Critique, jugement et culpabilité

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Mireille

Re: Critique, jugement et culpabilité

#26

Message par Mireille » 23 nov. 2013, 01:12

Kraepelin a écrit :la culpabilité ne doit pas être confondue avec la honte
Bonjour Kraepelin,

Je n'arrive pas à voir la différence. Quand je me sens coupable, comme l'exemple que Shisha donnait de manger de la viande, par exemple, je vis en même temps de la honte de ne pas avoir la volonté d'apprendre à cuisiner autrement. J'étais sur l'impression que ces deux sentiments allaient ensemble.
Kraepelin a écrit : À l'heure actuelle, les recherches suggèrent plutôt que la base de cet équilibre est innée.
De quel équilibre parles-tu ?
Kraepelin a écrit :À la naissance, on a une prédisposition plus ou moins grande à régulariser ses émotions.
Qu'est ce que veux dire régulariser dans ce contexte ?
Kraepelin a écrit :Si je suis une femme et que papa était violent avec maman, j'ai plus de chance à l'âge adulte d'être moi-même victime de violence conjugale, etc…
Peut-être est-ce des études comportementales qui affirment ce que tu dis, mais j'aurais tendance à penser que la souffrance nous amènes plutôt à rechercher l’inverse. Ne souhaitons-nous pas donner ou recevoir des autres le contraire de ce qu’on a reçu de parents violents ? Par contre, ce que je trouve très juste c'est que si on a été habitué à être rejeté parce qu'on ne comblait pas les attente d'un tiers que nous serons porté nous aussi à juger avec autant d'intransigeance et ce défaire de cette mauvaise attitude est très difficile.

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Le Détecteur X
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Re: Critique, jugement et culpabilité

#27

Message par Le Détecteur X » 23 nov. 2013, 05:05

Culpabilité=Dans le faire
Honte= au niveau de l'être

C'est très simple, un juge va dire : Vous êtes coupable et non honteux |
Dire son aveux de culpabilité n'est pas un aveux de Honte.

Honte et culpabilité son cousine

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Dash
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Re: Critique, jugement et culpabilité

#28

Message par Dash » 23 nov. 2013, 08:43

Mireille a écrit :J'ai même ouvert une page facebook pour demander aux gens de partager leurs recettes et leurs conseils, [...] je n'ai jamais vu autant de fanatiques sur une même page. [...] et finalement il y a eût un énorme conflit entre végétaliens et végétarien...
[inside] Non, mais tu n'as pas honte d'ouvrir une page Facebook qui ne fait que diviser les gens en attisant les ressentiments? [/inside] Pfff! :shock:

:mrgreen:

:hilare:
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Re: Critique, jugement et culpabilité

#29

Message par Dash » 23 nov. 2013, 09:05

Mireille a écrit :Crois-tu possible (juste possible) comme l’a enseigné Bernard de Montréal qu’une partie du moins de nos pensées viennent d’ailleurs...
Dire que j'y ai cru serait un peu gros, mais pendant une certaine partie de ma vie j'ai effectivement pensé que certaines de ces genres de théories pouvaient être envisageable.
Mireille a écrit :Et si oui, as-tu réussis à casser cette idée.
Définitivement, oui!
Mireille a écrit :...et comment ?
Premièrement...

Pour avoir discuté avec plusieurs personnes parmi les plus « bright », que ce soit en supramental ou autres mouvement similaire, en privé, lorsqu'ils sont face à quelqu'un qu'ils considèrent aussi « bright » ou conscient qu'eux, certaines ne tiennent plus du tout le même discours qu'ils tiennent en public ou avec d'autres personnes. Autrement dit, Mireille, le « grand secret » que tu sembles encore ignorer : c'est que, parmi ceux qui sont de bonne foi, mais qui sont très brillants, il y en a qui considère que la « game » consiste à s'adresser aux gens selon des images et des formes qu'ils sont susceptibles de comprendre, d'accepter et de croire. Il y en a aussi qui (sans avoir de mauvaises intentions pour autant) pensent que l'humain à besoin de croire et d'être « dirigé » et ils utilisent donc cette forme parce qu'elle rejoint une certaine catégorie de gens un peu plus intello ou qui ne s'intéresse pas aux autres mouvements New-Age « à l'eau de rose » (« amour universel », etc.). Et d'autres pensent que le jeu consiste à trouver par soi-même que tout ça n'est que de la forme (interprétation) et que c'est la personne qui doit, par elle-même, « transcender » les enseignements et cesser de croire!

Tsé, faire croire aux gens que leurs pensées proviennent « d'ailleurs » n'est qu'un moyen comme un autre de créer une scission entre eux et ces dernières pour ensuite mieux leur faire accepter de « combattre » certaines pensées. Capitche? Mais personnellement, je ne suis pas du tout d'accord avec toutes ces façons de procéder, de manipuler les gens. Parce que la majorité des « adhérents » sont, dans le moins pire des cas, comme toi : en fin de compte complètement mélangé entre ce qui est réel et non réel. :? Et sinon, ça permet facilement à des gens mal intentionnés d'en manipuler d'autres. Sans oublier que certaines personnes, disons moins équilibrées, risquent de développer des troubles mentaux.

