Damien26 a écrit :
Poulpeman a écrit :Parce qu'en matière d'environnement l'homme fait n'importe quoi depuis 10.000 ans et qu'il serait temps qu'il arrête

Comme je le disais précédemment, ça n'a rien de rationnel. C'est une prise de position écologique et/ou idéologique : je suis pour la préservation de l'environnement des impacts des activités humaines.
Que "l'homme fait n'importe quoi depuis 10.000 ans" ce n'est que ton avis personnel et je ne le partage pas du tout. L'homme fait, tout simplement. En gros on déduit de ton affirmation que l'homme faisait plutot bien avant d'inventer l'agriculture et que depuis c'est pas bien. Tu trouves peut-être que je caricature mais il est difficile d'interpréter différemment. Enfin je sais pas ce que les autres lecteurs comprennent...
Le smiley indique que c'est à prendre au second degré.
Je le disais précédemment : je ne suis pas contre l'agriculture. Je suis pour une agriculture qui respecte la biosphère. Or depuis la révolution industrielle, l'agriculture respecte de moins en moins l'environnement.
C'est un constat, pas un jugement de valeur. Après, mon appréciation personnelle (que l'on n'est pas obligé de partager), c'est que c'est mal.
Je conteste la gravité des perturbations et leurs effets négatifs. Tu n'emploies même pas le conditionnel, mais le futur. Tu es certain que les OGM vont répandre des gènes partout et que les conséquences seront négatives.
En effet. Dans la mesure où c'est déjà arrivé, il n'y a pas de raison de penser que le phénomène ne va pas s'accroitre avec la banalisation des cultures OGM.
Est-on d'accord là dessus ? (juste sur le phénomène, pas la nature de ses conséquences)
Un OGM c'est à 99.99999% le même organisme que sa source. La probabilité que le gène différent continue d'être présent dans d'autres organismes hybrides est extrêmement faible.
Mais elle existe et ça s'est déjà vu, non ? Autant dans des organismes hybrides que dans les espèces sauvages.
La sélection naturelle a de forte chance d'éliminer les organismes artificiels humains (GM ou pas) qui, faute d'aide, ne sont pas forcément adaptés pour survivre par eux-même.
Je ne parle pas des espèces GM ou de leurs hybrides, mais des transferts horizontaux de gènes vers des espèces sauvages. Dans ce genre de cas, le résultat est aléatoire et peut être comparé à l'introduction d'une espèce exotique.
A supposer que certains gènes parviennent à survivre au travers de nouveaux organismes (j'ai l'impression de refaire le sketch de Bigard et la chauve-souris avec les OGM), pourquoi est-ce qu'obligatoirement ils auraient un impact négatif sur l'environnement?
Je parle d'impact négatif parce que l'introduction brutale d'un facteur nouveau dans un écosystème a plus de chance d'être délétère que bénéfique.
Le nouveau facteur introduit (le ou les nouveaux gènes) peut être avantageux, désavantageux ou neutre pour l'espèce réceptrice. S'il est désavantageux, l'espèce réceptrice va probablement être éliminée par sélection naturelle et ses homologues sauvages vont perdurer. L'impact est nul. S'il est avantageux, cela peut conférer un atout majeur pour l'espèce réceptrice qui va alors se développer au détriment du reste de son écosystème.
Je sens que l'on va encore me ressortir le refrain du
"c'est ce qu'il se passe tous les jours dans la nature". Mais non, c'est faux. Les nouveaux gènes n'apparaissent pas brutalement. C'est parce que les changement génétiques sont lents que les espèces environnantes ont le temps de s'adapter aux changements de leur écosystème, et c'est pour cela que l'on parle d'équilibre dynamique. Quand on a un changement brutal (introduction d'une espèce exotique), ce changement devient un élément de perturbation qui menace l’écosystème.
J'espère que c'est un peu plus clair dit comme ça.
Ta vision extrême a un pendant, celle qui considérerait que toute introduction de nouveaux gènes auraient des impacts positifs, avec des environnements encore plus "équilibrés" et plus beaux.
Moins probable que les impacts négatifs (voir ci-dessus).
