjà dit et que la dénommée Nathalie a tout de suite interprété comme voulant dire depuis toujours

)
2 - Les prostituées existent aujourd'hui en 2012 dans
nos pays ( Soit le Québec et la France ).
3 - Les prostituées vivent des conditions sanitaires et sociales désastreuses dans
nos pays.
4 - Il est de la responsabilité de la société de permettre à chacun de vivre une vie sanitaire et sociale la mieux possible dans
nos démocraties .
5 - La prohibition n'a jamais empêché une réalité d'exister, bien au contraire, en la forçant à la clandestinité, elle fait le terreau de la criminalité organisée.