L’être humain est un être extrêmement complexe Mireille et, si certaines pensées lui proviennent « d'ailleurs » (en ce sens qu'il n'a pas conscience d'où et de comment elles lui viennent), tu peux être certaine que cette « ailleurs » est tout de même en lui-même et pas ailleurs! Sinon, il n'y a que l'humain qui peut faire naitre — intentionnellement — des pensées dans la tête d'un autre humain (en lui faisant très subtilement croire qu'elles lui viennent par lui-même ou « d'ailleurs » justement).

Deuxièmement...

Toutes les explications qu'ont pu te partager les zézés de ce forum depuis que tu y participes! Il y en a tellement qui expliquent mieux, plus simplement, et de façon plus parcimonieuse le fonctionnement de l'univers, de la nature et des êtres vivants, que les autres explications deviennent tout simplement inutile ou trop complexe (en plus d'aller contre ce qui est connu et vérifié concrètement), sans rien apporter de plus — ou d'utile et exploitable — au final.

Tu me demandes d'être franc? Oublions les trucs fantaisistes et parlons seulement de la grande question que tous se sont déjà posée : y a -t-il « quelque chose » qui est à l'origine de tout?

Franchement, je n'en sais foutrement rien! Sauf que s'il y a « quelque chose », nous ne comprenons manifestement rien de ses motivations, nous ne pouvons même pas le définir et nous n'observons rien (objectivement et au-delà des interprétations subjectives) de ses supposées manifestations. Sous ces conditions, prendre la décision de faire comme si cette chose existait — en pratique — est juste carrément stupide. On peut le penser et se dire : « peut-être », mais puisqu'on ne peut rien observer et donc ne rien définir, ni ne rien savoir, il n'y a donc rien à faire, tout simplement! (Mis à part de créer une religion ou un mouvement quelconque, de parler d'entités divines, de lumières ou systémiques, et d'utiliser ces derniers comme médium pour véhiculer nos ressentis et idées personnelles... .... Ce qui a plus beaucoup plus de chance d'accrocher des gens que de simplement dire : « hey les mec, moi je pense que c'est comme ceci ou comme cela, et vous? ».)

Pour moi, tout ce qu'englobe le scepticisme (celui partagé sur ce site) n'est pas une fin en soi, mais un moyen, une méthode, un procédé qui est de toute façon (et peu importe que certains trucs paranormaux encore inconnus existent ou non), le plus efficient, le plus rigoureux, le plus précis et le moins apte à nous faire commettre des erreurs, à s'illusionner et donc ==> à croire!

Si, supposons, je croyais en l'existence de certains trucs qui ne pouvaient être prouvés ou démontrés, je considèrerais maintenant qu'il n'y a plus aucun intérêt à ce que je partage ces croyances avec autrui. Pourquoi? Tout simplement parce qu'il n'y a rien d'utile à faire avec ça! La seule chose que je pourrais faire serait de risquer de convaincre des gens et ça irait à l'encontre de la meilleure méthode qui soit pour éviter de se fourvoyer et de perdre son temps.

Je pense que plusieurs zozos ne saisissent pas du tout l'utilité du scepticisme et en ont une vision complètement biaisée. Ils y voient une fin en soi alors que ce n'est principalement qu'une méthode d'investigation et d'appréhension de la réalité. Les scientifiques, quant à eux, forment une espèce de gigantesque réseau mondial où chacun de ses éléments, parce qu'étant en compétition et n'ayant pas les mêmes employeurs et intérêts, est totalement impossible à corrompre globalement. Et les méthodologies qu'ils utilisent sont si rigoureuses que lorsque la majorité des scientifiques s'accorde sur un sujet, les chances qu'ils aient tort et que, moi, j'ai raison sont pratiquement nulles (euphémisme).

Je l'ai déjà dit sur ce site, mais, si demain matin certaines personnes prouvaient que certains trucs paranormaux existaient, plusieurs zozos seraient probablement très fiers de venir dire ici : « vous voyez, vous êtes dans l'erreur, le scepticisme et la science se sont trompés, il ne faut pas croire ce que vous dites, vos trucs n'ont plus aucune valeur, etc ». Alors que, dans les faits, ça ne changerait strictement rien et que ça demeurerait quand même la méthode la plus efficiente et la moins sujette à l'erreur pour appréhender la réalité.

Tu me demandes comment j'ai réussi à changer en fait?

