Kraepelin a écrit :
Parmi les plus inventives et les plus belles publicités que j'ai vu dans ma vie, trônent les publicités de Coca Cola. Les auteurs de ces pub sont de vrais artistes. Diriez-vous que le soda brun à la saveur de caramel est la source d'inspiration d'oeuvres artistiques remarcables? Ne diriez-vous pas plutôt que le soda est un accident commerciale sans importance et que le talent créatif des artistes se serait tout aussi bien manifesté si on les avait attablé à un publicité contre ... l'ivresse au volant?
Oui, vous avez sans doute raison.
Et si les hommes - à tort ou raison, c'est un scoop, je m'en tape un peu - n'avaient pas eu l'idée/intuition/impression/croyance... qu'il existe quelque chose de plus grand qu'eux, ils auraient bâti des cathédrales en forme de bouteilles de Coca-Cola. Et à la place des représentations pieuses nous aurions eu Lady Gaga et le beau Barack en tenue d'apparat.
On peut jouer sur les mots et vouloir faire selon votre méthode, de plusieurs milliers d'années de croyances en la religion
un accident commercial. Vous pouvez par la rhétorique essayer de dire que cela serait pareil/mieux/infiniment mieux si tout cela n'existait pas. Sauf que.
Cela existe.
Kraepelin a écrit :
...
Pour le reste, et là encore, on joue avec les mots savants. Selon moi cela ne change rien à l'affaire. Avez-vous lu
Les Bienveillantes ? Il y a dans ce livre, tout un passage génial - je suis désolé je godwine à nouveau - sur les responsabilités dans le génocide par chambres à gaz. Je raconte très approximativement de mémoire (c'est loin) :
- Le chauffeur qui emmène les gens dans son camion ne fait que conduire un camion
- Le type qui fait entrer les bougres dans la chambre ne fait qu'ouvrir et fermer une porte
- Le gars qui a fabriqué le gaz a juste fabriqué un gaz
- Le type qui a donné l'ordre a juste signé un papelard...
Au final ? De petites gens qui n'ont rien fait d'autre que leur gentil travail. Au final ? Nous l'avons vu pendant le procès de Nuremberg : à coup de rhétorique subtile, des dirigeants qui ont tenté de s'exonérer de toute responsabilités. Au final ? 60 millions de morts pendant la seconde guerre mondiale.
Ça, c'est une réalité et c'est factuel.
La suite d'ailleurs, revient au même sujet.
Inso a écrit :
Sans analyser les responsabilités de ceux qui ont participé à l'élaboration de la bombe atomique (scientifiques, militaires, politiques, industriels), ton raccourci indique soit de la mauvaise foi, soit une méconnaissance totale de l'histoire de l'arme nucléaire et des sciences liées au nucléaire.
Inso
Vous dites
sans analyser les responsabilités... C'est drôle. Puisque l'objet est justement d'analyser les responsabilités.
A moins que vous nous appreniez que ce sont des coiffeurs ou des danseuses étoiles et non pas des ingénieurs et physiciens qui sont à l'origine d'une arme de destruction massive (250 000 morts au Japon) ? A moins que vous nous appreniez que ces derniers ne savaient pas en quoi consistait le projet Manhattan, dirigé, rappelons-le par un militaire ? Peut-être que les gaziers - de bons gars juste un peu naïfs - pensaient que leurs bricolages serviraient à alimenter leur grand-mère en eau chaude ?
Tiens, des extraits de wiki (mais vous démontrerez peut-être qu'ils sont faux...) :
En août 1939, les physiciens Leó Szilárd et Eugene Wigner rédigèrent la lettre Einstein-Szilárd adressée au président américain Franklin Delano Roosevelt pour l'avertir que des travaux scientifiques récents permettaient d'envisager la réalisation de « bombes d'un nouveau type et extrêmement puissantes » en déclenchant une réaction en chaîne avec de grandes quantité d'uranium.
Les mecs savaient vers quoi ils allaient ou pas ?
Le comité S-1 organisa sa première réunion le 18 décembre 1941 dans une « atmosphère pleine d'enthousiasme et d'urgence15 » à la suite de l'attaque de Pearl Harbor et de la déclaration de guerre des États-Unis contre le Japon et l'Allemagne.
Et puis en plus, ils sont plein d'enthousiasme. Il est comme ça le chercheur plein de raisonnements astucieux : il est enthousiaste à l'idée de cramer plein de p'tits jaunes.
Et pourquoi, d'après vous, Robert Oppenheimer que l'on appelait "le père de la bombe atomique" - c'est un raccourci, pardon - fut-il saisi de lourds remords après la destruction de Nagasaki et Hiroshima ?
La science, tout autant que la religion - après je vous laisse libre de compter les points pour vous rassurer - peut produire la mort. Et la qualifier de "neutre" c'est pour le moins amusant : avec ou sans théorie de la pratique, on a connu des neutralités
factuellement moins mortifères.