ABC a écrit : 25 déc. 2022, 10:34Il faut
informer mieux, beaucoup mieux[...]
Mauvaise cible!
Ce n’est pas l’information qui fait défaut (
et/ou ceux qui informent qui manquent), la preuve en est toi-même et nous tous ici qui prennent la peine de nous informer « correctement » (
du moins bcp plus et avec de meilleures sources que ce que la majorité des gens font et choisissent). L’information existe et est bel et bien disponible et accessible à qui le veut!
Bref, si l’on cause du « grand public » et non de la seule niche des experts — parce que pour créer le changement requis que tu espères, ça doit impérativement concerner la majorité — le problème c’est que les « canaux de diffusions » sont maintenant « fragmenté » en ce sens qu’ils sont bcp trop nombreux depuis l’avènement d’internet, des réseaux sociaux, des blogues, des balados, des multiples chaines YT et donc de la multiplication des sources d’information s’adressant chacune à des « univers et cultures » , à des « bulles » spécifiques.
Avant internet, il n’y avait que les grandes chaines de TV nationale et quelques chaines spécialisées pour relayer et présenter les infos (bulletin, interview, docu, etc.) et tous les gens n’avaient « pas le choix » de les visionner, ce qui assurait une certaine « base commune
* » concernant « l’information ». Maintenant, bcp des individus des nouvelles générations ne visionnent même plus les grandes chaines TV, ni les chaines spécialisées traditionnelles, se contentant de ne consommer que des blogues, balados et chaines vidéo en rapport avec leurs centres d’intérêt spécifique.
*Base commune pour créer un minimum d’unité et de vision commune au sein d’un groupe.
Pour côtoyer plusieurs jeunes des nouvelles générations, disons jusqu’à 30 ans (
famille élargie, connaissances, etc.), aucun d’eux ne regarde la TV ni ne consomme les canaux traditionnels d’information et/ou de chaines de TV. Dans le moins pire des cas, certains consomment des chaines YT de type «
Lama Faché », «
Trash » ou «
Doc Seven » (
ou du même type) qui font office de « documentaire à rabais» d’où ils tirent un minimum de la pauvreté du peu de « culture générale » qu’ils possèdent.

Et c’est parce que « ces formats » ne dépassent pas 10~12 minutes maxi (
parce qu’au-delà leur attention s’amenuise
) et demeurent « cool et ludique » tout leur apprenant des trucs. Sinon (
presque) tous les autres ne consomment que des chaines de YouTubers ou du TikTok qui font dans la connerie, l’humour et autres sujets « légers ».
Idem concernant les services de streaming, entre Netflix, Prime, Disney, Apple TV et consorts, chacun visionne et ne « s’informe » qu’en rapport avec leurs centres d’intérêt, et ce, même chez une majorité des plus vieilles générations (30 ans et+). Et ce n’est pas différent pour moi aussi, sauf que je choisis des « chaines d’info » comme
Thinkerview,
Blast,
Greenletter Club,
Mr Mondialisation, entre autres, qui traitent de la problématique du climat, de nos sociétés, de politique ainsi que des chaines traitant de science et de zététique (
comme plusieurs ici sur le forum, j’imagine). Sans parler des chaines perso de certaines personnalités, comme celle d’Aurelien Barrau, etc.
Mais ces « types de canaux d’information de "meilleure qualité" », proposent des dossiers, des interviews et/ou des conférences qui durent entre une heure trente et deux heures, parfois même plus! Sans compter que ça na rien à voir avec la forme traditionnelle d’un docu vulgarisé pour le grand public. Et ça, faut se sortir la tête du sable et réaliser que (
ces genres de « format » ) ça ne s’adresse et ne s’adressera jamais au plus grand nombre!
Dans mon univers perso, je suis le seuls « extra-terrestre » (
ils me traient parfois « d'autiste », à la blague) à me taper une heure trente de Bareau, de Klein, de Jancovici, de Bronner et/ou autres conférence universitaire (
comme on en trouve sur canal-u.tv, P. Ex.). Ma compagne se joint à moi, parfois, pour des sujets très spécifiques qui l’intéressent un peu plus (
psycho-socio), mais elle, ses trucs sont avant tout les docus policier~criminel, les biographies et les émissions de concours culinaire. Mon propre fils aime bien, lui aussi, discuter avec moi quand je lui parle de biais et d’expérience de psychologie sociale, mais pas au point de se taper des vidéos de plus d’une heure et/ou des conf universitaires. Bref, je ne connais pratiquement personne, même si sensible à l’écologie et aux problèmes du climat, et pourtant je ne vis pas en vase clos, j’ai une famille, de la famille élargie, des collègues, etc., prêts à se taper 1:45:00 pour entendre Barrau ou Jancovici parler des problèmes/solutions du climat. Pour la majorité des gens sensible à ces problématiques que je connais, ils font, selon eux, déjà ce qu’ils ont à faire (
recyclage, économe concernant l’eau, l’électricité, compost pour certains, etc.), sont « d’accord avec ces experts », mais préfèrent consacrer leur peu de temps libre à mille et une autres choses!