Disons qu'une pensée s'impose d'elle-même à moi, si elle est irrationnelle ou qu'elle provient d'une intuition, même si je ressens que l'objet de cette pensée existe, contrairement à avant (où j'aurai tenté de démontrer à tous que j'ai raison), ben maintenant, je la range dans ma petite case « pas de preuve scientifique ». Donc, tant que la science ne pourra pas traiter convenablement cette « hypothèse », ben je ne m'en préoccupe plus. Principalement parce que j'ai compris que c'est une perte de temps et qu'il y a des trucs beaucoup plus tangibles et importants dans lesquels consacrer mon temps et mes énergies. C’est aussi simple que cela. Et c'est pourquoi aussi certains scientifiques peuvent tout à fait être croyants tout en pratiquant rigoureusement leur métier!

Tsé, pour cesser d'être zozos Mireille, tu n'as pas besoin de signer un pacte avec le diable qui certifie que tu ne croiras plus jamais en rien ou qu'aucune pensée ou idée fantaisiste ne traversera jamais plus ton esprit. Des idées et des hypothèses personnelles, j'en ai encore plusieurs qui me passent en têtes. Sauf, qu'en pratique, j'ai adopté ce qui est promeut par les sceptiques et la science. Et depuis que je m'intéresse aux sciences sociales, aux biais cognitifs, à la logique et à la science en général, je me rends compte que je cerne encore mieux les gens et que je comprends encore plus précisément comment certaines choses fonctionnent et opèrent que lorsque je pensais naïvement avoir des « dons mystiques » ou qu'on « m'insufflait des trucs ». Donc, que ce soit avec mon entourage, ma famille, mes amis, mon fils ou encore lorsque je fréquente des forums, je ne vois plus l'intérêt de débattre ou de tenter de prouver des trucs plutôt abstraits, subjectifs, qu'on ne peut prouver ou démontrer et qui, selon les connaissances actuelles générées par la science, sont beaucoup plus probable de ne pas être réel que l'inverse. Ça rejoint ma façon de procéder et de gérer mes pensées que je te partageais dans ma première réponse.

À mon avis, ce qu'il te reste à saisir, c'est que c'est surtout en pratique qu'il importe d'être zézé. En théorie, en privé, dans ta tête, tu peux bien brasser des idées et des hypothèses, mais si tu décides de les partager aux autres et que ces dernieres vont complètement à l'encontre des connaissances produites par la science et qu'elles ne résistent pas aux arguments rationnels qui te sont présentés, ben c'est là qu'on observe la réelle différence entre un zézé et un zozo : le premier admet de ranger cette dernière dans les croyances et cesse de vouloir argumenter alors que le dernier poursuivra indéfiniment à tenter de convaincre (et de se convaincre lui-même) que c'est une vérité par l'utilisation de toute sorte de sophismes.

Je ne sais pas si tu piges la nuance? Un scientifique qui croit en Dieu, P. Ex., mais qui ne débat pas à propos de sa croyance pour en faire un fait ou une vérité (et qui agit rationnellement dans la vie); est beaucoup plus zézé qu'un mec qui ne crois pas en Dieu ou au champ morphique, mais qui agit irrationnellement à cause de multiples superstitions ou qui veux faire d'une de ses hypothèses un fait et une vérité avérés malgré qu'elle se heurte aux arguments rationnels et aux connaissances scientifiques.

Ce n'est pas tant nos croyances et hypothèses personnelles qui font de nous un zézé ou un zozo, mais plutôt la façon dont on réfléchi et agi qui fait toute la différence à mon avis.
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Brigand
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Re: Critique, jugement et culpabilité

#30

Message par Brigand » 23 nov. 2013, 18:02

Jean-Francois a écrit :* "Bridging the chasm between two cultures" ("Établir un pont [au-dessus du gouffre] entre deux cultures"), en anglais donc. Denis en a traduit une courte portion dans ce message.
Texte extrêmement intéressant. J'ai contacté l'auteur pour demander l'autorisation de faire une traduction complète (je suis traducteur pro) et la publier sur mon blog. Je pense que beaucoup de francophones seraient intéressés par ce qu'elle y dit.
.
"Lourd est le parpaing de la réalité sur la tartelette aux fraises de nos illusions." - Boulet

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Re: Critique, jugement et culpabilité

#31

Message par Mireille » 24 nov. 2013, 14:51

J’apprécie ta réponse Dash, mon chum pense un peu comme toi. Vous vous entenderiez très bien tous les deux. Vraiment, j’espère qu’on aura l’occasion de se serrez la pince, sinon tant pis pour toi hi hi hi !