Surtout que la notion "d'impact négatif" est très subjective, de ce que j'en comprend ton "éthique" c'est que tout environnement qui subit l'influence de l'homme est dégradé.
En effet c'est subjectif.
J'emploie le terme "négatif" au sens "délétère pour la biodiversité". Ca implique de penser à priori que la dégradation de la biodiversité est une mauvaise chose, ce qui est arbitraire.
Mais ça ne veut pas non plus dire que tout environnement qui subit l'influence de l'homme est dégradé. L'homme protège certains espaces par son action, crée et entretient des parcs artificiels, etc.
Mais globalement, la biodiversité a fortement été dégradée par l'action de l'homme (et continue de l'être).
Cette éthique est une croyance, à la rigueur pourquoi pas.
Toute éthique est une forme de croyance. Ta vision de l'environnement est une éthique/croyance également : c'est la croyance à priori qu'il n'y a rien de mal ou d'inquiétant à ce que les activités humaines affectent la biodiversité.
Ni l'une ni l'autre ne sont justifiables rationnellement. C'est pour cela que ça dépend d'un positionnement éthique.
Mais prétendre qu'il y a un raisonnement logique de partir de cette vision, puis de considérer que certains gènes et pas d'autres ont des impacts négatifs, c'est ajouter des avis personnels sur d'autres avis personnels. Au final ça ne fait pas un raisonnement logique, on a juste ta vision, ta croyance. Je suis désolé si le mot ne te plait pas, il fait parfaitement sens dans le contexte.
Le raisonnement logique, c'est qu'à long terme, les OGM auront des impacts (de type dégradation) sur les écosystèmes.
Du fait que je crois (j'accepte parfaitement ce terme) que la destruction de la biodiversité est une mauvaise chose, alors je me positionne contre les OGM.
En quoi c'est effrayant? Si un chercheur d'harvard t'offrait une de ses souris tu la considèrerait moins à toi que lorsqu'un voisin te donne un chaton par exemple? Je n'arrive toujours pas à voir ce qui peut faire autant peur avec ces brevets.
Là il faudrait savoir. C'est toi qui prétendais que
"ON NE PEUT PAS breveter un être vivant" et m'accusais de dire des énormités. Un petit coup de marche arrière ne ferait pas de mal.
Après je veux bien expliquer en quoi ça me dérange, mais c'est un sujet différent et ça compliquerait le débat (qui n'est déjà pas simple).
@ Etienne :
Ce problème de la démographie masque un problème plus sérieux qui est celui de l'homme exclut du jardin d’Éden !
Si c'est de l'humour, il faudrait penser à mettre un smiley ou un autre indicateur.
Sinon, c'est un gros épouvantail tueur de débat est c'est mal.
Ce que tu fais s'apparente à une fuite en avant, la démographie galopante est une réalité, le problème de comment on gère la démographie, du moins comment on essaie de la réguler, est un problème totalement indépendant de celui qui consiste à comment on nourrit les hommes qui en sont issus.
Il doit y avoir un problème de formulation car tel que je le comprends, j'ai l'impression que tu dis que la gestion de la démographie n'a rien à voir avec notre façon de produire de la nourriture.
Et puis la démographie est galopante parce qu'on ne fait rien contre. Ca ne veut pas dire que c'est une fatalité ou quelque chose sur laquelle les politiques n'ont aucun pouvoir.
Mon propos était de dire que l'on ferait mieux de se soucier de la démographie que des OGM. Le fait est que ces derniers sont largement débattus, mais qu'on entend jamais parler de politiques de gestion de la démographie.
Tu cherches une ultra solution : bah oui si on est que 10 millions on peut tous manger bio et peut être même se déplacer qu'en avion...
mais non on va droit vers les dix milliards, c'est pour se monde là que la question de refuser des techniques parce qu'elles ne collent pas avec nos aspirations ou croyances est absurde.
Je suis pas cave : je comprends bien qu'il s'agit d'un débat théorique et que la réalité n'en a rien à cirer de mes opinions. La démographie va continuer à exploser et les OGM vont se banaliser. Quand bien même, je ne suis pas d'accord avec la direction que ça prend. Ce n'est pas parce que c'est la réalité que je vais me mettre à considérer que c'est une bonne chose.
Poulpeman