Re: Connaissez-vous le dark/black/death hip-hop?
Publié : 16 janv. 2020, 11:10
De la haine de la société, d'abord. De la haine de tout ce qui est constructif, de tout ce qui demande un peu de patience.thewild a écrit :De la violence, oui. Mais de la haine ? Non. C'est l'extrême violence qui te donne cette impression, mais il n'y a que peu de groupes qui véhiculent de la haine dans ces genres musicaux.Dany a écrit :Ca ne vous gêne pas toute cette culture de la haine et de la violence, qui dure depuis le début des années 80 ?
Et oui, de la haine de tout ce qui n'est pas de sa propre mouvance, une mouvance de plus en plus restrictive. Ce qui débouche sur la haine de tout ce qui n'est pas soi. Et qui provoque un malaise permanent, des décrochages scolaires et une désociabilisation. Je parle des très jeunes, évidemment.
Tout ça débouche souvent sur une haine des parents (ou au minimum sur une sérieuse mésentente avec des clashs permanents, qui rendent la vie impossible à toute la famille). Les parents : "des sales moutons qui se lèvent pour travailler tous les matins comme des pauvres cons manipulés par les francs-maçons" (et c'est du vécu).
Bien sûr il y en a qui s'en sortent. Mais la drogue aidant, ça laisse des traces, des psychoses et de la misère… en plus du temps perdu qui ne se rattrape jamais.
Et je ne suis pas d'accord pour dire que toute cette "musique" (qui n'en est vraiment, c'est surtout de l'image, de la posture) est juste à l'image de la société… elle la façonne aussi.
J'habite à 20' de Cologne et de Maastricht et je suis dans des groupes depuis 1964. je joue dans toute cette région, à Bruxelles et chez les chtis (jamais en Flandre, les flamands ne veulent pas voir des wallons) et j'ai clairement vu la rupture en 77 (ou 78) quand j'ai joué dans les caves de Forest National (où il y avait un club à cette époque) avec un groupe de prog (on appelait ça de "l'eurock"). Après nous, c'était The Clash, déjà adulé par le tout nouveaux mouvement punk.thewild a écrit :Dany a écrit :Evidemment on va rétorquer que les concerts, c'est cool et qu'il y a rarement du vrai grabuge… normal entre membres d'un même clan. Mais à l'extérieur, c'est le clan contre le monde entier et des clans, y'en a plein.
Je ne vois pas de quoi tu parles. Les clans ce sont les fans d'un groupe ? D'un genre ? Et ils auraient de la haine envers le reste du monde ou envers les fans d'autres genres/groupes ?
Après notre passage, le public a complètement changé, les punk sortaient de partout et en moins d'une demie heure de concert du Clash... c'était le clash, mais général.
Les punks arrachaient les pavés de la cave pour les lancer dans les miroirs derrière le bar. Et ça n'avait rien d'un pogo joyeux (le terme n'existait même pas encore). Flics, évacuation de la salle et fermeture définitive du club…
Ce soir là, je me suis dit que quelque chose avait définitivement changé... fini l'esprit sympa des soixantehuitards
dans la musique. Désormais, fallait jouer les cruels.
Et c'est l'époque où on a commencé à voir des agents de sécurité dans les concerts, même dans les petits pubs. C'est l'époque où on a commencé aussi à bien faire attention à la programmation. On ne pouvait plus mélanger les genres comme avant, pas question évidemment de programmer du ragga avec du punk. Et le rap, qui émergeait aussi, n'a pas arrangé le choses.
Ce qui me fait râler le plus, c'est que ce mouvement violent, c'est clairement du marketing à la base, avec justement comme slogan publicitaire que ça ne faisait que refléter la violence de la société (et on entend toujours le même slogan à l'heure actuelle à propos de ce genre destroy qui perdure… et c'est encore plus du marketing à l'heure actuelle, une question de pognon… mais déguisé évidemment en "alternatif").
Je ne te le fais pas dire...EB a écrit :Dour c'est beaucoup plus... déglingo, je trouve pas d'autre mots.
Du métal, du hi-hop, de l'électro.
C'est beaucoup moins mainstream, même si parait il, ça s'assagit. J'y suis allé en 2007 il me semble, c'était un de ses bordels
Quand on a un gosse qu'on doit aller rechercher là en perdition, comme une statue de boue et qu'on fout au lit pour le retrouver au matin baignant dans sa merde (de la vraie merde) parce qu'il ne se rend plus compte de rien tellement il est drogué et alcoolisé. Qui insulte et menace ses parents voulant le sortir du lit pour tout nettoyer et qui est agressif au point qu'on doive lui foutre sérieusement sur la gueule pour sauver la sienne... ben Dour, on connaît.