Concernant ce que tu disais ci-haut qu’une catégorie de gens a besoin de croire et d’être dirigée, je le pense aussi, c’est facile de devenir un noyau central, je l’ai expérimenté moi—même dans l’organisation de mes soupers au cours des cinq dernières années. Aujourd’hui, je ne regrette pas de ne pas avoir poursuivi sur cette lancée, c’était entrain de devenir un vrai cirque ésotérique mon truc, tout le monde avait quelque chose à vendre à mes invités; le contraire de ce que je souhaitais au début. De plus, quand j’avais des invités intéressants, je n’avais pas beaucoup de réservations, mais quand j’invitais des guérisseurs, clairvoyants et médiums, là je devais refuser du monde parce que le resto où je vais ne supporte pas plus que 55 personnes dans leur salle de réception.

Aujourd’hui, j’ai d’autres projets, si je fais quelque chose de public ce sera les deux côtés de la médaille que j’aimerais présenter, une sorte de forum vivant. Ton appui ou celui d’un autre sceptique pourrait m’être utile. Si de faire des interview public sont quelque chose que tu penses pouvoir faire, fais moi signe. J’ai déjà une petite équipe, reste à voir si c’est vraiment ce que je veux faire et comme tu dis m’assurer que ce ne serait pas une perte de temps pour moi de poursuivre ce projet même si j’y apporte de profondes modifications. Je me sens aussi très responsable et j'ai de la difficulté avec ça. Je considère que si j’ai une quelqonque influence qu’il me faut donner le meilleur et non le pire. En lien avec ce que je te dis ci-haut, je te cite : La seule chose que je pourrais faire serait de risquer de convaincre des gens et ça irait à l'encontre de la meilleure méthode qui soit pour éviter de se fourvoyer et de perdre son temps. C'est à ça que je pense ces temps-ci.

Pour ce que tu disais ici :
Dash a écrit : il y en a qui considère que la « game » consiste à s'adresser aux gens selon des images et des formes qu'ils sont susceptibles de comprendre, d'accepter et de croire. Il y en a aussi qui (sans avoir de mauvaises intentions pour autant) pensent que l'humain à besoin de croire et d'être « dirigé » et ils utilisent donc cette forme parce qu'elle rejoint une certaine catégorie de gens un peu plus intello ou qui ne s'intéresse pas aux autres mouvements New-Age « à l'eau de rose » (« amour universel », etc.). Et d'autres pensent que le jeu consiste à trouver par soi-même que tout ça n'est que de la forme (interprétation) et que c'est la personne qui doit, par elle-même, « transcender » les enseignements et cesser de croire!
Très sincèrement, je les ai tous connus, certains plus que d'autres, BdM, Daniel Ménard, Charles Sabourin, Guy C qui m'a d'ailleurs pratiquement éduquée, beaucoup d'autres aussi qui travaillait en périphérie, sauf un peu moins Daniel Kemp et Sylvie Bergeron. Les raisons pour lesquelles ces gens ont été amenés à développés sur la psychologie supramentale n'a rien à voir avec une volonté de vouloir manipuler les gens à travers une forme renouvellée, mais je ne dis pas que certains ne l'ont pas fait par après sauf BdM qui selon moi a été authentique jusqu'à son dernier souffle (j'ai fait une étude presque complète de tout son matériel audio et écrit, donc je sais de quoi je parle le concernant). La plupart des gens ci-haut nommés ont tous vécus des expériences particulières qui les ont amenés à développés comme ils l'ont faits. Ceux qui ont repris le matériel de BdM à leur profit après sa mort, eux sont des manipulateurs et des clowns tant qu'à moi. Mais ceci étant dit, je ne sais plus jusqu'à quel point toute cette épopée en a valu la peine.

Merci encore pour cet échange Dash.

Mireille

Re: Critique, jugement et culpabilité

#32

Message par Mireille » 24 nov. 2013, 16:11

Le Détecteur X a écrit :Culpabilité=Dans le faire
Honte= au niveau de l'être

C'est très simple, un juge va dire : Vous êtes coupable et non honteux |
Dire son aveux de culpabilité n'est pas un aveux de Honte.

Honte et culpabilité son cousine
Chercher dans le dictionnaire la définition de culpabilité et arrêter de me balancer votre compréhension à vous, la réalité est beaucoup plus large. Tiens, je vous aide un peu :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Culpabilit%C3%A9
Dernière modification par Mireille le 24 nov. 2013, 16:14, modifié 1 fois.

Mireille

Re: Critique, jugement et culpabilité

#33

Message par Mireille » 24 nov. 2013, 16:13

Brigand a écrit :
Jean-Francois a écrit :* "Bridging the chasm between two cultures" ("Établir un pont [au-dessus du gouffre] entre deux cultures"), en anglais donc. Denis en a traduit une courte portion dans ce message.
Texte extrêmement intéressant. J'ai contacté l'auteur pour demander l'autorisation de faire une traduction complète (je suis traducteur pro) et la publier sur mon blog. Je pense que beaucoup de francophones seraient intéressés par ce qu'elle y dit.

Ca me rend service que tu amènes cet extrait en français Brigand. J'espère que tu feras cette traduction.

