re-bonjour,
Je reprends quelques points laissés en suspens, faute de temps.
Jean-Francois a écrit :
Je ne suis pas trop sûr que votre manière d'élargir "EMI" à toute décorporation soit très correcte mais, à tout le moins, il ne faut pas appeler ça des EMI. Des impressions de décorporation (plus ou moins prononcées) peuvent survenir lors de diverses activités ou divers états mais une EMI est généralement associée à des signes non-vitaux.
Eh bien non justement, les caractéristiques d'une EMI se retrouvent dans d'autres expériences ("EMI-like") sans qu'il y ait mort imminente. Les "EMI réelles" et les "EMI-like" sont indiscernables. C'est bien le sens du sujet que j'ai ouvert: les EMI sont-elles mal nommées ? Vous pouvez (re ?)-lire le résumé de l'article dans mon premier message de ce post.
Jean-Francois a écrit :
Par exemple, il est très bien démontré qu'il n'est pas possible de voir sans oeil ni cerveau. Alors pour prétendre le contraire (comme dans le cas de certains témoignages), il faudrait apporter des éléments beaucoup plus solides que des récits de personnes, souvent récoltés longtemps après les faits, relativement peu vérifiables dans le détails (en grande partie parce que l'action se passe durant des moments critiques et parce que les récits sont incomplets), pouvant avoir été influencés par diverses sources.
Effectivement les personnes lors d'une EMI ne voient pas. Et pour cause, dans les cas d'EMI réelles, elles ont les yeux fermés, parfois un masque dessus, pourtant elles rapportent avoir "vu" leur propre corps, des scènes dans leur entourage immédiat et même à distance. Ce qui j'en conviens n'est pas banal ! C'est pourquoi les chercheurs ont conceptualisé les termes "perception globale" ou "acquisition globale d'information". Ce qui est perçu n'est pas vu par des yeux mais serait retranscrit par les aires visuelles du cerveau, d'où l'impression de "voir".
Une étude a été menée par Kenneth Ring sur les EMI d'aveugles. En voici un résumé par Evelyne Elsaesser-Valarino: "Non-voyants, malvoyants et voyants, tous égaux devant une NDE"
Voici l'exemple de Vicky, aveugle de naissance qui a vécu 2 NDE:
"En décrivant sa NDE, Vicki dit qu’elle a quitté son corps et s’est retrouvée dans un corps non-matériel qui avait pourtant une forme distincte et était "comme fait de lumière". Elle n’a aucun souvenir de son transport en ambulance à l’hôpital mais se souvient de s’être retrouvée au plafond dans une salle d’opération de l’hôpital. Elle observait un médecin et une femme s’affairer sur son corps. Elle ne pouvait pas préciser si la femme était également médecin ou infirmière. Vicki essayait avec désespoir de leur dire de ne pas s’acharner sur son corps, qu’elle était bien et en paix, mais évidemment elle n’arrivait pas à communiquer avec eux.
C’est à cet instant qu’intervint l’épisode qui fut source d’étonnement pour Vicki qui, rappelons-le, n’a jamais eu aucune perception visuelle depuis qu’elle est née. Elle le décrit ainsi :
"... Je savais que c’était moi. A l’époque, j’étais assez maigre. J’étais très grande et maigre. Au début, je voyais simplement qu’il y avait un corps étendu là-bas, mais je n’avais pas encore réalisé que c’était le mien. En même temps, je me rendais compte que je me trouvais au plafond et je me suis dit "Tiens, c’est curieux. Qu’est-ce que je fais ici ?" Je me suis dit "Eh bien, ça doit être moi. Est-ce que je suis morte ?" Puis j’ai aperçu ce corps là-bas et... j’ai compris que c’était le mien parce que je n’étais pas dans mon corps, donc ça devait être le mien.[18]"
source:
http://www.paranormal-info.com/non-voya ... yants.html
Jean-Francois a écrit :
Le rôle de la science est bien d'étudier les faits, pas de prétendre que certains faits existent alors que rien ne le suggère vraiment. Plusieurs de ceux qui étudient les EMI expriment une forme de croyance bien peu scientifique. S. Parnia est un bon exemple: même si ses études ne supportent pas beaucoup la réalité des EMI, il demeure convaincu de leur réalité.
Les scientifiques comme tout un chacun peuvent être catholiques, musulmans, bouddhistes, athées, agnostiques etc etc, personnellement je m'en fiche royalement, à partir du moment où cela n'interfère pas avec leurs recherches.
Je ne connais pas le travail de S. Parnia mis à part l'article que vous avez cité.
Jean-Francois a écrit :
Je ne critique pas qu'il y ait de la recherche sur les EMI et autres phénomènes plus ou moins reliés. Je critique ceux qui présentent des phénomènes que tout indique être essentiellement dû à des dysfonctionnements cérébraux comme de véritables "décorporations".
