MioTang a écrit :Nathalie a écrit : comme vous le dites si bien, il est rare qu'on avorte à 6 mois ou 9 mois de grossesse, alors pourquoi êtes-=vous dérangé par ma proposition?
C'est justement là le problème. Passé 20 semaines, il n'y a presque pas d'avortement, seulement pour des cas graves. Alors pourquoi vouloir protéger quelque chose qui n'a pas besoin de l'être ? Pourquoi donner des droits légaux aux foetus tandis que vous êtes daccord pour dire que nous en avons pas besoin ? Je ne vous suis plus.
Mio
Depuis 2010, les statistiques concernant l’avortement Il existe depuis des années une lacune d’information avec les statistiques. Elles sont incomplètes. Les cliniques d’avortement, sauf celles de l’Alberta, ne déclarent pas la méthode d’avortement, l’âge gestationnel de l’enfant, l’âge de la mère, les complications et les avortements antécédents. Maintenant, il ya des cliniques d’avortement qui ne soumettent même pas le nombre d’avortements pratiqués dans leurs cliniques. Pour l’année 2008, le nombre d’avortement n’est pas connu pour les cliniques du Manitoba. Les hôpitaux par contre doivent déclarer l’ensemble de leurs activités hospitalières y compris l’avortement. Alors le dénombrement d’avortements réalisés dans les hôpitaux est considéré comme complet. sont maintenant la responsabilité de l’Institut canadien d’information sur la santé.
http://www.cihi.ca/CIHI-ext-portal/pdf/ ... 0120417_FR
J'ai consulté le tableau 4 du texte donné ci-haut en référence, document de l’Institut canadien d’information sur la santé, tableau du "Nombre et répartition en pourcentage des avortements provoqués* déclarés
par les hôpitaux† du Canada (sauf au Québec) en 2010, selon l'âge gestationnel".
Selon cette statistique, au moins 5% des avortements provoqués dans les hopitaux au Canada, excluant la province du Québec, ont été pratiqués en 2010 à plus de 17 semaines de gestation, soit environ 4 mois de grossesse. On parle de 6291 cas en 2010. Si on incluait le Québec, je me lancerais avec un estimé grossier de 8400 avortements en milieu hospitalier, seulement en 2010, pratiqués après 4 mois de grossesse.
Au moins 1.9% des avortements (537 cas) pratiqués en milieu hospitalier au Canada en 2010 l’ont été à au moins 21 semaines de gestation, soit presque 5 mois de grossesse. J’écris « au moins » parce qu’il y a17.8% des avortements dont on ne connait pas l’âge du fœtus.
« L’on peut dire sans aucun doute qu’il ya eu plus de 100,000 avortements au Canada en 2008. » (réfrence :
http://www.actionlife.org/life-issues/f ... -2008.html)
Je ne sais pas si ces données sont exactes, mais si tel est le cas, on peut estimer qu’en 2010, il y a eu près de 100 000 avortement (puisqu’il y a seulement 2 ans d’écart). Si 5% des avortements provoqués dans les hopitaux au Canada (excluant le Québec) sont pratiquées à plus de 17 semaines de gestation, cela fait 5000 avortements à plus de 17 semaines de gestation.
Pour réagir à l’argument de Mio-Tang selon lequel on n’a pas besoin de se préoccuper du fait qu’il est légal au Canada d’avorter peu importe l’âge de gestation, sous prétexte que la grande majorité des avortements sont pratiqués avant 3-4 mois, voici une statistique sur les homicides : en 2009, les divers services policiers canadiens ont répertorié 610 homicides sur le territoire canadien (
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/so ... urtr.shtml)
Puisque les meurtres sont assez « rares », devrait-on pour cela en supprimer l’interdiction légale?
610 homicides au Canada en 2009, 5000 cas d’avortement pratiqué sur des fœtus avec au moins 4 mois de gestation. Alors, pour l’argument du « c’est rare, pourquoi s’en préocupper », je crois que c’est pas valide du tout, c’est seulement une manière d’éviter le débat.
Autre question, celle de la souffrance possible des fœtus. Le seul risque que les avortements tardifs se fassent dans la souffrance pour le fœtus en âge de gestation avancé, devrait nous encourager à ne pas se dire « bah, la majorité des avortements se font avant 3 mois ». pour ces cas « rares », leur souffrance n’est pas moins grandes parce qu’ils sont des cas « rares ».