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Re: Critique, jugement et culpabilité

#34

Message par Brigand » 26 nov. 2013, 01:52

Mireille a écrit :Ca me rend service que tu amènes cet extrait en français Brigand. J'espère que tu feras cette traduction.
Je viens de recevoir le feu vert des ayant droits.
Je vous tiendrai au courant quand je publierai la traduction.
.
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Kraepelin
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Re: Critique, jugement et culpabilité

#35

Message par Kraepelin » 26 nov. 2013, 15:05

Mireille a écrit :
Kraepelin a écrit :la culpabilité ne doit pas être confondue avec la honte
Je n'arrive pas à voir la différence.
Il y a plusieurs différences. La plus importante est la différence structurelle. La honte est une expérience essentiellement intersubjective alors que la culpabilité est une expérience essentiellement intrasubjective.

Concrètement, la honte exige le regard d'autrui. On ne peut pas avoir honte tout seul dans son coin. Par exemple, si une petite fille de 12 ans est seule à la maison et qu'après avoir éternué elle urine dans ses culottes de façon abondante et visible, elle sera embêtée et va aller se changer, mais elle n'aura pas honte. Elle est seule. Si la même aventure lui arrive dans un autobus rempli ou à l'école devant ses camarades, il y a beaucoup plus de chance qu'elle fasse l'expérience de la honte. Autre exemple, un ministre du PQ s'est fait surprendre par une caméra à se décrotter le nez avec son doigt en plein assemblé national. Il n'avait pas de raison de se sentir coupable. Il a pourtant été terrassé par la honte après que son geste ait été "passé en boucle" par l'émission Infomane.

Au contraire, la culpabilité est une expérience solitaire. On n'a pas besoin des autres pour ressentir de la culpabilité. C'est toujours face à notre propre regard qu'on se sent coupable. Je me rends compte que mon adolescent a de la difficulté à s'affirmer face à ses camarades. Je me dis que c'est parce que je ne me suis pas assez occupé de lui lorsqu'il était jeune, alors je me sens coupable.
On peut d'ailleurs se sentir coupable de choses que l'on n'a pas faites. On peut se sentir coupable de choses qu'on a simplement pensé faire ou eues le fantasme de faire.

Les deux expériences sont parfois conjointes. Cela se produit lorsque les autres savent ce que j'ai fait de condamnable et dont je risquerais de me sentir coupable de toute façon, par exemple, avoir trompé ma femme, m'être fait prendre et lui avoir fait une terrible peine.
Mireille a écrit :Quand je me sens coupable, comme l'exemple que Shisha donnait de manger de la viande, par exemple, je vis en même temps de la honte de ne pas avoir la volonté d'apprendre à cuisiner autrement. J'étais sur l'impression que ces deux sentiments allaient ensemble.
Dans le langage populaire, les deux expériences sont confondues comme des synonymes.
Mireille a écrit :
Kraepelin a écrit : À l'heure actuelle, les recherches suggèrent plutôt que la base de cet équilibre est innée.
De quel équilibre parles-tu ?
Équilibre en émotion et raison!
Mireille a écrit :
Kraepelin a écrit :À la naissance, on a une prédisposition plus ou moins grande à régulariser ses émotions.
Qu'est ce que veux dire régulariser dans ce contexte ?
L'émotion vient de la partie la plus centrale et plus primitive du cerveau. La raison vient d'une partie périphérique et plus récente. La raison est également plus volontaire que l'émotion qui est presque totalement involontaire. Aussi, prend-on l'habitude de dire métaphoriquement que la raison cherche plus ou moins efficacement à contrôler (endiguer, domestiquer) l'émotion.
Mireille a écrit :
Kraepelin a écrit :Si je suis une femme et que papa était violent avec maman, j'ai plus de chance à l'âge adulte d'être moi-même victime de violence conjugale, etc…
Peut-être est-ce des études comportementales qui affirment ce que tu dis, mais j'aurais tendance à penser que la souffrance nous amènes plutôt à rechercher l’inverse. Ne souhaitons-nous pas donner ou recevoir des autres le contraire de ce qu’on a reçu de parents violents ?
Tu confonds ce que la personne souhaiterait et ce qui finit par se produire finalement. Oui, les personnes qui ont été témoins de chicanes de parents ne souhaitent pas vivre les mêmes expériences. Certaines parviennent à s'en sortir effectivement, mais les plus souvent, elles reproduisent bêtement le même modèle.
« Dans les temps de tromperie universelle, dire la vérité devient un acte révolutionnaire. » George Orwell