Il n'y a pas de dysfonctionnement cérébral en cas d'orgasme, lorsque l'on regarde un coucher de soleil, dans de nombreux cas d'EMI-like en fait!
Jean-Francois a écrit :
L'étude de Sam Parnia me semble avant tout montrer que ces expériences sont rares; 1 ou 2 cas semble-t-il et aucun des 2 n'a perçu la cible. Il me semble que les chances de succès (de percevoir la cible) étaient assez minimes
On parle de 0 sur 2060 cas. Vous pouvez minimiser autant que vous voulez ce résultat, c'est un résultat. Les chances étaient aussi bonnes que n'importe quoi qui peut être tenté en se fondant sur une vision "classique" des EMI.
Et cette étude n'est pas la seule à rapporter un 100% d'échec. D'autres, de moindre envergure, l'ont fait.
Nous n'avons pas étudié les mêmes mathématiques. Sur 2060 personnes, 140 ont survécu et 1 ou 2 ont vécu une EMI, donc 0 sur 2 cas. A moins que les 1920 personnes défuntes aient vu la cible mais, dommage !, elles ne sont pas revenues nous le dire
Plus sérieusement, des questions auxquelles les chercheurs n'ont pas de réponse : pourquoi certains vivent une EMI et d'autres non ? Autre question: est-ce que tous vivraient une EMI mais la plupart ne s'en souviendraient pas ?
Encore plus sérieusement: des études sont en cours pour déterminer si les personnes sortant d'un coma et ayant vécu une EMI présentent moins de séquelles que les personnes ayant vécu un coma mais sans EMI. Existerait-il un mécanisme de neuro-protection déclencheur de l'EMI et qui éviterait de graves séquelles au niveau cérébral. Si ce mécanisme était mis à jour, alors peut-être y aurait-il des implications médicales bénéfiques.
Jean-Francois a écrit :Emmanuelle a écrit :Tant que nous ne serons pas archi-clairs avec ce fait que les personnes ne sont pas mortes, je crains que nous ne puissions avancer. Et l'ambiguité fait le jeu de tous les obscurantismes....
Sur ce forum, nous sommes bien au courant que les personnes qui rapportent des EMI ne sont pas mortes. Ce sont plus souvent ceux qui défendent qu'il existe quelque chose qui se détache du corps (tout en continuant à faire perdurer l'individualité de la personne) qui jouent plus souvent sur l’ambiguïté sémantique. D'ailleurs, IANDS, ça tient pour "International Association for Near Death Studies" ("association internationale pour l'étude des états proche de la mort").
D'accord, ce n'est pas "des états mortuaires" mais il y a quand même une très fortes correspondances avec l'idée que ces états sont ceux de personnes mortes ou presque mortes.
Je précise tout de même que certains experienceurs ont pensé qu'ils étaient réellement morts. Ce que je dis plus haut n'engage que moi.
NDE et EMI, il y a le mot, Near, et le mot Imminent.
Les premières expériences recensées comportaient un risque vital. Cela fait longtemps maintenant que les chercheurs savent qu'il y a d'autres circonstances de survenue. Mais c'est moins médiatisé à coup sûr !
Jean-Francois a écrit :
Les connaissances actuelles permettent de poser des hypothèses bien plus rationnelles (et éventuellement testables).
Quelles sont ces hypothèses bien plus rationnelles qui expliquent les EMI ? Voilà un point intéressant !
Jean-Francois a écrit :
En plus, votre présentation des choses est pas mal sommaire en ce qui concerne le plan "matérialisme réductionniste" puisque des pistes d'explcations ont été avancées et testées. Les travaux d'O. Blanke montrent par exemple qu'une perturbation du fonctionnement normal du cerveau peut entrainer des impressions des décorporation.
O. Blanke, en stimulant le cerveau d'une patiente atteinte d'épilepsie, pour trouver l'origine de ses troubles, a provoqué chez cette dernière (elle était éveillée et pouvait donc raconter de qu'elle percevait) des impressions illusoires de décorporations partielles de ses membres, avec déformations illusoires des membres, perceptions illusoires de mouvements, aucune perception de l'environnement.
Rien à voir avec la perception de son propre corps (jamais seulement certaines parties) d'un point de vue en général élevé, de scènes totalement ordinaires compte tenu des circonstances (il n'y a jamais d'éléments incongrus perçus dans la phase dite OBE d'une EMI) etc...
Jean-Francois a écrit :
Concentrez-vous alors sur un seul cas pour lequel les détails ont été vérifiés. Parce que en rester au niveau de généralités peut faire croire que les détails ont été vraiment bien vérifiés alors que c'est très rarement fait correctement.
Se concentrer sur un seul cas n'est pas la bonne méthodologie pour étudier les EMI, pour les raisons expliquées plus haut. C'est la cohérence de centaines et de centaines de témoignages qui constitue une ENORME présomption de preuves.
Pierre Roulet, Nicole Dron: vous pouvez aller regarder leur vidéo sur internet.
Emmanuelle