Dany a écrit :Il sait dans quoi il s'engage et son entrainement progressif à la concentration puis à la méditation, de même que sa philosophie face à la mort et à la souffrance (qui n'est pas du pipeau, si son entraînement est bien mené) lui permet de ne pas attribuer d'importance émotionnelle à ce qu'il perçoit…
Oula, loin de moi de penser que c'est du pipeau. Mais le recul sur ces propres émotions, ça ne passe pas forcement par la méditation et l'apprentissage du bouddhisme. Parcontre je ne doute pas que ca puisse aider.
Ca peut paraître paradoxal, mais en méditation, une émotion peut s'amorcer et même se développer, mais seulement comme dans une sorte de film qu'on regarde (le but, c'est d'ailleurs de rester en spectateur de ses propres émotions, sinon c'est mal parti). Les émotions ne peuvent pas faire mouche sur le mental et le méditant reste intérieurement dans la paix.
Désolé de te rappeler à la logique hein, mais si il y a dissociation, il me semble possible qu'on puisse avoir du recul dessus, aussi. Et pas que sur les autres perceptions.
Il est dit que le bouddhiste doit pouvoir voir le démon en personne apparaitre devant lui et rester impassible, même si ce démon apparaît dans l'état de veille "normal".
D'ailleurs ça m'est arrivé de voir le diable, selon la représentation qu'on s'en fait (un peu comme le démon de feu, sur le pont dans le Seigneur de Anneaux) et je l'ai affronté stoïquement

, je ne me suis pas agenouillé devant lui comme il me l'ordonnait avec sa voix de tonnerre. Je lui ai juste souri et il a disparu

.
...Mais c'était en rêve lucide, ce qui est très différent. Le rêve lucide est juste une entrée en matière.
Ho putain
Bon, écoute, ça me parle pas mal dans le sens ou j'ai moi aussi, durant plusieurs années, fait des rêves lucides de ce genre.
Si tu doute que j'ai vécus cela, tu pourra vérifié sur ce forum que j'ai bien eu ces rêves, j'en ai déjà parlé.
Bon en gros, durant des années (mais asses rarement tout de même), j'ai rêvés d’être observé par des yeux rouges derrière la fenêtre de ma chambre.
Au début jetait terrorisé, paralysé même. Petit à petit, c’était devenus de la simple gène, jusqu’à en être fasciné (tout en ayant peur), et cette fascination me faisait encore plus peur que la peur de "l'objet". Puis, j'ai fini par y faire face, avec "courage". Mais la "figure" était toujours aussi menaçante et dans la pénombre.
Et un jour, j'ai vu ces yeux rouges, j'ai approché et fait mes activité habituelles (jouer), il est entré dans la pièce, je n'avait pas peur, ni n’était fasciné, rien.
C’était un loup difforme qui, entrant dans la lumière, devenait moins difforme, plus normal...le rêve c'est terminé en jouant avec, je jouait avec cette bête, puis il me suivait, comme un fidèle compagnons...Ensuite, je ne sais pourquoi, j'ai sauté de l'escalier de chez moi (rêvé lucide oblige, j'ai même compté le nombre de marche pour vérifier en vrai (j'ai eu faux)

), mais le "monstre/loups" avait disparus...Il ne m'avait pas suivis, pourtant j'aurait aimé qu'il me suive, mais je savais qu'il y avait une chance que ne me suive pas.
Mais j'avais pas compris la signification (la mienne hein, je parle pas de science des signification mais d'un sens personnel) de ces rêves durant longtemps. Un jour, une amie, pratiquant la méditation au passage, m'a simplement dit "
le loup, c’était toi...". Moi, mon ego, je ne sais pas. Mais j'ai trouvé que ça avait du sens.
Je sais pas si ça peut avoir le même sens que pour toi (je pense pas mais whynot), mais au cas ou , je te le compte, tu me dira ce que tu en pense.
Le rêve lucide a une bien moindre densité de "réalité" que la méditation et on sait toujours que son corps est bien au chaud en sécurité dans son lit. C'est le principe du rêve lucide : on sait qu'on a rien à craindre.
Je ne sais pas si c'est plus dangereux avec la méditation, j'ai surtout l'impression qu'on en à l'impression, a cause d'une conscience qui est bcp plus en protection que durant un rêvé endormis.
Mais on est quand même sur le fil du rasoir. Parce que si on laisse la moindre peur commencer à s'installer on perd le contrôle et on se réveille.
Bha...pas forcement justement. J'ai plusieurs fois eu peur dans des rêves lucides. Ce qui me réveil d'un rêve lucide sans possibilité de contrôle c'est, soit la mort, soit la surprise, et la peur oui (mais pas automatiquement).
Mais la méditation, c'est encore autre chose, ça concerne l'être entier. Notre corps et ce qu'on considère comme notre existence sont vraiment en danger (au point de vue sensation). C'est d'un niveau beaucoup plus impressionnant et en théorie à un certain stade, des phénomènes biscornus arrivent dans notre vie de tous les jours. Des phénomènes qu'on ne considère alors pas du tout comme des choses "extraordinaires". On est au courant et on laisse juste passer… c'est l'entraînement qui le permet.
En méditation, il n'y a pas plus d'hallucination que dans la vie courante (qui n'est qu'hallucination). C'est juste que l'apparence de "solidité" d'un Univers régit pas des "lois physiques" disparaît petit à petit... et il se passe dès lors des choses dans l'environnement qui étonnent le mental et en plus le corps. Et le corps (illusoire, mais il ne le sait pas) se sentant lui aussi en danger, c'est beaucoup plus impressionnant qu'un rêve lucide.
Ca je ne sais pas, de quel genre de phénomènes tu parle ?
Ou plutôt, le Monde, qu'on perçoit tous les jours (incluant notre naissance, nos propres souffrances, nos plaisirs et notre mort) étant déjà une hallucination, ça n'a aucun sens de parler d'une "hallucination" pour quelque chose de particulier.
Pour faire dans l'analogie, je dirais plus que le réel est un rêve lucide justement. Dans une telle optique ("ontologique") l''hallucination est proche du rêve mais n'est pas provoqué durant le sommeil, mais dans le rêve lucide (et donc, pas dans le sommeil lui même dans le rêve lucide...tu suis ?