Il y a eu un renversement de la charge de la preuve lorsqu’on a toujours attendu, dans l’histoire de l’humanité, que des preuves soient établis pour reconnaitre la souffrance chez les enfants, les bébés, les animaux, et maintenant les fœtus.
Par mesure de précaution, il serait sage de présumer que toute forme de vie peut souffrir. Il serait sage de se souvenir que dans notre histoire, on a pratiqué, sans anasthésie, des chirurgies sur des nouveaux-nés, car on croyait qu’ils « ne souffraient pas ».
D’autant plus que des données scientifiques suggèrent que les fœtus peuvent souffrir avant de naitre.
est-ce que je suis en train de dire qu'il faut rendre criminel tous les avortements ? Non, je ne suis pas une extrémiste, ni une féministe, ni une membre d'aucune secte. Je crois qu'être un adulte solide c'est être capable de prendre des décisions éclairées, sans faire de déni. si on a peur de reconnaitre la souffrance du foetus pour se permettre de trouver que les avortements sont légitimes, c'est à mon sens bien souvent parce qu'on n'est pas assez solide pour regarder les choses en face. tu manges de la viande? ne nie pas que les animaux sont tués parce que tu en manges (j'en manges aussi). Tu veux te faire avorter ? ne nie pas que tu met en terme à la vie d'une être vivant, avec un adn humain, et qu'il peut souffrir de cet acte, d'autant plus que tu as pris une décision tardive de te faire avorter. Plus on attend, plus l'évolution a fait son chemin, plus la conscience augmente et plus la possibilité de souffrir augmente également.
À cet égard, il est précieux de prendre connaissance de ce texte, un parmi d’autres :
THE SCIENCE OF FETAL PAIN
http://downloads.frc.org/EF/EF10G26.pdf
« At 20-30 weeks, the human being has the highest number of pain
receptors per square inch, more than any other time in development.
Fibers which help to moderate pain do not begin to develop until 32-34
weeks, thus making the argument that babies feel pain more severely
between 20-32 weeks »
« Early second trimester babies respond to invasive procedures with an
elevated heart rate and secretion of stress hormones from 18-20 weeks”
“
After 20 weeks of gestation, an unborn child has all the prerequisite anatomy, physiology,
hormones, neurotransmitters, and electrical current to “close the loop” and create the
conditions needed to perceive pain. The hormones and EEGs and ultrasounds record the
pain response, and our therapies with narcotics demonstrate our ability to adequately
block them. Therefore, any procedure performed on an unborn child after 20 weeks
should take this into consideration.”
Et ce texte : Le foetus, cet être sensible
http://f8cho.free.fr/Le%20foetus%20cet% ... nsible.txt
On sait aussi que le foetus est sensible à la douleur, dès la 20e semaine de grossesse, comme l'explique le docteur Hamza, chef de service d'anesthésie- réanimation à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris. « Avant, on considère qu'il s'agit simplement de sensations réflexes, qui cheminent jusqu'au système nerveux comme un courant électrique, mais la connexion avec le cortex cérébral ne se fait pas, si bien que le foetus n'a pas "conscience" d'avoir mal. À partir de la 20e semaine, ces connexions vont se mettre progressivement en place. Et dès la 25e semaine, il a tout ce qu'il faut pour intégrer une sensation douloureuse. » En revanche, son système d'inhibition de la douleur n'est pas encore mature (des recherches très récentes l'ont montré) : autrement dit, il souffrirait même - comme le nouveau-né - davantage qu'un enfant de 2 ans.
« Son extrême sensibilité à la douleur a mis néanmoins du temps avant d'être prise en compte. « La situation il y a dix ou vingt ans était catastrophique, souligne le docteur Hamza : en 1998, il arrivait encore qu'on opère des foetus et des nouveau-nés sans anesthésie. Aujourd'hui les équipes ont beaucoup progressé et utilisent la plupart du temps des analgésiques, dès qu'elles pratiquent une intervention douloureuse. Mais il reste encore, ajoute-t-il, des scientifiques purs et durs qui continuent à dire "il bouge, mais on n'est pas sûr qu'il souffre". »
« On a tendance aussi, dans nos pratiques, à mettre une barrière entre avant et après la naissance. Or on sait aujourd'hui qu'il y a une continuité dans le développement de l'être humain (les prématurés nous aident à en prendre conscience) et qu'il faut s'en préoccuper avec la même humanité. »