Mireille a écrit :Avant de poursuivre, il faudrait s’entendre sur la définition, voici la mienne : On pourrait résumé la conscience collective tout simplement comme une conscience qui dépasse notre propre espace cognitif.
Tu ne crois pas aussi bien dire! Sauf que «
conscience qui dépasse notre propre espace cognitif » est encore beaucoup trop « vaseux » et imprécis et te permettra donc d'y ajouter ou d'y soustraire tout plein d'aspects, d'éléments et de propriétés au gré des objections qui te seront soumises. Ça peut vouloir tout dire et ne rien dire à la fois ta définition.
Mireille a écrit :...en reçoit-elle pour toutes ces questions et au même moment où elle les pose, quand elle en reçoit qu’est-ce qu’elle reçoit et bien évidemment jusqu’à quel point l’info n’a pas été parasitée de son passage de la source jusqu’à la ou les pensées qui en résulteront. Il y a aussi la question à savoir par où ça passe quand ça entre, est-ce que ça se mélange avec nos propres connaissances, passe à travers notre intuition, par nos rêves ? Une série de question auxquelles je ne peux pas plus répondre...
Tu dis que tu ne peux pas répondre à ces questions, mais le simple fait de les soulever pour contrer mes objections revient à faire des hypothèses ad hoc. Et c'est précisément pourquoi il est nécessaire de bien définir, au préalable, ce que serait et pourrait faire cette « conscience collective » parce que, sinon, à chaque objection qui te sera partagée, tu pourras nécessairement dire «
ben c'est peut-être à cause de ceci ou de cela » et, insidieusement, ton idée de ce qu'elle est et de comment elle pourrait opérer se façonnera toute seule comme par magie au gré de la dynamique créée de par les objections et « non-sens » qui te seront partagé et entre tes multiples hypothèses qui expliqueront, peut-être, pourquoi c'est « comme ceci » ou « comme cela ». Pour faire une image, tes explications ad hoc sont comme les mains d'un sculpteur qui sculpterait son matériau en fonction des objections (indications) qui lui sont indiquées. Au final, tu ne peux que sortir « gagnante » de ce genre de débat, parce que la forme, les propriétés et la façon d'opérer de ta « conscience collective » auront été, finalement, définies en fonction des contraintes que nous t'aurons tous partagées. Et ça te donnera donc l'impression qu'elle fonctionne comme ça (en fonction de tes «
peut-être que...».
Mireille a écrit :De simples observations sur lesquelles on ne peut pas plus prendre appuie que d’avoir l’impression de vivre des événements synchronistes ou tout autre chose de ce genre.
Ben alors, pourquoi privilégier l'hypothèse d'une conscience collective alors que plusieurs expériences de psychologie sociale démontrent clairement plusieurs des causes et des raisons qui font que nous avons parfois «
l'impression de... » alors que les causes de ces impressions sont tout autres que la télépathie ou l'accès à une « source d'information commune » indéfinissable?
Mireille a écrit :Tu sais c'est comme quand on est en réunion tous et toutes mes collègues de travail réunies, parfois on fait juste se regarder et je te dirais que instantanément c'est comme si déjà on avait commencé à parler du sujet, c'est pas évident là de l'écrire, mais disons que ça donne l'impression que tous en même temps on est déjà dans une direction qui aurait été comme déjà étudiée.
Il y a tout un tas d'explications plus rationnelles, scientifiques et psychologiques qui explique mieux et plus simplement ces genres de situations Mireille. Ton exemple mets en jeu sensiblement les mêmes processus qui entre en jeu lorsque je te partageais cet exemple là. p. ex, :
Dash, dans ce même sujet,le 24 Sep 2014, 01:33 a écrit :Ce qui démontre, selon moi, que les réflexions (correctes ou erronés) seront de toute façon sensiblement les même pour tous ceux qui se pencheront sur un sujet précis, à connaissances égales (et selon la similarité de l'incidence des facteurs subjectifs qui entrent en jeu). À mon avis c'est cela qui nous permet, parfois, si l'on réussit à capter et à s'imprégner suffisamment de la subjectivité de quelqu'un que l'on connaît bien, d'arriver à anticiper le parcours de ses propres réflexions et d'avoir pratiquement l'impression de pouvoir lire dans ses pensées (télépathie, etc.). C’est d'ailleurs comme ça que l'humour fonctionne et qui fait qu'on peut parfois être plusieurs à penser à une même possibilité potentielle de gag lors d'un souper entre amis. Parce qu'entre amis, la subjectivité des uns et des autres est très souvent en phases selon la culture commune produite par « l'historique » de l'amitié (ainsi que de la culture partagée de l'endroit où l'on vit, l'actualité, etc.).
