Dany a écrit :
Moi, j'aimerais bien qu'Emanuelle nous fasse un petit topo des cas évoquant justement des observations extérieures à la salle d'op avec éventuelle corroboration a posteriori.
Déjà ces témoignages que j'avais mis dans le redico. Ces témoignages sont dans le livre "Deadline-dernière limite" du docteur Jourdan.
1) « Dans un couloir de l’hôpital où j’étais élève infirmier, je vois un jour un vieux monsieur se diriger vers moi et me dire, hilare : « Alors tu as fini par la trouver, la planche !... » Le grand-père, devant mon air passablement ahuri, commence alors à m’expliquer : « Tu ne te souviens pas de moi, mais moi je me souviens de toi ! »
Une histoire de planche ? … Je me souviens alors de ce vieil algérien qu’on avait amené aux urgences en arrêt cardiaque quelque temps auparavant. Et l’ancêtre continue son explication : « J’ai tout vu d’en haut, quand vous essayiez de faire repartir mon cœur… On t’a demandé d’aller chercher une planche, et tu étais affolé, tu la cherchais partout et elle n’était pas là où elle aurait dû être.
Je t’ai suivi tout le long, et tu as fini par la trouver dans la cuisine. » (rapporté au docteur Jourdan par un infirmier au temps où il était étudiant). Le médecin réanimateur avait envoyé cette personne chercher cette planche utilisée pour les massages cardiaques, qu’il vaut mieux effectuer sur un plan dur. Une aide-soignante, après l’avoir lavée, l’avais laissée sécher à l’office au lieu de la remettre à sa place, ce qui explique la course dans les couloirs. Question : comment le grand-père arrivé inconscient dans le service a-t-il pu assister à cette scène et s’en souvenir, au point de pouvoir reconnaître l’élève infirmier ? « Deadline » p79
2) « C’était en 1967, dans le Midi. A la suite de mes deux enfants, c’était à mon tour de prendre ma douche, dans une petite pièce basse de plafond et mal aérée que mes parents avaient transformée en mini-salle de bains, faisant l’erreur d’installer le chauffe-eau à gaz à l’intérieur. Quand je me suis rendue compte que je commençais à étouffer, j’ai voulu ouvrir la petite fenêtre, mais je n’en ai pas eu le temps, je me suis évanouie et ma tête a tapé sur le bord du bac.
Puis j’ai entendu quelqu’un rentrer dans la pièce, c’était mon mari qui venait se laver les mains. Il m’a vue par terre, a appelé mon frère et à eux deux ils m’ont tirée à l’extérieur.
C’est à ce moment-là que j’ai eu l’impression d’être hors de mon corps.
Je voyais tout ce qui se passait comme si j’étais à la hauteur d’un premier étage et que je regardais en bas.
A ce moment-là, je me suis dit : « Mince, mon frère me voit toute nue, ça me gêne un peu ! » Ils m’ont sortie dans le jardin et ont essayé de me ranimer, aidés par ma belle-sœur qui essayait de me faire boire quelque chose (…) Puis les pompiers sont arrivés (…).
Ce qu’il y a de drôle,
c’est qu’on a une vision très élargie des choses.
C’était comme si je me trouvais en plusieurs endroits en même temps. Après leur douche, mes enfants étaient montés au village, chez ma grand-mère qui habitait une maison qui faisait face à la nôtre, de l’autre côté d’une grande combe, à peu près à 800 mètres, et qui regardait souvent ce qui se passait chez nous avec des jumelles.
Donc dans le même temps, je me trouvais aussi chez ma grand-mère, qui disait : « Ah, il a dû se passer quelque chose chez les parents, parce que les pompiers sont là… » Elle regardait avec les jumelles, les enfants regardaient avec elle par la fenêtre et moi, j’étais derrière eux !
C’est très curieux comme impression, on voit tout très lumineux, très clair, et puis on a un sens aigüe des choses, on voit tout, on entend tout, et on est dans le coma, pratiquement.