Conséquemment, c’est bien beau de clamer qu’il faut (
nous tous, en tant que citoyen, c’est-à-dire le plus grand nombre) « s’informer » et/ou que les professionnels et experts doivent mieux informer tous les autres pour les rallier à la cause, au « projet », mais en plus de la qualité de l’information et du choix de ce qui est pertinent et nécessaire à présenter comme information utile, il y a aussi l’intérêt du plus grand nombre à considérer, car c’est-ce dernier facteur qui a le plus d’incidence dans le fait que l’information soit consommée ou pas! Et si l’on choisit de ne rien imposer, mais de conserver la liberté de choisir (
quoi visionner, entre autres) à tous, l’on doit réaliser qu’il ne s’agit pas que d’un « problème d’information » au sens où elle ne serait pas dispo, accessible et/ou pertinente, mais bien
d’un problème d’intérêt de la part d’une majorité qui n’est pas prête à consacrer autant de temps que nécessaire pour se taper des dossiers, docus, interviews et conférences d'une heure quarante cinq minute concernant ces sujets!
ABC a écrit : 25 déc. 2022, 10:34L'opinion pubique entend une sorte de bruit de fond confus, anxiogène et peu productif car trop vague pour conduire à des pressions pertinentes en regard de l'objectif à atteindre et des choix à faire pour les atteindre.
C’est exact! Mais si l’on ne veut rien imposer, ne pas user de coercion, ni ne « manipuler les masse » un minimum, l’on ne pourra pas avoir le beurre et l’argent du beurre! Comment espères-tu qu’il (
le « grand public ») entende l’information pertinente au travers de tous les autres trucs qu'il consomme, écoute et visionne?
ABC a écrit : 25 déc. 2022, 10:34Vis à vis des défis climatique et écologique, plutôt que nous disperser sur des objectifs à plus long terme ou encore passer du temps à nous lamenter sur notre sort en nous réfugiant dans la confortable mais inefficace position de victime impuissante il est crucial de concentrer notre énergie sur les bonnes priorités […]
Je suis d’accord sur le fond, mais je ne vois pas en quoi répéter chaque fois «
Il faut informer mieux » est plus efficace. Et pour ce qui est de la « position de victime impuissante », encore une fois, d’accord sur le principe (
s'y complaire ne changera rien), mais en regard du problème auquel l’on fait face, c’est-à-dire que ça ne concerne pas du tout que le climat, mais de tout notre système économique mondiale (
basé sur une croissance infinie depuis tjrs) ainsi que de la collaboration qui serait nécessaire entre plusieurs « régimes » et pays totalement différent sur la planète, je ne considère pas du tout que d’anticiper que l’on ne réussira pas à faire tout ce qu’il faut soit nécessairement mu par le désir de se complaire dans une position de victime.
ABC a écrit : 26 déc. 2022, 02:01
Dominique18 a écrit : 25 déc. 2022, 13:48Je te rejoins sur les points que tu as développés, mais j'éprouve de forts doutes.
Si un jour on se retrouve dans une maison en flammes, entouré de flammes de tous côtés, on peut avoir de forts doutes quant à la possibilité de s'en sortir vivant, mais bon, le mieux c'est de chercher à se tirer de là à tout prix, qu'on pense avoir une petite chance de s'en sortir vivant on qu'on soit convaincu de n'en avoir aucune.
Yep! Et c’est exactement ce que je dis depuis tjrs ici et c’est même l’image (
maison en flammes) que j’ai employée il y a quelques mois. Mais ce qu’il faut réaliser et admettre, c’est que le «
à tout prix » implique de devoir peut-être accepter des « solutions » qui sont habituellement « contre nos principes » en temps normal. Le terme « à tout prix », ça à un sens très précis, hein!
ABC a écrit : 26 déc. 2022, 02:01Comment apprendre aux élèves des écoles de gestion à faire un business plan compatible accord de Paris ?
Comment réviser les programmes ? Faut-il proposer la même chose qu'actuellement avec en plus un peu de RSE ou de physique, ou bien il faut revoir tout l'enseignement, y compris faire un tri sévère dans ce qui existe ?
