Trouvé ça aussi :
http://www.massage-bebe.fr/
Ça commence donc dès le plus jeune âge^^.
"Cette position favorise aussi l’apaisement des colères et la diminution de certaines douleurs. "
Ah bah alors !
C'est prouvé. Vu à la TV dans "Les Maternelles".
De mémoire, je me rappelle d'une info (mais me rappelle plus où) qui parlait de l'utilité des caresses (ça concernait celles entre amoureux il me semble, pas entre voisins). Pas sûr que les promoteurs de ce genre de pratiques aient besoin de telles infos pour déclencher une nouvelle discipline, mais c'est ce qui est barbant avec ces guignols. Ils vont profiter d'une idée bien répandue ou confirmée, ici "se tripoter ça fait du bien" pour en faire une technique, une école, un dogme... une science. C'est du pur mercantilisme. Les parents et les médias sont toujours à la recherche de la dernière technique à la mode, le truc "qui marche". Comme s'il fallait suivre des écoles de bien-être pour se sentir mieux... Quelle société franchement... Pourquoi pas aussi des cours pour bien parler à son enfant, lui apprendre à adopter les bonnes manières... Parents et écoles assistés.
Un parent a le plus souvent raison dans ses choix d'éducation, parce que ce sont ses choix. En imposant ces "écoles" ou ces "techniques", on leur fait croire qu'il y a des mauvais parents qui adoptent des mauvais comportements envers leurs enfants et les autres qui ont tout compris parce qu'ils suivent les conseils du docteur Mabuse. La première chose que doit apprendre (et accepter) un enfant, c'est que ses parents ne sont pas infaillibles et qu'ils ont droit à se tromper. A se tromper en particulier en matière d'éducation. Ils ne prendront pas toujours les meilleures décisions, mais il n'y a pas de bons ou de mauvais parents (bon à part les gros crétins et les criminels), il n'y a que des parents qui sont parents en décidant ce qu'ils croient être le mieux pour leur enfant. Si on délègue ça à une pseudo autorité supérieure, on en arrive à quoi ? Le Meilleur de monde. Je suis pas psy mais il me semble évident que dans la relation parents-enfants cette notion de reconnaissance de la faillibilité des parents est importante. Si on délègue tout à "un autre", on enlève à l'enfant ce droit de se retourner vers ses parents pour finalement comprendre que chaque décision prise a été prise dans son intérêt même s'il pense qu'ils ont eu tort. On a déjà l'éducation nationale pour nous aliéner et faire de nous des petits robots, si en plus on dédouane les parents de toute responsabilité quand il s'agit d'une "mission éducative" qui me semble bien loin de la mission de l'école, ce ne sont plus des parents et on est chez Huxley. Vive la crise d'ado où les enfants peuvent se défouler sur leurs parents !^^ (avant de comprendre que...)
Au pire, il faudrait que ce soit improvisé, exceptionnel (dans le sens rare hein) que ça ait un sens (en primaire quoi..., ça aurait un sens dans un cours artistique de danse ou de théâtre), et tout de même effectué en présence d'un parent (l'accord signé au préalable ça sonne comme un "un des enfants s'est mal senti et a pleuré mais vous étiez d'accord pour qu'il participe alors on lui a fait comprendre qu'il devait se montrer "raisonnable" et se laisser tripoter...). Un prof qui au mois de juin propose à ses élèves de faire cours sur la pelouse de l'école ferait pas autre chose. Si l'heure de cours dehors est organisé par la secte de Raël un jour de pluie, ça le fait pas^^. Mais sinon, c'est aux parents "d'initier" leurs gamins au massage, si ça les chante, comme c'est à eux de décider ce qu'ils mangent le soir et ce qu'ils peuvent regarder à la TV. Quel rapport avec l'école ? Pourquoi pas les séances de rire aussi ? "Aujourd'hui, cours de rire ! J'espère que vous vous êtes bien entrainés à la maison" "Oui, Aldous. Ah; ah; ah; ah; ah." "Très bien. Ce qui est important, c'est de rire sans joie. Parce que la joie est source de désobéissance." La mission de l'école canadienne concerne-t-elle le bien-être de l'enfant, et si oui laisse-t-on chaque école décider comment "développer sa paix intérieure" ? "Massez-vous... sans vous toucher. Sentez le flux des énergies positives vous traverser..."