A notre arrivée à l’hôpital, les pompiers m’ont sortie de leur véhicule, j’ai vu une infirmière arriver en courant et demander : « Elle est dans le coma depuis combien de temps ? » Et moi je me suis dit : «
Elle est folle, celle-là ! Je suis bien, mais ils ne voient pas que je suis bien ? … Où est-ce qu’ils voient que je suis dans le coma ? » Puis ça a été le néant total, je n’ai plus rien vu, rien entendu jusqu’à mon réveil le matin à l’hôpital. (…)
Après j’ai voulu vérifier un certain nombre de choses. Mes enfants étaient bien chez leur grand-mère, à la fenêtre et elle était bien en train de regarder ce qui se passait chez nous.
Tout ça n’avait rien d’un rêve, c’était tout à fait comparable à la réalité ordinaire, ce sont des faits réels que j’ai pu voir comme s’il ne s’agissait pas de moi. Les personnes je les ai bien vues et entendues.
Depuis cette expérience ma sensibilité s’est développée, je fais parfois des rêves prémonitoires : en mai 84 et en mai 85, j’ai rêvé que mon plus jeune fils était mort et qu’on l’enterrait à G. En mai 86 ce cauchemar est devenu réalité. (…) J’ai aussi fait plusieurs sorties de corps depuis, en général quand je suis fatiguée, faible ou malade. (A. L.)
« Ce témoignage présente une caractéristique qui n’est pas si rare que ça : une certaine propension à percevoir simultanément ce qui se passe dans des lieux plus ou moins éloignés, ce que plusieurs témoins décrivent en disant s’être trouvés en même temps à plusieurs endroits à la fois. » docteur Jourdan ;
3) M.L.K Syncope à l’âge de 17 ans
Ca s’est passé pendant mon année de préparation au bac, j’étais et ai toujours été peu résistante au froid, attrapant chaque hiver des angines à streptocoques à répétition, qui fragilisent le cœur. A cette époque, je suivais aussi des entrainements assez intenses de gymnastique, de ce fait en plein hiver j’avais perdu 4 ou 5 kilos. J’étais sans doute d’une grande faiblesse et, après avoir grimpé deux escaliers, je suis tombée inconsciente sur le sol du palier du second étage dans la maison de mes parents. J’ai alors perdu tout contact avec mon monde habituel, ni dans la réalité, ni dans le rêve, je me suis retrouvée dans une douce pénombre, un genre de tunnel dont les parois ne sont pas sensibles. Au fond du tunnel une lumière « appelante » et vers la droite comme une possible fuite, une autre possibilité. La lumière m’a semblé à l’époque comme m’offrant de disparaître en tant que moi-même pour rejoindre un tout incompréhensible, la fuite vers la droite semblait me proposer une voie de recommencement douloureuse (je l’ai par la suite interprétée comme une voie de renaissance possible). Je me suis sentie tétanisée devant ces choix, je me rappelle m’être répétée à plusieurs reprises : « je ne suis pas prête, je ne suis pas prête » et, de ce refus d’avancer, je me suis retrouvée d’un seul coup dans la maison à nouveau mais
comme collée au plafond,
regardant l’escalier qui descendait et mon corps allongé. J’ai alors « vogué » librement toujours au-dessus des choses (entre 1 m et le plafond), je suis descendue d’un étage et ai vu ma sœur écrire à sa table, puis mon père allongé sur son lit, qui lisait la page 71 d’un livre de science-fiction. Je l’ai vu se redresser d’un coup et l’ai suivi du dessus alors qu’il grimpait au second. Il a vu mon corps au sol et est parti chercher sa trousse de médecin. Il m’a frappé brutalement, j’observais tout au-dessus et ai été très surprise de ressentir son inquiétude et de me rendre compte que j’avais peur qu’il se mette en colère contre moi… Il m’a injecté quelque chose (sans doute de l’adrénaline) en me parlant, je n’entendais pas sa voix distinctement. Mais d’un seul coup je me suis retrouvée à l’intérieur de mon corps avec une douleur forte à crier. J’ai crié, je pense. L’accident cardiaque n’a pas dû durer plus de quelques minutes, 4 ou 5 selon mon père. Je suis restée allongée avec des vertiges toute la journée, et ai bien sûr subi après de nombreux tests cardiaques. Je sais qu’ensuite pendant quelques années, et encore aujourd’hui, mais dans une moindre mesure, j’ai eu de nombreux « flashes », des morceaux de réalités autres que la mienne qui envahissaient momentanément mon esprit avec des images très précises. Ceci arrivait en particulier quand j’avais un contact physique avec quelqu’un…. Et ça me conduisait à une certaine pudeur, car les visions étaient souvent traumatiques et perturbatrices.
