Greem a écrit :Je ne trouve pas que LOTR cherche à rationaliser ou a justifier quoi que ce soit justement,.
Tu as raison, ils ne rationalisent pas de façon explicite, mais comme BJ la dit, certains trucs nous font saisir que la magie n'est pas un truc paranormal, mais fait plutôt partie intégrante de l'univers...
BJ a écrit :Frodon, lorsqu'il regarde dans le miroir de Galadriel lui demande si c'est de la magie et l'elfe est étonné de cette question, finissant par lui dire que c'est ce que lui, un hobbit, pourrait appeler de la magie, mais qui, pour un elfe, n'en est pas.
Comme BJ le dit, on saisit donc qu'il ne s'agit que d'un savoir (ou d'une science) que certains ne connaissent pas et c'est pourquoi cela leur parait donc mystérieux ou magique. À proprement parler, ce n'est pas de la rationalisation comme telle, mais c'est tout de même un élément qui sert à nous justifier ce que certains font et à rendre un minimum le tout cohérent. Pour moi, l'objectif demeure donc le même.
BJ a écrit :c'est un univers différent du notre, tout simplement
Peut-être, mais étant donné que, dans la réalité, la magie et le paranormal n'existent pas, ne pourrions-nous pas (nonobstant le genre littéraire dont est qualifié une oeuvre) considérer qu'à partir du moment où ils incorporent des trucs qui n'existent pas, que se sont tous des univers différents du notre?
C'est en cela que je crois me différencier de vous. Vous, vous semblez vous en remettre aux balises qui définissent le genre littéraire (S-F, Fantasy, fantastique, etc.) pour déterminer votre façon d'appréhender les univers alors que pour moi, même dans une oeuvre où l'on nous présente un univers identique au nôtre, mais où les fantômes existent P. Ex., je l'appréhende comme un univers différent ou parallèle au nôtre, tout simplement.
BJ a écrit :tandis que le fantastique tend plus a travestir la réalité telle que nous la connaissons, ce qui peut titiller notre notre esprit critique quand c'est fait de façon trop pseudo-scientifique.
Oui, c'est en effet ce que je crois comprendre à force de prendre connaissance de vos préférences. Si vous observez un trop grand rapprochement entre la pseudo-science d'une oeuvre et celles qui existent dans la réalité, vous décrochez comme vous le faites dans la réalité (en tant que sceptique). Alors que, moi, je ne procède pas du tout de cette façon. Si j'observe des explications pseudo-scientifique dans une fiction, je prends pour acquis que l'univers soit en accord avec ces dernières. Je ne vois pas trop l'intérêt d'effectuer un rapprochement avec notre réalité et de s'acharner sur le fait que les explications seraient bidons par rapport à cette dernière. Pour moi, je vois ça comme une forme de « déformation professionnelle » provenant de votre scepticisme. Vous ne voulez pas qu'un univers où il se passe des trucs « magiques » ressemble trop au nôtre afin de ne pas vous confondre dans votre rôle habituel de sceptique. Ce qui fait que, pour pouvoir apprécier des trucs « magiques », vous devez disposer d'un cadre (univers) qui s'éloigne le plus possible de la réalité.
Greem a écrit :...produire de l'émotion en exploitant notre rapport avec l'étrange et rien d'autre, son but n'est pas d'être rationnel, alors inutile de le rationaliser à coups d'explications bidons.
Ben, c'est seulement si on ne considère pas ces différents univers comme étant différents du nôtre que les explications nous paraissent bidons. De plus, si on considère que le but n'est que de produire de l'émotion en exploitant certains de nos rapports, ben on doit admettre qu'il en est de même avec tous les genres confondus. Dans tous les cas, on y exploite des rapports avec P. Ex. la peur, l'amour, le pouvoir, la richesse, etc. Pour moi, ça ne justifie pas les incohérences et le manque de logique, peu importe le style ou le genre.
Autrement dit, je ne demande de la cohérence que selon le référentiel proposé. Si on me présente un univers identique au nôtre, mais, dans lequel les fantômes existent, ben, pour moi, cela définit le référentiel. Ensuite, seules les incohérences intrinsèques et propres au référentiel proposé me perturbent (et non pas celles que je peux rapprocher avec la réalité du nôtre parce que le cadre est semblable dans la forme).
Mais bon, tout ça n'est qu'une question de goût et de préférence personnelle.