Mireille

Re: Critique, jugement et culpabilité

#36

Message par Mireille » 27 nov. 2013, 16:15

Bonjour Kraepelin,

Ton explication est très claire, je fais très bien la différence maintenant entre la honte et la culpabilité et puis tu m'as appris deux nouveaux mots, soit intersubjective et intrasubjective.
Kraepelin a écrit :Il a pourtant été terrassé par la honte après que son geste ait été "passé en boucle" par l'émission Infomane.
Il a aussi passé une vidéo du Pape les doigts dans le nez :lol:
Kraepelin a écrit : Aussi, prend-on l'habitude de dire métaphoriquement que la raison cherche plus ou moins efficacement à contrôler (endiguer, domestiquer) l'émotion.
En ce sens, ne vaut-il pas mieux avoir le plus de connaissances possibles pour que notre raison puisse diluer un trop plein d'émotion, de là ma question du départ de ce fil.
Kraepelin a écrit : Certaines parviennent à s'en sortir effectivement, mais les plus souvent, elles reproduisent bêtement le même modèle.
J'ai remarqué qu'on peut reproduire les qualités et les défauts de nos parents, on ne s'en rend même pas compte parfois et on peut en souffrir énormément. Je supporte difficilement d'être construite sur un modèle. Mon bonheur dans la vie c'est de me construire jour après jour avec les nouvelles données que j'acquiers, j'aime la vie justement parce qu'elle nous permet à tout moment de nous restructurer.

Finalement, je crois que si les émotions dépassent la raison c'est réellement une maladie de l'Esprit.

Bonne journée Kraepelin.

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Re: Critique, jugement et culpabilité

#37

Message par Ldm » 13 déc. 2013, 18:04

Je voulais aussi savoir d'où vient la culpabilité, en fait.
De notre éducation judéo-chrétienne.

Mireille

Re: Critique, jugement et culpabilité

#38

Message par Mireille » 14 déc. 2013, 20:42

Bonjour Ldm,

J'en profite pour te souhaiter la bienvenue sur le forum.
Ldm a écrit :De notre éducation judéo-chrétienne.
Je trouve que ce n'est pas nécessaire d'éduquer les enfants et mêmes les plus grands grands à travers la notion du bien et du mal. Il m'apparaît beaucoup plus intéressant de faire comprendre à une personne la conséquence d'une action en lui démontrant le bénéfice ou la perte à prévoir pour soi-même et pour les autres; une façon aussi d'empêcher que trop d'émotivité entre en ligne de compte. Agir de la sorte en gardant le tout bien cadrée dans une explication très mentale ferait agrandir la perspective au lieu de la diminuer.

Trop de gens souffrent et craignent même qu'on leur reproche d'avoir mal fait. Ils s'enferment alors dans une sorte d'orgueil qui leur sert de système de protection pour ne pas se sentir coupable. Une vraie cochonnerie ce problème.

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Re: Critique, jugement et culpabilité

#39

Message par Ldm » 15 déc. 2013, 13:37

Mireille a écrit :Bonjour Ldm,

J'en profite pour te souhaiter la bienvenue sur le forum.
Merci, bonjour Mireille. :)
Mireille a écrit :
Ldm a écrit :De notre éducation judéo-chrétienne.
Je trouve que ce n'est pas nécessaire d'éduquer les enfants et mêmes les plus grands grands à travers la notion du bien et du mal. Il m'apparaît beaucoup plus intéressant de faire comprendre à une personne la conséquence d'une action en lui démontrant le bénéfice ou la perte à prévoir pour soi-même et pour les autres.


En effet (je suppose que quand tu dis bien et mal c'est connoté à la religion).
Trop de gens souffrent et craignent même qu'on leur reproche d'avoir mal fait. Ils s'enferment alors dans une sorte d'orgueil qui leur sert de système de protection pour ne pas se sentir coupable. Une vraie cochonnerie ce problème.
Ou bien ils dissimulent, mentent , persécutent, se suicident, jugent à tort et à travers, tuent etc, c'est selon la personne Mais ca se passe rarement bien. Une morale laîque me convient tout à fait, ca ferait beaucoup moins de dégâts que des "péchés" ou des promesses vaines de paradis.

Mireille

Re: Critique, jugement et culpabilité

#40

Message par Mireille » 15 déc. 2013, 21:14

Ldm a écrit : Ou bien ils dissimulent, mentent , persécutent, se suicident, jugent à tort et à travers, tuent etc, c'est selon la personne Mais ca se passe rarement bien. Une morale laîque me convient tout à fait, ca ferait beaucoup moins de dégâts que des "péchés" ou des promesses vaines de paradis.
Bonjour LdM,

Parfaitement d'accord avec toi et ce qui serait peut-être une bonne chose c'est que l'on ait plus besoin d'éduquer l'homme sur la base du bien et du mal, mais plutôt dans une perspective de perfectionnement et/ou d'ajustements. Et plutôt de l'assujettir à une vérité qu'on le rende fort sur les seules bases de la réalité tel qu'elle est.

