Kraepelin a écrit :La science et la religion sont, d'abord, des "savoirs"
La science est à la fois une méthode pour produire des savoirs (une épistémologie), et l'ensemble des savoirs produits par cette méthode.
La religion est un ensemble de croyances, de régles morales, de rites, et d'organisations sociales. Elle n'est pas "d'abord" un savoir.
Kraepelin a écrit :qui reposent sur des épistémologies très différentes.
L'épistémologie est une composante indispensable à la science - on ne fait pas de science sans suivre la méthode scientifique. Elle n'est qu'une composante secondaire de la religion - on peut croire, prier, prêcher, se convertir, etc sans elle. L'epistémologie religieuse, ou exégèse, est réservée à une poignée de théologiens.
Kraepelin a écrit :Grossièrement.
En présentant les choses sous un drôle d'angle de vue[/quote]
Kraepelin a écrit :la science repose sur une épistémologie complexe (et changeante)
La science est une epistémologie qui s'est beaucoup enrichie et affinée au cours du temps, au fur et à mesure que les scientifiques prennent conscience de la façon de contrer les biais de l'esprit humain. Les principes de la démarche restant les mêmes.
Kraepelin a écrit :qui implique la contribution de l'observation (de la mesure de son objet)
qui a pour principe premier de confronter systématiquement ses hypothèses aux observations, et, quand il y a discordance entre les deux, de changer les hypothèses plutôt que d'ignorer les observations.
Kraepelin a écrit : et de la logique (pure ou mathématique).
et qui se doit d'être cohérente
Kraepelin a écrit : Elle repose surtout sur une épistémologie partagée, c'est à dire qu'il n'y a de science que lorsqu'une communauté accepte de partager les mêmes conditions de possibilité du savoirs face à un objet.
Si la démarche scientifique peut être appliquée par tout un chacun, même pour résoudre des questions triviales de la vie quotidienne, la vérification par des tiers indépendants est une étape essentielle pour contrer les tendances à l'auto-aveuglement de l'esprit humain.
Kraepelin a écrit : Depuis quelques décenies on ajoute parfois que la science se caractérise aussi par sa falcifiabilité,
Il y a plus de 80 ans, les philosophes des sciences ont formalisé un critère déjà largement utilisé de façon implicite par les scientifiques depuis longtemps, le critère de falsifiablilité.
Kraepelin a écrit : c'est à dire que la définition même des ses conditions pose les bases de son l'invalidation éventuelle de son ontologie.
C'est à dire que les théories capables d'expliquer tout et son contraire n'apportent aucun savoir.
Kraepelin a écrit : Grossièrement. la religion repose plutôt sur une épistémologie de la "révélation" et de la foi. Le croyant connait Dieu parce que Dieu s'est révélé, parce que Dieu a "choisi" de se faire connaitre à lui.
Le "savoir" religieux se fonde sur le sophisme du raisonnement circulaire : Le croyant sait que son dieu existe parce qu'il c'est révélé à lui, et il sait que cette "révélation" est vraie parce qu'elle vient de son dieu.
Kraepelin a écrit : Mais Dieu se révèle habituellement par ses prophètes. Pour cette raison, le croyant est aussi "obligé" de faire acte de foi en acceptant (sans autres preuves) comme vrai la révélation qui lui est transmise par les prophètes.
Il repose aussi sur l'acceptation des raisonenement circulaires produits par les autorités (clergés et textes dits sacrés)
Kraepelin a écrit :Toujours d'une point de vue épistémologique, certains philosophes observent que les questions de la science et celles de la religion sont assez différentes. Alors que la science pose à son objet les questions opératoire «quoi et comment», la religion pose plutôt la question sémantique «pourquoi».
Aux questions qui se posent sur l'univers, la science réponds quand elle le peux en mettant au jour les mécanismes qui le régisse, ou dit qu'elle ne sait pas. La religion répond en postulant que c'est par la volonté d'un être surnaturel, puis en s'imaginant les motivations de cet être. Au fur et à mesure des progrès de la science, la part "d'explications" fournies par les religions diminue comme peau de chagrin.