Salut Wooden!
Tu dis :
Tu as introduit le concept extrêmement flou et mal défini de « créativité ».
« Créativité (pure) » n'est peut-être pas le bon terme, certes, mais, contrairement à ce que tu dis, je ne trouve pas que « ma » définition (de « créativité pure ») est floue. Pour moi, elle signifie simplement l'hypothèse de l'inexistence de réelles constantes fondamentales (équations, lois, explications formelles), c'est-à-dire l'inexistence de constantes à la base de tout l'univers en tant que totalité (des phénomènes). J'ai donné l'exemple de la constante (« G ») pour être plus précis. Est-ce que pour toi l'infini est un concept nécessairement flou du fait qu'on ne peut pas observer une chose infinie?
Cette créativité pourrait agir de conserve (de concert?) avec le hasard (voire l'englober) pour expliquer l'évolution des espèces.
Je n'ai pas voulu dire cela. D'ailleurs, je ne vois pas où tu vois cette idée dans mes écrits. Cette créativité est justement une façon de dire qu'il n'y a pas d'explications « ultimes ». J'ai utilisé le terme « créativité » en partie pour essayer de comprendre en quoi il pouvait y avoir une certaine légitimité ou une raison dans la façon de penser d'un créationnisme en faisant abstraction de la religion. J'exprimais aussi une façon simple et directe de voir l'aspect non scientifique de l'idée de création.
D'abord la créativité de qui?
J'ai ajouté le terme « pure » justement pour éviter ce genre de questions.
C'est une caractéristique, une qualité qu'on doit attribuer à une entité agissante.
La façon dont j'ai défini cette notion ne force pas cette attribution.
Une qualité sans support pour l'exprimer, ça n'existe pas.
Une qualité? Tu ramènes cette notion à notre expérience humaine pour la discréditer, ce qui n'a pas de sens, puisqu'elle est infalsifiable. Sache que je me fous assez de cette notion, mais je ne vois pas pourquoi tu penses qu'elle est assurément floue.
Il est difficile de discuter quand un concept aussi fuyant que peut être une qualité attribuée ordinairement à un sujet est soudain désincarné sans qu'on sache ni comment ni pourquoi.
En réalité, je n'ai pas voulu discuter de ce concept (il n'y a effectivement pas grand-chose à dire sur ce concept). J'ai juste voulu dire qu'il n'est pas moins absurde de croire à l'existence d'un ensemble de constantes fondamentales de toute éternité qu'à sa non-existence. J'ai voulu aussi répondre aux questions qui m'étaient attribuées.
Je ne vois pas où peut mener un concept aussi insaisissable, sinon à embrouiller.
Tu t'égares de ce que j'ai voulu dire. Aussi, la notion d'utilité est relative et subjective. Si tu es toujours en mode « science », c'est normal que tu ne voies pas l'utilité de toute chose en dehors de la science. En réalité, les gens ne sont pas toujours en mode science et l'on doit discuter avec ces gens. La poésie, la philosophie ou le sport peut donc devenir des activités « utiles ».
Qu'est-ce qui est embrouillant dans ma définition de créativité? N'oublie pas aussi que les concepts actuellement clairs et objectifs ne l'ont pas toujours été et qu'un travail difficile et continu d'objectivation est nécessaire. Si tu penses que les chercheurs (ou théoriciens) ne travaillent jamais dans ce qui est flou, je pense que tu es loin de la réalité.
En tout cas, il y a contradiction entre le concept de création et le hasard. Créer, c'est maîtriser, s'opposer au hasard. Il n'y a pas de place pour les deux à moins de tordre leurs définitions au point de les rendre méconnaissables.
Clairement, tu n'emploies pas le terme création dans le sens que je l'ai défini. Aussi, ton opposition n'est pas vraiment valable en général, car celui qui crée une œuvre musicale, par exemple, peut mêler un certain hasard (se laisser aller) avec son acte créatif lors de grand moment d'inspiration. Mais bon, ça, c'est un autre sujet.
C'est dans ce sens que je dis que l'arme des philosophes et des métaphysiciens, la rhétorique, rend tout possible (apparemment).