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Re: Critique, jugement et culpabilité

#41

Message par Ldm » 16 déc. 2013, 13:58

Mireille a écrit : ce qui serait peut-être une bonne chose c'est que l'on ait plus besoin d'éduquer l'homme sur la base du bien et du mal, mais plutôt dans une perspective de perfectionnement et/ou d'ajustements.
C’était aussi ma pensée. Dans l'idéal oui, mais finalement je crois que l'homme est pas fini :D . Dans les sociétés développées on avance dans bcp de domaines, mais on recule dans bcp d'autres aussi, particulièrement le bien-être (je parle pas du bien etre matériel). Des tas de pays émergeants vivent misérablement, les autres ont encore la tete sous l'eau et nous on est pas franchement heureux. Voir le phénomène de la Révolution : on en prend d'autres et on recommence les memes conneries. Comme si l'homme n'avait pas de mémoire. Comme si l'appât du gain restait immuable par ex.

Dans les années 90 je me disais : on avance bien socialement (droits humains privés et publics, collectivités, inégalités réduites etc). Technologiquement, médicalement, c’est de mieux en mieux, tout est de plus en plus «pratique » et au point. Les infrastructures, les transports, de plus en plus convénients, rapides. Par contre économiquement c’est déjà moins florissant. Puis viennent les années 2000 et là on se rend compte que des avantages sociaux acquis disparaissent, et que c'est le bordel à plein de niveaux.

Mireille a écrit :Et plutôt de l'assujettir à une vérité qu'on le rende fort sur les seules bases de la réalité tel qu'elle est.
- oui mais ca passe par un non-asservissement des masses et ca ne fait pas le jeu du pouvoir. A l'école on bourre la tete des gamins et des ados, on ne leur apprend pas à avoir l'esprit critique, et c'est pas par hasard.
Ex : les programmes Hist-Géo de France ont été renforcés cette année sur la guerre de 14-18. Ridicule. On se garde bien de laisser le temps aux jeunes d'étudier l'après-guerre (s) justement, (mission impossible avant les vacances d'été) ce qui lui ferait comprendre les rouages de la société dans laquelle il vit.

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Ldm
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Re: Critique, jugement et culpabilité

#42

Message par Ldm » 16 déc. 2013, 14:14

Justement, une de vos chanteuses compatriotes que j'aime bien débarque à cet instant sur mon Best of via Winamp : "Donnez-moi de l'oxygène" - Diane Dufresne :D

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switch
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Re: Critique, jugement et culpabilité

#43

Message par switch » 16 déc. 2013, 20:21

Mireille a écrit : Parfaitement d'accord avec toi et ce qui serait peut-être une bonne chose c'est que l'on ait plus besoin d'éduquer l'homme sur la base du bien et du mal, mais plutôt dans une perspective de perfectionnement et/ou d'ajustements. Et plutôt de l'assujettir à une vérité qu'on le rende fort sur les seules bases de la réalité tel qu'elle est.
Je vois pas bien la différence. C'est quoi un perfectionnement/ajustement, sinon une tendance à aller vers un arbitraire du "bien" ou du "mieux".
« La Science est une méthode pour décider si ce que nous choisissons de croire se base ou non sur les lois de la Nature ».

Mireille

Re: Critique, jugement et culpabilité

#44

Message par Mireille » 16 déc. 2013, 21:11

switch a écrit :
Mireille a écrit : Parfaitement d'accord avec toi et ce qui serait peut-être une bonne chose c'est que l'on ait plus besoin d'éduquer l'homme sur la base du bien et du mal, mais plutôt dans une perspective de perfectionnement et/ou d'ajustements. Et plutôt de l'assujettir à une vérité qu'on le rende fort sur les seules bases de la réalité tel qu'elle est.
Je vois pas bien la différence. C'est quoi un perfectionnement/ajustement, sinon une tendance à aller vers un arbitraire du "bien" ou du "mieux".

La différence est essentiellement dans ce que ces deux mots le bien et le mal véhiculent.

Le mal est ressenti comme punitif et fait naître trop facilement la honte et/ou la culpabilité et le bien comme méritoire.

Il serait peut-être temps que l’on éduque les enfants à partir d’une base autre que celle qui nous vient d’une morale judéo-chrétienne, soit beaucoup plus neutre.

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switch
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Re: Critique, jugement et culpabilité

#45

Message par switch » 17 déc. 2013, 10:40

Mireille a écrit : Il serait peut-être temps que l’on éduque les enfants à partir d’une base autre que celle qui nous vient d’une morale judéo-chrétienne, soit beaucoup plus neutre.
C'est intéressant ce que tu dis, mais j'ai de la peine à comprendre ce que serait cette nouvelle base ? un morale basé sur quoi exactement, en quoi elle serait différente de nos valeurs actuelles ?
« La Science est une méthode pour décider si ce que nous choisissons de croire se base ou non sur les lois de la Nature ».

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Re: Critique, jugement et culpabilité

#46

Message par Eve_en_Gilles » 17 déc. 2013, 11:59

Mireille a écrit : La différence est essentiellement dans ce que ces deux mots le bien et le mal véhiculent.

