Wooden Ali a écrit : 24 sept. 2021, 14:38L'autre façon, dans une tentative incertaine de rétablir cette inégalité entre l'artiste et soi est de suggérer que l'artiste, à cause même de son don, doit manquer de qualités que, moi, je possède.
J'ai noté pafois, moi aussi, ce type d'attitude. Elle ne se limite d'ailleurs pas au domaine musical. Elle peut s'appliquer à n'importe quel domaine d'activité ou de compétence dès lors que cette activité/compétence fait l'objet d'une forme de reconnaissance. Ca peut agacer certaines personnes désireuses alors (sans même forcément en être conscientes) de projeter des défauts imagninaires (ou réels mais exagérés) sur les personnes objet de reconnaissance en raison de cette compétence/talent (réel ou supposé d'ailleurs).
La motivation sous-jacente c'est de réduire cette reconnaissance :
- à leurs yeux d'abord,
- aux yeux d'autres personnes prises à témoin ensuite.
Wooden Ali a écrit : 24 sept. 2021, 14:38Pas très convaincant mais, pour certains, pas très affutés du bulbe, d'un certain réconfort.
Presque indépendamment des questions d'intelligence, c'est assez stupéfiant de constater à quel point les raisonnements peuvent partir en direction de conclusions grossièrement erronnées quand elles sont motivées par des raisons psychologiques fortes (très souvent sans en être conscient). En l'occurence, il s'agit de jalousie.
Wooden Ali a écrit : 24 sept. 2021, 14:38J'imagine que ce doit être un peu la même chose pour les dénigreurs du scepticisme. Leur incapacité structurelle (pour ce qu'écrit Minsfatt_9, un cerveau n'est pas nécessaire : un cervelet voire une moelle épinière est largement suffisant) à surmonter les difficultés intellectuelles de la méthode scientifique (trop compliquée et fatigante) les mènent au même genre de frustration. Ils l'évacuent en affirmant, contre toute évidence, que les sceptiques manquent de la "spiritualité" nécessaire au sentiment artistique.
Sans nier que cela soit une partie non négligeable de l'explication, deux élements participent souvent à une telle attitude
1/ l'attachement à telle ou telle conviction peut provoquer des réactions agressives, des sortes de réflexes immunitaires visant à défendre le socle de notre système de croyances/convictions profondes (quel qu'il soit). Ces croyances/convictions/certitudes sont (pour certaines d'entre elles au moins) une partie de notre personnalité.
Une certaine stabilité de ce socle de convictions est nécessaire à la cohérence/continuité dans nos prises de décision importantes. L'excès de stabilité est certes nuisible, mais seulement quand changer d'avis sur un sujet donné, et abandonner par exemple un déni de réalité sur ce point (ou un excès de confiance), est non seulement juste mais indispensable face à tel ou tel problème à identifier/résoudre.
2/ l'agressivité vis à vis de tel ou tel ensemble de convictions peut relever, pour une part non négligeable, du sentiment d'identité/appartenence associé à tel ou tel autre ensemble de convictions/croyances. J'avoue d'ailleurs ne pas très bien savoir comment apporter des solutions aux tensions, voir aux conflits, que peut engendrer l'hostilité entre tels ou tels groupes d'appartenance se considérant rivaux (supporters d'une équipe de football ou d''une religion/culture par exemple) quand on pressent la possibilité qu'elle puisse devenir un problème social (possiblement grave).
Jean-François a écrit : Se tromper à ce point sur ce que sont les sceptiques, c'est hallucinant !
Je ne pense pas. Pour une part, il a (probablement) envie d'y croire. C'est incroyable ce que peut engendrer comme fausse conviction (et/ou biais d'analyse sensé apporter une preuve de cette fausse conviction) un fort désir de croire ou de ne pas croire en telle ou telle allégation ou jugement de valeur positif ou négatif...
...Pour l'instant, malheureusement, les réseaux sociaux constituent trop souvent un amplificateur des problèmes relationnels entre groupes d'appartenance plutôt qu'un outil susceptible d'aider à leur résolution. Ca n'est pas très rassurant pour notre avenir...
... Bon. Ne tombons pas dans le pessimisme. Le pire n'est jamais sûr...
...Tout particilièrement quand la lucidité se combine à la recherche d'informations fiables, à l'analyse, à l'élaboration de solutions pertinentes, puis à la mise en place d'actions appropriées.