Mireille a écrit :
Je ne réduis pas la volonté à un comportement ou une attitude volontaire, cette dernière étant l’expression d’une impulsion courageuse parfois longuement soupesé à faire ou à ne pas faire une chose. Guidé par une motivation parsemé de doutes et d’incertitudes en tout genre, faisant qu’un jour nous réussissions bien et le lendemain pas du tout. C’est bien loin de représenter la manifestation de puissance ou de force qu’est la volonté d’un homme.
Je ne peux que te répéter mon dernier post sur le sujet. La volonté est une intentionnalité dont "l'étape finale" est basée sur la motivation. Cette motivation correspond à une phénomène d'évaluation (conscient et/ou inconscient) qui pousse à agir. Notre évaluation, elle, se fonde notamment, sur la mise en balance de 2 (ou plusieurs) comportements (actions, choix) possibles que nous comparons, évaluons. Mais la complexité n'est pas dans le processus de choix, elle se trouve dans celui de la construction et le stockage de la connaissance (au sens large du terme).
Imagine que nous manipulons des informations stockées dans un gigantesque bassin de données (mémoire à long terme) qui est structuré de manière hiérarchique :
- mémoire sensorielle
- mémoires imagée et lexicale (niveau symbolique)
- mémoire sémantique (niveau abstrait, idées)
Et chaque étape permet l'interconnexion des informations traitées selon un schéma qui ressemble au "mélange" d'un
réseau sémantique et d'une
carte heuristique.
Chaque "arc" (réseau sémantique) est valué en fonction de nos expériences, nos influences culturelles, nos apprentissages, nos émotions et sentiments rendant certaines associations plus prégnantes (tu retrouveras à cette étape l'utilité entre autres de
l'amygdale et du
circuit de la récompense).
Ce que tu appelles la volonté est donc avant tout une manière de répondre à une situation en fonction de ce que notre cerveau "sait".
Mireille a écrit :
La volonté ça n’a rien d’émotif, quand elle se manifeste elle ne fait aucune concession, elle n’est pas tributaire de nos pensées, ni plus de nos motivations, ce n’est même pas un choix, c’est quelque chose qui va bien au-delà. C’est réellement une force qui nous guide malgré les obstacles à accomplir notre destin.
La volonté repose entre autre sur l'émotion et le sentiment qui sert à construire le réseau sémantique qu'elle utilise. Je te conseille à nouveau de t'appuyer sur ta propre source : Antonio Damasio qui décrit tout ça très bien (tu en trouveras un teasing
ici).
Mireille a écrit :
Comment expliquer autrement que des gens donnent leur vie ou une partie de leur vie pour une cause, connaissant les risques qu’ils ou elles encourent avec un acharnement presque insensé, ou pour d’autres que malgré le ridicule, les moqueries, l’animosité des gens, de leur société envers eux, ont persévérés. Il m’est difficile dans cette perspective de ne pas croire quelque part que nous avons un destin et que nous sommes tous à notre niveau désireux de le voir s’accomplir. J’ai longtemps présumé que derrière cet élan existait une âme qui tel un chef d’orchestre nous dirigeait. Nos buts, nos motivations, sont bien sûr liés à nos pensées découlant de toutes nos émotions vécus, mais la volonté surpasse ces conditions.
Justement cette représentation de la motivation justifie très bien des décisions qui sont prises en fonction de "valeurs" personnelles ou sociales fortement ancrées (fortement valuées justement) ... on retrouve également le même type de choix et de comportement et d'actions dans la notion de soumission ... "tant que la valeur de l'action A est supérieure à celle de l'action B je continue sinon j'arrête". De plus les obstacles (épreuves, quolibets, ...) peuvent jouer le rôle de renforçateur. Et pas besoin d'ajouter une notion de volonté exogène ni d'âme décorrélée de son substrat pour expliquer les choix que tu décris. La volonté ne surpasse rien elle n'est que l'autre nom de l'intentionnalité ou de la motivation.
Mireille a écrit :
De mes anciennes connaissances occulte, j’ai appris que l’âme influençait l’égo à travers les forces et les faiblesses de sa personnalité pour le développement de son Esprit en le forçant justement par les mises en situation et événements de sa vie à développer sa volonté, celle dont je te parlais ci-haut.
Faut-il vraiment parler de ce qui est un croyance ? Ton aptitude à faire appel au Dieu des lacunes pour remplir les trous laissés vides soit par la science mais aussi par tes connaissances est assez .... heu ... tenace. Essaye stp de toujours privilégier le connu pour expliquer ce que tu ne maitrise ou ne comprends pas ... et pour le reste .... doute.
Mireille a écrit :
J’ai aimé longtemps cette idée parce qu’alors je voyais les événements les plus difficile un peu comme un jeu de la vie où il me fallait arriver à dépasser l’obstacle. Quoi qu’il pouvait nous arriver dans la vie même de très grave, on pouvait s’effondrer ou utiliser l’expérience pour augmenter notre volonté, en force et en puissance, et ce, en neutralisant nos émotions face au dits événements. L’idée aussi d’avoir une programmation ou un plan de vie qui devait s’accomplir était très libérateur en ce sens que tout avait une raison d’être, donc derrière toute souffrance il y avait de l’intelligence. Et le fait que la vie ne s’arrête pas après la mort physique permettait surtout de regarder toute une vie comme une toute une petite expérience parmi une infini d’autres, qu’elle que soit la forme passé ou futur qui serait adopter. C'était consolateur quand on pensait aux conditions des animaux que nous mangions ou aux enfants qui mourraient, etc. Ce qui me rassurait aussi dans toutes ces histoires c'était le fait de pouvoir penser que tout existait même les pires chose pour servir l'évolution.
Je comprends que l'idée d'un "ami imaginaire" puisse être rassurant ... ne pas être "seul" face à l'adversité, voire se déresponsabiliser dans ses choix en s'appuyant sur une voix intérieure (si ça marche ça renforce la croyance si ça ne marche pas ... ce n'est qu'une épreuve).
Mais la représentation que je te décris ci-dessus devrait à terme être plus rassurante encore ... parce que non seulement tu maitrise tes décisions, mais tu peux "bonifier" ce que tu appelles ta volonté en te confrontant à la vie, en augmentant tes connaissances, en les remettant en doute. Tu deviens maitresse de tes décisions de manière (plus) éclairée.
C'est pas mieux qu'un destin ?