).
Tout le monde peut admettre rêver de chose différentes, mais tout le monde ne voit pas la même chose sous LSD et
en regardant dans la même direction avec les yeux bien ouverts (sauf si il y à communication entre les gens et influence, mais après coups, si tu pose la question, les gens ne voit pas la même chose alors qu'ils sont au même endroit).
Tout le monde s'accorde qu'en rêvant, on produit des images que personne ne peu voir, mais qu'en regardant dans une direction, on peut tous voir la même chose quand on est pas sous substance (ou presque a quelques nuances prêt). Et que seul le ressentit changera (et quoi qu'effable ne peut se vivre à la place de...).
Bref, pour moi c'est plusieurs strates du réel.
Si certaines sont liées à des dérèglements (chimique par exemple), ça ne me choque pas, si une personne qui regarde du béton voit de l'eau, c'est non seulement dangereux, mais ça indique qu'il y à impossibilité de réaliser une intersubjectivité cohérente. Généralement cela créer une souffrance psychologique, mais surtout, un danger physique (et des mecs qui sautent dans ces moment la...y'en n'a...et ils se font mal...). Si il n'y à pas de souffrance et de normatif sociale, alors je ne sais pas en juger...Disons juste qu'il y à une différence (puisque par exemple des traumas physiques dans le cerveaux peuvent provoquer des hallucinations...et que c'est souvent des choses que le cerveau n'est pas censé encaissé [ou toxiques], qui les provoques...).
Quoi qu'il en soit, on peut imaginer plusieurs natures hallucinatoire dans une bulle globale hallucinatoire ou onirique.
Exactement comme on peut imaginer plusieurs cercles dans un grand cercle ou dans un "endroit" de forme indéfini (on pourrait dire dans une "ontologie inconnue"...Ce qui est ma position sur l'ontologie de la réalité, c'est qu'elle est inconnue,
peut-être même qu'elle n'existe pas, tout en existant, et que la question n'a donc aucun sens...).
Je dit cela car tu invoque une forme de logique, et donc je me permet d'en trouver une autre.
Bien sûr, on le provoque de manière intentionnelle.
Ha ok, nan parce-que la déréalisation, avec sont lot de sentiments paradoxale (ou de non-sentiment, ça commence souvent sans sentiment, et ça fini avec), accompagné d'une profonde extase et d'un
sentiment de "conscience de l'univers, paradoxale au fait d'avoir conscience de n’être conscient de rien du tout, mais aussi de tout cela qui nous dépasse", ça me connait un peu...
Disons que ça m'arrive souvent.
Et j'essaye de contrôler la durée. Ou du moins, je
crois pouvoir contrôler la durée (je ne sais pas au fond, je m'auto-illusionne possiblement).
Par-contre, je ne provoque pas cela intentionnellement (mais je peut sentir venir).
Et je ne pratique jamais la méditation (je l'ai fait a une époque, mais seul, et de manière très basique, et peut de fois).
Donc ça m’étonnait que tu connaissait personne a ce stade...Vue que pour moi, ça peut arriver à n'importe qui...
Mais si il s'agit de provoquer la chose, alors ok, et la je ne sais pas...Moi aussi je ne connait personne qui
provoque ce sentiment. Encore moins en laissant ces
émotions de coté...(peur oblige oui, mais cette peur est louable, vue que rester dans cet état indéfiniment n'a aucun intérêt pour la plus part des gens, et y rester "bloqué" leurs fait donc peur, à juste titre donc...).
Ceci-dit, je n’écarte pas l'hypothèse que des personnes puisse le faire (provoquer le sentiment), sans pratiquer la méditation... (j'en sais rien).
En revanche, contrôler, ou laisser de coté les émotions (qui prennent le mentale en otage), je ne pense pas non-plus que sans entrainement cela soit possible (comme toi)...
Puisque avant d'en arriver la, les émotions forgent le mentale, et le mentale forgent les émotions (durant l'enfance par exemple). En gros, il faut avoir une certaine maturité...Mais je n'exclus pas, perso, que ça soit possible de le faire sans méditer une seul fois dans sa vie. J'en sais rien.
un point atteint pour mon moi illusoire en tous cas, parce que je pense que j'ai atteint mon maximum pour cette vie illusoire ci… la preuve, c'est que je m'en satisfais
On évolue toujours un peu avec l'age. Tu ne sais pas ou t'en sera plus tard. Mais comme toi, cet état "parfait" (avancé) que tu décrit, je ne le désir pas trop. Ou alors pas tout le temps. Sinon, nous ne serions pas musicien, hein

(enfin, "musicien" me concernant est un bien grand mot, mais tu me comprend).
PS : note pour toi et les autres, que je ne pousse personne a croire que les déréalisations et extases sont "normales". Poser la question normative sur ce point n'est pas un appel à la grandeur de la psychose, au contraire....Je ne me permettrait pas cela, aussi bien pour des raisons "médicales/scientifiques" que personnelles.