Non. Même s'il en apparait ainsi, il ne faut évidemment pas que ce soit le cas. Le rôle de la philosophie a souvent été utile (indirectement, du moins) à la science. Les armes d'un bon philosophe (on s'entend qu'il y en a beaucoup qui ne sont pas vraiment de bons philosophes) sont dans la logique, la précision du discours, l'imagination, l'éthique et la généralisation, à mon avis. Ils créent des concepts (pour les autres domaines) et proposent des idées qui permettront d'avancer dans un domaine quitte à se faire rejeter les idées proposées.
Le hasard parait insuffisant pour une raison ou une autre? Et hop, on crée un concept invérifiable qui l'englobe et le dénature. En faisant ça, on a reculé, pas avancé.
Et pourquoi « reculé »? Le scientifique n'est pas obligé de philosopher sur ses découvertes. Si, au contraire, il philosophe et qu'il s'aperçoit que sa réflexion ne mène à rien, il aura juste avancé moins vite. On ne peut pas reculer, puisque le savoir scientifique est déjà acquis, il ne se perd pas à cause de la philosophie. De plus, le hasard est souvent l'expression de notre ignorance (et donc d'une insuffisance, effectivement). Parfois, en développant un autre savoir, un certain hasard disparait et l'on avance.
Créer un concept invérifiable dans le but d'être invérifiable est l'expression de la recherche d'un réconfort qui est effectivement inutile pour avancer dans la connaissance. Celui qui veut avancer peut, à un certain moment donné, établir un concept invérifiable (faute de mieux ou faute d'inspiration momentanée) comme support afin de garder le cap et espérer avancer un peu plus tard vers quelque chose de vérifiable.
Tu devras peut-être te rendre compte un jour que la Métaphysique ne donne pas de réponses et qu'elle pose souvent de mauvaises questions. Elle n'enrichit pas la connaissance, elle tourne autour.
Ça dépend. Elle donne certains types de réponses. J'ai déjà expliqué à plusieurs reprises en quoi la métaphysique pouvait être utile et tu n'as manifesté aucune objection à ce que je sache. Si tu lis un peu Karl Popper (philosophe), tu pourrais aussi avoir une autre vision de ce que peut apporter la philosophie (et même la métaphysique).
Aussi, tu essaieras d'être un chercheur fondamental en science tout en t'interdisant toute idée irréfutable. Je te souhaite bonne chance. Nous ne sommes pas des machines.
De plus, tu sembles croire que philosopher c'est de faire forcément une intrusion destructive dans le domaine de la science. Ce l'est peut-être, mais seulement si celui qui philosophe croit ou fait croire que ça peut remplacer le savoir scientifique. Chacun a leur rôle respectif et tout va bien si l'un n'entre pas dans le territoire de l'autre. C'est aussi simple que cela. Si le créationniste pense pouvoir prouver ses dires à l'aide de la science, il crée de la confusion directement d'emblée par son incohérence. Si le scientifique pense pouvoir répondre à toutes les questions importantes (d'autres domaines) et résoudre « tous » les gros problèmes grâce à la seule science (scientisme), il crée alors une intrusion dans ce qui ne peut pas être scientifique (par définition). Tout n'est pas scientifique.
Au sujet de la constante gravitationnelle, n'oublie pas que derrière chaque assertion scientifique, il y a le leitmotiv : jusqu'à preuve du contraire. Il est banal de dire que chaque nouvelle donnée est susceptible de remettre en cause tout ou partie de n'importe quel modèle scientifique. Pour l'instant, ce qu'on peut savoir des constantes est... qu'elles sont constantes. Le jour où elles ne le seront plus, comme tu le dis, on avisera.
Bien sûr! Je me demande bien ce qui te fait penser que je ne comprends pas ces simples évidences? As-tu au moins tenté de voir le message que j'essayais de transmettre? Qu'est-ce que tu penses que j'ai voulu dire d'autre qui n'était pas clairement indiqué au début de mon intervention à propos du « débat » autour de la question du créationnisme?
Cordialement!