Aura-t-on besoin des mêmes enseignants qu’il faudra juste former à de nouvelles approches, ou bien l’angle sera tellement différent que le corps enseignant apte à officier dans ce nouveau contexte viendra surtout de l’extérieur ? Faut-il sélectionner les élèves sur des bases différentes ? Faut-il changer les systèmes de classement des établissements, pour que le salaire à la sortie ne soit plus le principal critère prix en compte ?
[...] [...] [...]
Tu as écrit plus haut qu’il ne fallait pas se disperser sur des objectifs à trop long terme! Sauf que tout ça, à mon sens, est une solution à bcp trop long terme! Il s’agit d’une espèce de « réforme d’enseignement » qui (
même si dans un domaine spécifique) prendrait des années pour porter fruit! …alors qu’il s’agit que d’un seul aspect parmi des dizaines et des dizaines d’autres facteurs ou « éléments » qu’il faudrait changer pour modifier en profondeur le système actuel! Car soyons réalistes, les « élèves de gestion » étant des humains comme tous les autres, s’ils n’observent pas tous les autres « pans » de la société et du système changer simultanément, ne changeront pas « comme par magie ». Je ne sais plus qui avait posté les résultats d’un sondage démontrant que les répondants seraient prêts à « faire ce qui doit être fait » seulement s’ils observaient que ce qui doit être fait était appliqué pour tous (riches/pauvres, élites/prolétaires, etc.) simultanément. Et reste ensuite la compétition entre pays… …et donc entre écoles, entreprises, etc., et donc entre différentes puissances économiques ne jouant pas toutes avec les mêmes règles, contraintes et/ou « niveaux d’auto-responsabilisation ». Comment faire pour annihiler ces différences qui ont incidence au niveau de la motivation d’êtres humains?
Cibler ces difficultés qui apparaissent insurmontables n’est pas, à mon sens, nécessairement se complaire dans la victimisation et la fatalité, mais bien plutôt d’être en mesure de cerner précisément ce qui fait que certaines solutions proposées ne peuvent fonctionner! …dans le but d’en choisir d’autres, peut-être certes plus « radicales », mais qui auraient au moins, elles, plus de chance de porter fruit dans les temps impartis.
ABC a écrit : 26 déc. 2022, 02:01,Car, en dernier ressort, dans les pays dont les dirigeants sont élus, c'est l'opinion publique qui, souvent sans le savoir, a la main sur les décisions collectives que nous prenons ou ne prenons pas (même les pays jugés non démocratiques sont parfois contraints de céder à la pression de leur population comme le montrent des exemples récents).
Oui, mais l’humain (
la très grande majorité des individus) s’implique, agit et se mobilise (
et donc, vote « en faveur de/contre ceci, cela ») que pour deux seules raisons concrètes (
au-delà de nos idées et croyances) : si c’est dans son intérêt/contre sont intérêt concret
à court terme! Les « exemples récents » auxquels tu réfères (
pays contraints de céder à la pression de leur population) concerne toutes des situations
présentes,
immédiates, c’est-à-dire qui avantagent ou contraignent des gens —
présentement!
Dominique18 a écrit : 28 déc. 2022, 06:19La limitation de la vitesse des véhicules à 110 km/h sur les autoroutes ne peut réussir sans contrainte, comme le port de la ceinture de sécurité qui est devenu un automatisme intégré dans les comportements, un conditionnement nécessaire.
Yep! Mais parce qu’il y a une contrainte de par la conséquence si nous ne la portons pas : un billet d’infraction qui nous coute des $$$!
Faut pas se leurrer, sans cette conséquence contraignante affectant notre porte-monnaie, l’automatisme intégré serait bien moindre! Moi-même, les très rares fois où je l’oublie au départ, la toute première chose qui me vient à l’esprit (
avant toute réflexion rationnelle, car oui, je tiens à ma sécurité et j'adhère à la ceinture de sécurité) n’est pas « ma sécurité », mais, plutôt «
merde, je ne veux pas me faire coller un billet et devoir payer ».
ABC a écrit : 29 déc. 2022, 12:42Pas très amusant et les conclusions de Mc Pherson quant à la fin de notre société industrielle et sa nécessité sont une opinion, pas une prédiction scientifiquement établie. On n'est donc pas obligé d'être du même avis.
Ben, la « croissance infinie » du système actuel ne pouvant, nécessairement, être infinie (
j’imagine que tous sont d’accord avec ce truisme ici), je trouve que c’est un peu une forme de sophisme de dire que «
ce n’est pas une prédiction scientifiquement établie [sic] ». Forcément, notre société industrielle ne pourra pas poursuivre telle quelle indéfiniment!