En France, je suis pas sûr que ça passerait. Les missions de l'école sont assez claires :
- garantir une maîtrise satisfaisante des apprentissages fondamentaux ;
- offrir à tous des chances égales et une intégration réussie dans la société française ;
- accompagner chaque élève en l'aidant à surmonter ses éventuelles difficultés ;
- permettre à chacun d'exprimer son excellence.
On pourrait imaginer que le massage puisse intervenir dans une mission d'exploration sensorielle, d'apprentissage sociale ou d'initiation à l'intimité de l'autre (oui on rit pas^^). Sauf que 1/ c'est pas le rôle de l'école (en tout cas en France, on parle d'intégration à la société, il n'y a pas d'approche de l'intimité...) 2/ même si c'était le cas, on fait comment ? (il y a des classes découvertes par exemple pour découvrir l'environnement ; on suit aucune technique, il suffit d'aller se dégourdir les jambes dans un parc, se faire expliquer les différents types de champignons, marcher dans le crottin de cheval, et ça suffit, pas besoin de théoriser).
Qu'est-ce que peuvent en apprendre des gamins de 6-10 ans ? Qu'une relation sans se tripoter n'est pas naturelle ?^^ Que le massage est pratiquée dans toutes les écoles et que c'est une approche parfaitement répandue, voire obligatoire entre les individus ? Il faut vraiment être naïf quand on est directeur d'établissement pour accepter de se faire la leçon par de tels gourous. S'ils veulent faire des massages, qu'ils le fassent de manière impromptue, une ou deux fois et de manière superficielle. Chaque gamin inventera sa propre manière de masser, parce que ce qui compte c'est le rapport à l'autre, l'écoute de l'autre. Il y a des personnes extrêmement pudiques qui résisteraient à tout contact (même chez les petits) et c'est pas une technique qui doit dicter le comportement à adopter ici. Si on veut parler de naturel, bah en voilà du naturel. Les "bonjour, acceptes-tu que je te masse" c'est de l'enculage de mouche. Ce n'est pas parce qu'on le demande qu'on montre du respect pour le corps de l'autre, et pas parce qu'on répond oui qu'on y est préparé. "Attends ! attends pas là !" "C'est pas dit que je peux pas dans la technique, donc je masse. Ferme-là un peu." "Ah oui mais non les oreilles c'est intimes quand même !"
Ce qui importe dans le massage, c'est la découverte de l'autre, c'est l'expérience d'une intimité nouvelle avec l'autre. Ça peut être un prétexte à beaucoup de chose, très utile pour faire connaissance, comprendre son corps et celui de l'autre (ou celui des autres), un peu plus tard, il peut même y avoir une connotation fortement sexuelle dont l'intérêt peut justement être de comprendre que le corps peut, sans nier son évidente part sexuelle, être respecté, touché sans qu'il soit question de cette sexualité (comme le développement d'un interdit, d'une barrière, qui est la base de toute société). Mais ça n'a strictement rien à voir avec la mission de l'école, et je vois finalement peu de situations où on pourrait assister à des séances de massage... (autre que dans ce que j'ai déjà mentionné : cours de danse et de théâtre) . Et si on voulait qu'une classe "découverte de l'environnement intime du camarade de classe" existe, on ferait pas appelle à des gourous pour nous dire comment tripoter son voisin. Les séances des tripotages, les ados apprendront bien tous seuls par eux-mêmes, et en général, un peu plus tard que le primaire... C'est leur corps, c'est à eux de commander (même cette notion de demander l'autorisation des parents, ça semble... un peu déplacé et à tout du langage faux-cul des charlatans "ce qui compte c'est le bien-être de votre enfant, c'est donc vous qui décidez de tout, nous respecterons votre choix").
Bref, ça ne sert à rien non plus de dramatiser sinon c'est sûr, mais c'est quand même franchement malvenu de tomber dans ce genre d'attrape-nigaud quand on est directeur d'établissement (et si on est soit-même adepte de ce genre de conneries, alors...).
Bonne chance et bonjour le Québec^^.