Peu de temps après j’en ai parlé avec mon père médecin qui a jugé cela plausible car il m’a dit que maman avait eu le même type d’expérience. J’en ai donc aussi parlé à ma mère, qui m’a racontée une expérience de « sortie » de son corps assez proche de la mienne. Nous n’avons pas parlé du « tunnel » sombre, qui semblait m’être propre.
Par ailleurs
la « sortie » de mon corps m’a donné des angles de vue de la maison bien réels et que je n’avais pas perçus auparavant. Enfin j’ai pu dire à ma sœur ce qu’elle écrivait quand je me suis « promenée » dans sa chambre, et à mon père quelle page il lisait et retracer ce qu’il avait fait pendant l’intervalle de temps où j’ai perdu connaissance. Ces faits ont été avérés par eux.
J’ai pu vérifier auprès de ma sœur et de mon père les impressions de sensations de leurs propres pensées affectives que j’avais pu avoir lors de cette sortie. Le côté extraordinairement introspectif et centré sur elle-même de ma sœur décorant un livre, et la distraction de mon père lisant, puis son inquiétude grandissante…
Cette autre partie en fait ne m’a pas semblé être une autre partie, mais moi-même, j’ai eu l’impression d’exister hors de mon corps, de flotter avec toute ma conscience et mes émotions affectives. En revanche, je n’avais plus d’outils de communication, plus de réactivité, j’étais totalement dans l’observation et le déplacement, dans une certaine passivité par rapport à la réalité matérielle et aux autres. » (M. L. K.)
« Les détails vérifiés : les activités de la sœur, le numéro de la page du livre que lisait le père puis ses gestes. Particularité qui se retrouve fréquemment :
le témoin a perçu et ultérieurement vérifié l’état d’esprit des protagonistes, et ceci mieux que les paroles qu’elle déclare ne pas avoir entendu distinctement. » (docteur Jourdan) p 116 117 Deadline.
4) (…) Je me suis trouvé dans une grotte. Elle n’était pas éclairée, pourtant tout était clair, parfaitement clair sans aucune lumière… C’était la « grotte des trois frères », je l’ai su après. Ça s’est passé de la même façon que pour les arbres et les rochers : les peintures,
les symboles qui étaient sur les parois et leur signification étaient évidents pour moi, ils faisaient partie de moi. En fait il y a à la fois le fait d’observer quelque chose, de le sentir, et de l’utiliser… Vous venez de découvrir un signe, en même temps vous avez la conscience de l’avoir utilisé. Plusieurs années après je suis allé à une conférence où une spécialiste devait parler de la symbolique des peintures rupestres. Je suis resté pour discuter avec elle après sa conférence, elle m’a demandé sur quel chantier je travaillais ! Comment lui expliquer que je n’avais jamais mis les pieds dans une grotte ni lu le moindre livre là-dessus ?
