Salut Mirelle!
Tu poses de bonnes questions, je trouve.
Tu dis :
Est-ce que tu vois ça comme une sorte de conscience collective, par exemple ?
Non. La conscience comme telle n'est pas pour moi la conscience collective. La conscience collective, si elle existe, serait simplement une sorte de structure plus large constituée d'individu partageant une même forme de conscience. Ça reste provisoire. Pour être bref, « la » conscience est simplement pour moi le principe qui permet l'existence. C'est simplement un choix philosophique. « Notre » conscience dépend d'un support matériel qui se permet d'être étudié (de plus en plus) scientifiquement. C'est la conscience de quelque chose de complexe, mais bien concret physiquement. Cependant, « la » conscience est simplement une sorte de connaissance immédiate d'une existence. On ne peut rien dire vraiment sur elle. Pour moi, elle est reliée au principe d'une sensibilité intrinsèque. Enfin, j'en ai parlé assez souvent, j'ai l'impression de me répéter quelque peu. En fait, c'est la chose la plus simple qui existe. Si tu veux, je te donnerai des liens où j'en ai parlé.
En fait, j'aimerais à mon regard d'humaine qu'il existe une explication à tout, c'est tout à fait juste même si certaines de ces explications que je cherche seraient très dures. Je pense que je les préfèrerais assurément à l'inconnu.
En ce qui concerne l'aspect explicatif des choses, je doute personnellement qu’absolument tout puisse être explicable. Du moins, tout ne peut pas se prouver, y compris ce qui serait véridique. Il existe des postulats, des axiomes sur lesquels doit se reposer l'explication. Un exemple simple est la pensée. On sait qu'elle existe, mais on ne peut pas la démontrer complètement.
Petite parenthèse. Par cette constatation de l'impossibilité de « voir » la pensée comme telle, j'ai connu une personne qui niait l'existence de la pensée, comme si elle n'était qu'un rêve. Enfin, je trouve ce genre de raisonnement assez bizarre, mais, malgré mes arguments, je n'ai jamais pu convaincre cette personne du contraire. À chacun ses croyances, il faut croire. Fin de la parenthèse.
Pour revenir à l'inconfort que procure ce qui nous est inconnu, je fais souvent la distinction entre ce qui est inconnu au sens de ce qui est inconnaissable et au sens de ce que l'on ignore encore. Que signifie la peur de l'inconnu? La peur possède toujours un objet connu, il me semble. La peur de souffrir, la peur de perdre un être dont on dépend monétairement ou affectivement. La peur de perdre nos repères, etc. La peur de l'inconnu est un peu un non-sens ou une imprécision à mon avis.
Comment peut-on être plus intelligent que l’intelligence qui a créé l’intelligence, en jugeant qu’il ne peut y avoir d’intelligence au-dessus de la sienne ?
Finalement, pour ce qui est de l'intelligence, c'est toujours subjectif de dire qu'une intelligence est « absolument » supérieure à une autre. C'est ce que semble sous-entendre ton interrogation. Ça me fait penser à des questions comme « comment l'amour pourrait découler de la haine »? Tout cela demeure tout de même assez subjectif et difficile à répondre. Par exemple, comment répondre à une question du genre : « d'où vient telle impression? » Honnêtement, je ne le sais pas vraiment. Tu sens qu'il y a quelque chose qui cloche, une sorte de contradiction insoluble de la vie. Pourquoi la souffrance si extrême? Qu'est-ce qui fait que je me pose ce genre de questionnement?
Les réponses métaphysiques (souvent spéculatives) importent peu. À mon sens, c'est dans l'intensité du questionnement sensé et de l'observation qu'il y a la possibilité de voir la vie sous un nouveau regard. Cela demande d'être libre psychologiquement de nos croyances, être peu attaché aux avoirs matériels (consumérisme insatiable), etc. Évidemment, c'est facile de dire ça comme ça, mais c'est tout un art de vivre.
Je ne me rappelle plus qui a dit cela, mais, grosso modo, ça disait que le bien qu'on laisse aux autres après notre mort est la partie de nous qui subsiste, quelque chose comme ça. Autrement dit, comment peut-on aider l'autre à être libre, autonome et responsable tout en apprenant de celui-ci, et ce, de façon naturelle? Bon, je pourrais continuer longtemps comme ça... En espérant pouvoir quelque peu répondre à tes questions.