eatsalad a écrit :
je trouve un peu difficile de parler de l'Europe comme une seule entité sur ce sujet, les politiques énergétiques, l'historique, et les moyens de chaque pays étant différent.
Ce n'est pas tout à fait vrai. La commission européenne a une vraie compétence en matière de climat dont elle se sert depuis longtemps. On n'en est pas encore à une politique énergétique cohérente sur l'ensemble de l'UE, mais le simple fait que la commission et le parlement soit des puissance normative qui use de ça pour crée des normes environnementales change déjà la donne. De plus, elle est aussi partie prenante des négociations aboutissant aux objectifs de réduction d'émission qui s'impose ensuite à chaque état.
Le problème, c'est que si l'échelon communautaire est partie prenante des fins, les moyens sont encore largement étatique et du coup, on aboutit à des décision incohérentes comme la décision de l'Allemagne de sortir du nucléaire de manière unilatérale.
Mais comme souvent dans l'UE, on ne peut plus tout à fait considérer les pays indépendamment. On est, comme d'habitude, dans le flou des compétences partagées. Tout le monde ne fait pas ce qu'il veut, mais tout le monde ne fait pas ce que la commission demande.
Le seul pays ou les emissions ont augmenté est l'Allemagne que certains nous présentent (encore?) comme le modèle à suivre !
En matière d'écologie, ça fait un moment qu'on ne présente plus l'Allemagne comme un modèle à suivre, justement parce que si son investissement dans l'éolien ou le solaire n'est pas négligeable, sa décision de sortir du nucléaire unilatéralement et sans préparation était stupide et n'a conduit qu'à la réouverture des centrales à charbon, à un stress important sur le réseaux et surtout, à aggraver le sous-investissement globale de l'Allemagne en terme d' infrastructure (car si l'Allemagne a promu le solaire et l'éolien d'un point de vue industriel, elle n'était pas du tout prête à l'utiliser car ce pays a peu investie par ailleurs dans son infrastructure depuis quelques années).
Cela dit, ça se règle progressivement, mais comme c'était prévisible, et les écologistes qui clame la transition énergétique sans la détailler ferait bien d'en prendre de la graine, c'est long, couteux et ça nécessite de conserver un moment des énergies polluantes (en clair, améliorer la part d'éolien ou de solaire; ou autres, demande de ne pas, par ailleurs, réduire brutalement le reste sous peine de voir le réseaux ne pas suivre ou de devoir en urgence rebâtir des centrales polluantes pour combler le vide.)
Tant qu'on aura des guignols comme ca, qui ne font pas l'effort d'approfondir leurs connaissances, on ira pas loin a mon avis.
C'est le principal problème qu'il y a à faire de l'écologie une idéologie politique, on tombe dans les mêmes travers que pour les autres idéologies, à savoir le choix à faire entre l'excessif mais simple ou le complexe mais cohérent.
Dans le cas de l'écologie, c'est même pire, parce que l'écologie n'est pas juste une utopie politique pour faire de demain un futur meilleur, c'est surtout une idée qui essaie de faire en sorte qu'aujourd'hui permette à demain de ne pas être pire. Et pour ça, il faut faire des choix et être pragmatique. Or la traité comme une idéologie politique, ça veut dire ériger des totems, des tabous, des slogans et on en arrive fatalement à des trucs aussi bête que le fait d'être anti-OGM ou anti-nucléaire par principe, au risque de rendre impossible les compromis nécessaires à la mise en place de solution.