Dans ton exemple, vous êtes des collègues de travail. Avec les années, il se développe nécessairement une espèce de « bulle de culture (de non-dits, d'affinités, de connaissances communes, etc.) », qui vous concerne et vous implique tous selon ce que vous faites à tous les jours, en collaborant tous ensemble. Il n'y a donc rien de surprenant que, parfois (ou souvent), vous puissiez tous tomber en phase sans même avoir commencé à discuter. Même si le principe de parcimonie n'est pas un gage de quoi que ce soit pour tout, pour les types d'exemples que tu partages, cependant, c'est lui qui détermine qu'il ne sert à rien de chercher des hypothèses plus complexes ou inutiles pour expliquer ce que d'autres trucs, plus simples et maintes fois démontrés, expliquent déjà beaucoup mieux.
Mireille a écrit :Ca c’est le travail de ta mémoire personnelle.
Trop facile comme explication ad hoc! Comme si la connexion à un bassin de connaissance se coupait ou se mettait « hors service » dès que nous aurions déjà emmagasiné en mémoire une info qu'elle contient pourtant. Encore une fois, Wikipédia ne s'emmerde pas à faire de la discrimination en fonction de mes oublis lorsque je le consulte pour me remémorer ce que j'ai oublié.
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Je reprends la deuxième partie de ton avant-dernière réponse...
Mireille a écrit :Veux-tu bien me dire pourquoi mon cerveau comme celui de d'autres gens agirait de la sorte, quel est le but de produire l'impression d'être connecté aussi à des sources extérieures, quel est le but du cerveau de donner avec persistance l'impression de l'existence de l'âme, de Dieu pour d'autres ?
Tsé, quand je te disais que la construction de nos phrases (je ne parle pas de la syntaxe, mais des termes utilisés, de ce qu'ils évoquent conceptuellement et de la façon de les imbriquer les uns à la suite des autres...) était intimement reliée à notre façon de réfléchir et de raisonner, ben l'on en a un bon exemple avec ta question! Parce que tu es habitué de raisonner en fonction que tout à un but précis, il te parait alors insensé que le cerveau puisse provoquer des fausses impressions parce que cela ne serait pas utile (ça ne cadre pas avec un « objectif constructif », disons). Sous cet angle, tu n'as pas tort, c'est « valide », mais le problème est que tu pars d'une prémisse (« tout a un but et un but intelligent ») qui te donne l'impression que ce qui n'est pas intelligent (fonctions du cerveau) l'est donc pour une raison précise qui ne peut qu'être... ...intelligente! Ça se mord la queue!

C'est un raisonnement circulaire, une pétition de principe!
Le cerveau fait ceci, entre autres, parce qu'il n'est pas parfait, tout simplement. Parce que sa structure et la façon dont il s'est conditionné à interagir avec les informations qu'il reçoit par nos sens se sont façonnées, avec les milliers d'années, selon des conditions qui ne nécessitaient pas les mêmes impératifs qu'aujourd'hui. Les instincts, les réflexes et les raisonnements heuristiques (raisonnements rapides et trop simplifiés) nous permettent d'évaluer très rapidement (pour agir vite!), mais cela a un coût, une contrepartie, un « revers de la médaille » : pour des situations ou questions un peu plus complexes qui ne nécessitent pas une évaluation très rapide (quand il n'y a pas de danger de vie ou de mort), ils provoquent de mauvaises évaluations, des raisonnements tronqués et erronés qui ne prennent pas en compte tout ce qui doit l'être (ou en prennent trop). Ces types d'erreurs sont connus et étudiés depuis des années et ils se nomment les biais cognitifs! ...dont les paralogismes et sophismes sont les descendants directs. Ces biais ne sont pas que des hypothèses ou des théories, plusieurs expériences de psychologie sociale permettent de les observer, de les démontrer en pleine action et même de faire exprès pour les reproduire à l'insu des sujets. Il m'apparait donc que c'est une excellente réponse à tes questions, non?