Imaginez un observateur qui observe un signe comme s’il venait de le découvrir, mais qui en même temps en comprend la signification, immédiatement, et a simultanément la conscience de l’avoir utilisé... Ce qui donne cette impression en fait …
c’est qu’on ne sait pas à quel niveau du temps ou de l’espace ça se situe. Par exemple, vous n’avez jamais vu d’avion. On vous emmène à un meeting aérien, vous découvrez ce que c’est pour la première fois. Mais si un jour dans votre vie vous avez piloté un de ces trucs-là, vous en avez une autre connaissance, non seulement vous savez parfaitement ce qu’est un avion, mais vous avez aussi la réminiscence de toutes les sensations que procure son pilotage. Eh bien là c’est pareil ! Pour moi, l’impression qui se dégage de tout cela est que
non seulement il s’agit de quelque chose de réel, sans commune mesure avec des rêves ou quoi que ce soit d’autre, mais que c’est même plus réel que la réalité ordinaire. C’est la réalité avec un degré de conscience en plus, c’est la réalité comprise ! Dans la vie ordinaire, le rêve, la spéculation, le rêve éveillé, on a l’impression de quelque chose de provisoire, qui doit avoir une fin, c’est moins réel que ça…
I
l n’y a pas de sensation de chronologie durant ces expériences, comme le temps habituel qui passe, les évènements ont un début et une fin, alors que là on est en dehors du temps. On perçoit et entend tout ce qui se passe très clairement, mais pas dans le corps. Ce n’est pas lui qui perçoit, c’est très différent. Les impressions sont plutôt d’ordre visuel, mais je ne suis pas capable de dire comment on perçoit, ce ne sont pas les sens habituels, y compris la vue, je ne peux pas dire si c’était la vue ou autre chose. Comme si on voyait à la fois devant et derrière soi, à travers les objets, une vue holographique. Il n’y a pas de cloisonnement entre les sens. On est à la fois soi-même et ce que l’on observe. Il y a à la fois la vue et le ressenti, une espèce de contact, de perception intime de la chose qu’on observe.
Ce qu’il faut comprendre, c’est que ça fonctionne à la fois comme un déplacement et comme un zoom. Quand on veut aller quelque part ou quand on s’intéresse à quelque chose, c’est comme si on faisait un coup de zoom, c’est à la fois la perception et le déplacement qui le permettent. Il est difficile de séparer les deux, dans la mesure où il n’y a pas de notion de temps, donc pas de temps de déplacement. Il y a toutefois une certaine notion d’espace, mais pas d’un espace avec des limites ou des bornes comme l’espace habituel. De la même façon qu’il n’y a pas des sens définis, cloisonnés, c’est difficile à expliquer.
Avant l’accident, j’étais quelqu’un d’extrêmement méchant et agressif … (il parle de la façon dont il a changé…) (A. S.) Coma traumatique. P 155 156
De nouveau j'ai souligné ce qui me semble important ou/et typique dans ces expériences.
Je reviendrai sur ce qui est typique car voilà quelque chose, que vous le vouliez ou non, qui dépasse l'accumulation de témoignages. Je le dis et le re-dis, la cohérence, la similitude des témoignages sur nombre de points (impossibles à inventer de surcroit) en font un sujet digne d'être exploré scientifiquement.
Cette cohérence et cette similitude, ces "invariants" sont quelque chose d'objectif.
Comme je l'ai déjà dit, les personnes ont cherché par eux-mêmes à vérifier la réalité de leurs perceptions. C'est une attitude parfaitement saine et normale: vous vivez une expérience extraordinaire au sens premier du terme, vous allez vous-même "enquêter". C'est même extrêmement important pour les gens.
relisez les propos de némo qui est venue sur le forum (elle a ouvert le sujet "besoin de vraies explications scientifiques" dans la section EMI du forum). Malheureusement mais cela se comprend parfaitement elle n'entre pas dans les détails. Elle a écrit:
"Pendant mon coma, j'ai entendu et vu les personnes qui m'ont rendus visite. D'ailleurs j'ai fini par avouer à ma mère et lui répéter ce qu'elle m'avait dit. J'étais comme entre deux monde, l'un ou le temps n'est plus, on ne ressens pas le temps passer, l'autre ou l'on peut tout entendre, voir et sentir... Je suis capable de dire où se tenait, qui venait, même s'il ne parlait pas, de sentir leur respiration à distance. J'ai beaucoup de souvenirs comme cela. "
En fait, quand vous relisez ses propos (j'ai déjà tenté d'attirer votre attention dessus), ils sont typiques d'un experienceur.
Y compris les difficultés avec l'entourage qui est loin très loin de soutenir l'experienceur comme le suggérait Pepejul dans le redico. némo:
"Ces expériences demeurent, à mon grand regret, secret pour une bonne partie de ma famille. Je n'ai pas osé leur en parler, parce que dès que j'aborde le sujet, il y a blocage de leur part, hormis ma maman qui a accepter que je lui en parle il y a 2 ou 3 ans, je sais plus trop là non plus."