Le mal est ressenti comme punitif et fait naître trop facilement la honte et/ou la culpabilité et le bien comme méritoire.

Il serait peut-être temps que l’on éduque les enfants à partir d’une base autre que celle qui nous vient d’une morale judéo-chrétienne, soit beaucoup plus neutre.
meme si je trouve aussi ce que tu dis là intéressant, je me posais une question :
la dichotomie bien/mal est-elle vraiment l'apanage d'une morale judéo-chrétienne (et par extension d'une morale religieuse) ? Le Bien et le Mal, avec des majuscules, certainement, mais le fait que certains actes ont de bonnes conséquences (ie sont "biens", au moins en partie) et que d'autres en ont de mauvaises (et sont "mal", au moins en partie), ça me parait être le fondement de toute morale, religieuse, laïque ou autre (?).
Je pense même que c'en est la définition (morale = différencier ce qui est bien de ce qui est mal), le point de divergence entre morale et éthique.
Srevne'l à eril zevas suov euq tse'c, esarhp ettec zennerpmoc suov is.
Ovarb !!! Spmet ertov udrep riova'd noisserpmi'l sap zeva'n suov ?

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Re: Critique, jugement et culpabilité

#47

Message par Ldm » 17 déc. 2013, 12:14

Je pense que quand Mireille parle de bien et de mal elle veut parler du bien et du mal définis par la religion judéo-chrétienne et qu'elle aimerait (moi idem) que ces notions soient redéfinies par une morale plus objective (laîque pour ma part).

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Re: Critique, jugement et culpabilité

#48

Message par eatsalad » 17 déc. 2013, 12:20

Je pense que ce qu'on a essayé de vous dire est que meme si on change de morale pour aller d'une morale religieuse vers une morale laique, ca ne sera pas forcément plus objectif ! Je précise que comme vous ca me conviendrait mieux ! Mais que la notion de morale sera toujours subjective et liée à une société donnée à un moment donné.
"N’a de conviction que celui qui n’a rien approfondi."

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Re: Critique, jugement et culpabilité

#49

Message par Ldm » 17 déc. 2013, 13:06

eatsalad a écrit :Je pense que ce qu'on a essayé de vous dire est que meme si on change de morale pour aller d'une morale religieuse vers une morale laique, ca ne sera pas forcément plus objectif !
Si, forcément un peu plus :P:

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Re: Critique, jugement et culpabilité

#50

Message par Dash » 17 déc. 2013, 13:54

eatsalad a écrit :Mais que la notion de morale sera toujours subjective et liée à une société donnée à un moment donné.
Si l'on fait abstraction des « morales religieuses », c'est à dire basées sur des croyances invérifiables, pour le reste, il n'y pas 36 sortes de morales. Le problème, c'est que même ceux qui pensent ne plus avoir de considérations religieuses ont quand même des morales basées sur des croyances ou des considérations émotionnelles subjectives.
Ldm a écrit :Si, forcément un peu plus
Ben ouais!

Pour ceux qui n'en sont plus là (ayant une morale basée sur des croyances ou selon leur impulsivité émotionnelle), il n'y a que deux grandes sortes de « morale » selon moi :


— soit l'on est de ceux qui pensent que c'est la loi du plus fort et du plus rusé qui prévaut et qu'on n'a pas à se soucier des autres ni des conséquences de nos actes. Dans ce cas, les seules limites que nous avons sont déterminées de par ce qu'on peut anticiper pouvant nous causer trop de tort ou de désagrément.

— soit l'on pige intellectuellement que la première solution, sur le long terme, comporte plus de désavantages et nous apportera forcement plus de torts et de désagréments personnels que si l'on se soucie et considère un minimum ce qui nous entoure (et ce, même si on ne ressent pas ou peu d'empathie).

Personnellement, je pense qu'il y a :

— les crédules, les émotionnels et les naïfs (souvent des gens possédant beaucoup d'empathie).

— Les « sans foi ni loi » qui ne se croient plus naïfs, mais plus rusés que les autres (souvent des gens qui ne ressentent aucune ou peu d'empathie).

— les gens vraiment intelligents qui ont saisi qu'il est tout à fait possible de manipuler les autres et leur environnement pour obtenir ce qu'ils veulent, mais de façon subtile et constructive en ne semant pas le malheur et la désolation sur leur passage, et que cette façon de faire est de toute façon la plus efficiente qui soit (et peu importe leur capacité d'empathie).

Pour moi ce n'est plus de la morale, c'est de « l'optimisation stratégique ». Les gens vraiment intelligents comprennent qu'il ne sert à rien de « détruire l'univers » et de rendre tous ses habitants malheureux quand « on veut y régner ». Ce n'est pas de la morale, c'est de l'intelligence rationnelle!
Penser savoir est une chose, savoir penser en est une autre !

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