Je pensais qu'on avait déjà discuté et partagé de tout ceci plusieurs fois et que tu avais finalement fait les liens par toi-même, Mireille. Le problème, c'est que tu t'acharne ou persiste à maintenir dans ton esprit que tout a un but et que se but doit forcement êtres « positifs » selon ta conception arbitraire et subjective des choses. Tant que tu maintiendras ceci, ton cerveau sera porté à « oublier » ce qui ne cadre pas avec ça, parce que, ça aussi (l'oubli involontaire), c'est un autre biais très connu (le biais de sélection). Tu dois aussi saisir que cela n'a rien à voir avec tes bonnes intentions, ta franchise ou ta transparence. Les biais agissent sournoisement sans que l'on s'en rende compte et peu importe que tu sois bien intentionné ou non. Si tu conserves l'idée que tout à un but (et un « bon » but, qui plus est), alors tout le reste de ce que tu apprendra comme informations et connaissances s'adaptera et s'articulera autour de cette croyance de par l'importance qu'elle a, manifestement, pour toi.
Mireille a écrit :Je retourne souvent les choses dans ma tête et quelque chose ne fonctionne pas
Je comprends, mais peut-être devrais-tu commencer par accepter que ça ne puisse pas fonctionner, que tu ne puisses pas tout comprendre et que tu n'as pas à tout résoudre sur le champ. Accepter de vivre avec des inconnus! Sinon, tu feras comme tous les zozos : des « heuristiques et raccourcis simplistes » où tout s'accordera avec tout pour te donner l'impression que tout est bien régi, cohérent, et que tout a un « but intelligent ».
Mireille a écrit : [...Histoire de la camionette lorsque tu avait 15 ans...]
Mireille a écrit :...Je savais que j'allais y passer, tu vois et ma tête c'est alors complètement vider. Quand le type est remonté, je me suis senti envahi par quelque chose de l'intérieur et je me suis disons transformé en quelque chose d'angélique et je me suis mise à parler de Dieu et des anges à ce type qui a complètement oublié ce qui s'était passé dans son pantalon. Il m'a alors reconduite plus troublé que moi qui était entrée dans une transe spontannée.
Je ne suis pas psychologue, psychiatre ou « expert en réactions face au danger », mais il m'apparait évident que ton cerveau a opté pour l'un des seuls moyens qu'il avait à sa disposition pour contrer le danger potentiel qu'il anticipait. Ça peut paraitre dingue, mais ce n’est pas vraiment extraordinaire. Tu sais, il existe des techniques de manipulation pour contrer un type colérique ou énervé dont l'une consiste à effectuer une « cassure » radicale du « flow » de la situation. Par exemple, tu lèves les yeux en l'air et tu lui dis quelque chose qui n'a absolument aucun rapport avec la situation, genre «
regardez, le ciel s'assombrit, je crois qu'il va pleuvoir!, vous ne trouvez pas? ». Ce que tu as fait est très intelligent! ...et ressemble à mon exemple. Tu as pris en main le contrôle de la situation pour créer une autre ambiance, « casser » la précédente et embarrasser cet homme au point de te rendre, non plus désirable, mais « repoussante » de par ton attitude de « croyante angélique » un peu folle et flyé. C'est la peur et ton intelligence émotionnelle qui ont opéré naturellement (tout comme la peur peut aussi paralyser, en d'autres circonstances, pour faire croire qu'on est déjà mort, etc.).
Mireille a écrit :Je ne crois pas, que ce à quoi croit tout croyant...
En surface et en ce qui concerne certaines formes de croyance, non, je te l'accorde. Mais ce n'est pas parce que tu te plais à dire que tu détestes ce que certains ont fait au nom de certaines croyances et religions que ça veut dire pour autant que ta façon de raisonner et de prioriser certaines idées et hypothèses est nécessairement fondamentalement différente que ce que les croyants font, à la base (au-delà de la forme que revêt leurs croyances). S'il y a bien une chose sur laquelle tous les croyants, peu importe la forme que prennent leurs croyances, ont quelque chose en commun, c'est que tous raisonnent et partent de l'idée que tout à un but et une raison (intelligente et utile...)! ...ce qui fait que tout le reste est récupéré pour s'articuler et « fiter » avec leurs croyances, peu importe la forme.