JF a écrit :Ceux qui m'amusent le plus sont ceux qui semblent vouloir démontrer qu'ils ont un libre-arbitre en étant incapable de réfréner une envie de commenter sur le (hors-)sujet


Quant à moi, si j'ai été contraint de réagir
(et je suis obligé de m'en excuser), c'est pour plusieurs raisons :
D'abord, Dominique18, qui n'a pas suivi les discussions sur le non libre arbitrisme, n'avait pas non plus capté mon allusion au non libre arbitre et au déterminisme des individus dans mon post à propos du poème de Kipling et de la citation au fronton d'entrée de Wimbledon.
Je voulais j'ai été obligé de revenir là dessus.
Et de plus, l'impression de libre arbitre fait écho à l'impression de dualisme de l'autre enfilade, avec en commun le rôle coercitif qu'exerce le langage sur nos sentiments, nos émotions, nos réflexions et notre façon de voir les choses.
D'une manière générale, on voit que les tenants du libre arbitre attribuent des caractéristiques connotées négativement à tout ce qui relève du déterminisme, tandis que leur fameux libre arbitre est sous-tendu par toutes sortes de nobles attitudes.
En gros : libre arbitre --> "bien !"
déterminisme --> "pas bien !"
Dans l'exemple de shisha, les deux déterminés sont bourrés de points négatifs. Ils ne savent pas se contrôler, il n'ont pas de volonté et la conséquence est bien entendu tout aussi négative : la violence et le mal être.
Par contre le libre arbitriste, lui, se maîtrise. Il "exerce sa volonté de choix", il "décide", le résultat étant positif, puisqu'il conserve son intégrité physique, son calme, son bien être
(tout en sauvegardant aussi l'autre protagoniste).
Et moi, je viens dire qu'il est
contraint au calme, qu'il est
obligé de garder son bien être, du fait de ses déterminants antérieurs. Mais ces deux mots provoquent sémantiquement une antinomie dans ma phrase, puisqu'ils sont connotés négativement, alors qu'ils sont censés introduire des notions positives.
En gros, je lui retire tous ses mérites, au libre arbitriste, mais je me retrouve en même temps dans une situation inconfortable et fragilisée, au point de vue sémantique.
C'est ainsi que le langage conspire pour maintenir et renforcer dans l'esprit du public cette impression de libre arbitre. Ce qui est logique, puisqu'il s'est élaboré à partir du sentiment que l'âme doit fournir un effort de volonté pour espérer accéder au Paradis des dieux...