Jean-Francois a écrit : 14 févr. 2018, 02:52
En passant, c'est interdit de poster un texte des évangiles sans être théologien? Je ne prétends pas l'être ni faire aucune exégèse particulière: je propose le sujet à la discussion après l'avoir trouvé sur le blogue de Carter.
Bien sûr que ce n'est pas interdit. Mais comme vous ne mentionniez pas l'avoir trouvé sur un blog (qui est ce Carter ?), je me demandais pourquoi avoir choisi cet extrait en particulier. Je tiquais aussi sur le fait que vous ne puissiez vous empêcher de pathologiser le texte, de le citer en faisant de Jésus un schizo.
Babel a écrit :Jean-Francois a écrit :Sans le savoir, vous faites la même chose que vos "adversaires" à savoir prendre les textes à la lettre. Il n'y a rien de pire que la littéralité
Vaut-il mieux l'interprétation allant dans le sens des préjugés, la lecture imaginative? J'imagine bien qu'il y a pas mal d'interprétations possibles à ce texte, et peut-être même que différentes dénominations se déchirent là-dessus. D'ailleurs, peut-être même que certaines pensent qu'il contient l'idée de retransmettre clairement les propos de Jésus contrairement à ce que vous, vous dites.
Tout le monde s'accorde à dire que le quatrième Evangile est le plus métaphysique, plus proche de la pensée grecque (hermétique et gnostique) que juive de l'époque. Il est également le plus poétique et sans doute le moins à même d'être interprété littéralement.
Jean-Francois a écrit :Je n'ai aucune aversion particulière envers les textes. C'est surtout que je trouve "étroit" de leur attribuer une autorité quelconque en matière sociale, morale, etc.
Pas d'aversion ? J'ai pourtant l'impression qu'à chaque fois que vous les citez, vous les moquez. Mais je me trompe peut-être. Je ne vais pas faire l'
exégèse de vos messages à propos de la Bible sur le forum...
Jean-Francois a écrit :Tout texte n'est pas soumis à interprétations multiples,
Si. Tout texte est soumis à l'interprétation. On appelle ça l'
herméneutique.
Jean-Francois a écrit :et tout texte ne sert pas de support à des interprétations religieuses ni n'est brandi comme garant de règles morales. D'ailleurs, ce n'est pas un texte littéraire dans le sens où nous comprenons la littérature aujourd'hui. Ce sont des texte qui se veulent moins fictifs et qui sont, à tort, tenus pour tel. Bref, tout le monde ne partage pas votre opinion sur le côté "littéraire" de la bible. Opinion qui s'approche certainement de celle d'une majorité de sceptiques.
Je sais que vous tenez la Bible pour une création littéraire, je ne vous interpelle que sur ce paradoxe à la considérer comme telle et pourtant agir comme les littéralistes que vous fustigez (à raison d'ailleurs).
Jean-Francois a écrit :En quoi est-il particulièrement révolutionnaire en 2018?
Il est révolutionnaire à l'époque et a marqué toute la pensée occidentale durant quelques siècles quand même.
Jean-Francois a écrit :Il marquait peut-être une certaine rupture avec un judaïsme "classique"
Ce n'est rien de le dire. Certains parlent, à raison à mon sens, de schisme juif pour qualifier les premiers pas du christianisme.
Jean-Francois a écrit :Dire qu'un message comme "le faible devient fort" est a) celui qu'on doit tirer des évangiles et textes pauliniens et b) immensément révolutionnaire est aussi digne du "café du commerce". C'est faire l'impasse sur des siècles de christianisme qui n'a pas particulièrement prêché ses valeurs.
Je ne parle que du Nouveau Testament, du texte donc, pas de ce qu'en a fait l'Eglise plus tard. Je parle d'éloge de la faiblesse dans le sens où c'est inouï pour l'époque de construire un mouvement religieux sur la base d'un
dieu crucifié, sur la faiblesse qui devient force.
Jean-Francois a écrit :Pourtant, sans les églises, le mythe serait très probablement retourné à la poussière du temps comme ceux d'autres religions "mortes" (comme les langues).Enfin, si vous en faites une question d'esthétique, je n'ai rien d'autre à dire que, si on tient compte du texte, les incohérences et les ressorts inutiles* minent la qualité littéraire (sans compter que question suspens, c'est pas tout à fait prenant). À mon avis, bien entendu.
Rien à redire à cela, nous sommes d'accord sur ce point.