Dany a écrit : 24 juil. 2019, 19:37Ce qui est important c'est la cohérence du formalisme et le fait qu'il donne des résultats pratiques.
Oui, tout à fait, mais pas uniquement. Il existe parfois des présentations
physiquement et mathématiquement équivalentes mais :
- de forme différente,
- correspondant à des interprétations différentes,
- suggérant des développement différents.
Ceux qui préfèrent une interprétation de la RR plus proche du sens commun :
- celle où le milieu de propagation des ondes est supposé posséder un état de mouvement (existence d'un hypothétique référentiel de repos associé à ce milieu de propagation : le vide quantique du champ électromagnétique quand on s'intéresse à la propagation des ondes lumineuses)
- tout particulièrement s'ils préfèrent considérer que les lois de la nature ne doivent rien à l'observateur, préférant, comme Einstein, considérer ces propriétés comme donnant une fidèle description de la réalité (et non les interpréter comme de simples régularités dans nos observations utiles seulement pour servir de base à des modèles prédictifs fiables et précis),
trouveront leur bonheur dans l'interprétation lorentzienne de la RR.
Pour ma part, il y a quelques années, je préférais très nettement l'interprétation lorentzienne de la RR (1), au moment où j'en avais absolument besoin pour attribuer un caractère réaliste à l'état quantique, à la mesure quantique et à l'effet EPR (et non uniquement un caractère d'inférence statistique).
Dans l'
interprétation Lorentzienne de la RR (2) quand les objets physiques, vus comme des ondes quantiques, se propagent dans l'éther (leur milieu de propagation)
.
- leur longueur d'équilibre (la longueur qu'ils ont lorsqu'ils ne sont ni en traction ni en compression) est contractée par le facteur (1-v²/c²)^0.5 par rapport à leur longueur quand ils sont immobiles,
.
- ils ne peuvent pas se déplacer à une vitesse supérieure à limite de propagation des ondes dans ce milieu puisqu'ils en sont des ondes (3),
.
- la "bonne synchronisation" des horloges distantes (la simultanéité absolue richardienne
, mais en "un peu" plus sérieux physiquement et mathématiquement quand même) est celle ayant court dans l'hypothétique référentiel de repos de l'éther (4),
.
- dans cette vision physique, plus concrète, des effets relativistes, le tic-tac ralenti des light-clocks en mouvement par rapport au référentiel de repos de l'éther est très facile à calculer (calculs de niveau certificat d'étude comme le fait remarquer curieux). Il correspond parfaitement à celui prédit par la RR.
.
- Le paradoxe de Langevin cesse d'y être un paradoxe pour devenir un simple problème de certificat d'étude.
.
- La réciprocité de point de vue entre référentiels inertiels marche parfaitement. La symétrie n'est donc brisée qu'à un niveau purement interprétatif. Cette violation de symétrie reste parfaitement inobservable, en conformité avec les prédictions de la RR.
L'interprétation lorentzienne de la RR conduit toutefois naturellement à envisager une
généralisation intégrant la gravitation concurrente de la Relativité Générale (mais cette fois différente du point de vue de ses prédictions) telle que celle proposée par Mayeul Arminjon (cf.
Ether theory of gravitation: why and how?)
Un autre exemple de formalisation, physiquement et mathématiquement équivalente à la formulation standard de la physique quantique, a suggéré les expériences dites de
mesure faible. Ces expériences se sont avérées des succès (cf. par exemple :
Observation of the Spin Hall Effect of Light via Weak Measurement).
Je veux évoquer
The Two-State Vector Formalism of Quantum Mechanics: an Updated Review de Aharonov et Vaidman, cadre dans lequel la mesure quantique présente un caractère
explicitement time-symmetric, en parfaite conformité avec la symétrie T présente, mais de façon cachée, dans la
formulation quantique standard à un seul vecteur d'état (se propageant du présent vers le futur).
(1)J'ai un point de vue nettement moins marqué depuis que j'ai fini par me ranger à l'interprétation épistémique (positiviste) plutôt qu'ontologique (réaliste) du vecteur d'état.
(2) Du point de vue de ses prédictions, la Relativité de Lorentz ne s'écarte pas d'un iota de la Relativité Restreinte. C'est
la même théorie.
(3) Limite de la vitesse de propagation de n'importe quelle interaction ou objet dont Wooden Ali soulignait, à juste titre, le caractère choquant pour l'intuition. Cette bizarrerie disparait de façon très naturelle dans le cadre de l'interprétation lorentzienne : elle correspond à l'existence systématique d'une limite à la vitesse de propagation des ondes dans un milieu.
(4) Ce n'est pas le milieu de propagation des ondes qui est hypothétique. Ce milieu de propagation (le vide quantique de l'interaction considérée) possède des propriétés physiques observables qui sont notamment :
- espilon0 : la constante diélectrique du vide,
- mu0 : la perméabilité magnétique du vide,
- c : la vitesse de la lumière,
reliées par l'équation mu0 epsilon0 c² = 1.
Ce qui est hypothétique c'est l'hypothèse selon laquelle le milieu de propagation des ondes possèderait un référentiel de repos. En effet, à ce jour on ne sait pas l'identifier par des mesures...
...et si les lois de la physique possédaient une expression privilégiée dans ce référentiel privilégié supposé, le principe de relativité du mouvement serait observablement violé et non simplement
violé de façon inobservable par un simple choix d'interprétation réaliste...
...interprétation réaliste sans intérêt et sans pertinence si l'on se place dans l'optique positiviste du rasoir d'Occam (le plus souvent très efficace mais cependant pas systématiquement juste).