1 - Finalement c’est vrai que de la manière dont l’interview est menée, on a l’impression qu’il faut trouver et donner qu’une seule solution.
2 - De mon côté je reste persuadé qu’il ne faut pas « mettre les œufs dans le même panier ». Multiplier les sources d’énergies reste une très bonne stratégie. Surtout s’il faut arrêter par exemple les réacteurs pour cause de sécheresse l’été.
1 - Jancovici le précise dans son entretien, il n'est pas dupe : les élus sont habitués à pratiquer la pédagogie des solutions et non celle des problèmes. Ils vont devoir changer leur façon de penser et d'agir. Les membres de cette commission d'enquête réagissent par rapport à des standards comportementaux, de par leur fonction, habituels, et il est évident que ça coince.
2 - Jancovici ne dit pas autre chose.
Il y a les informations, les données et l'urgence de la situation : on ne peut pas se permettre d'attendre et de se disperser. Le nucléaire de 4 ème génération serait le meilleur "amortisseur" de la crise, mais en aucun cas la panacée.
Les maisons autonomes? Peut-être envisageable si et seulement si les personnes tendent vers une sobriété énergétique. Il est complètement illusoire de prétendre conserver le même niveau de confort.
Pour illustrer mes propos, une excellente réflexion qui incite à réfléchir (ABC a proposé une analyse de cette vidéo):
https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=LaDrt-jhojU
viewtopic.php?t=15318&start=1650#p627181
C'est l'analyse d'une situation individuelle. On imagine aisément où ça peut conduire au niveau collectif, sachant que les parties ne forment pas un tout (cf. l'un de mes pists précédents).
Il y a ce qu'on pense faire, animé des meilleures intentions du monde, et la confrontation avec la réalité triviale.
ABC a rédigé plusieurs posts argumentés sur cette problématique. Il a les compétences pour apporter un éclairage.
Le contenu de cette vidéo donne du grain à moudre.
En l'état actuel, il est hors de question de prétendre tout chambouler, tout modifier, tout reconstruire, parce que :
- cela demanderait beaucoup d'énergie
- et beaucoup de matériaux non disponibles sur le territoire, ce qui signifie qu'il faut les importer en quantité. C'est un cercle vicieux.
La situation exige de statuer en ces termes : qu'est-ce qu'on peut faire "rapidement" en fonction du matériel disponible ?
Par la suite, on peut envisager de mettre en place, progressivement, des programmes d'action, mais ils vont obligatoirement passer par une réduction des besoins, cette sobriété, qui risque d'être drastique. L'humanité ne peut plus se permettre de vivre en disposant du confort actuel.
Il faut bien avoir cela en tête, et ça ne va pas être simple à digérer.
Les transports aériens sont une hérésie énergétique. Il n'y a strictement rien qui existe, à l'heure actuelle, pour remplacer les avions, en termes d'équivalence, c'est à dire de l'efficacité (rapidité des liaisons, fréquence,...).
Ce n'est pas en s'attaquant aux jets privés qu'on peut espérer un changement puisque leur présence, par rapport au fret aérien, est négligeable. Ethiquement, on se fait plaisir, on œuvre dans le vertueux, on milite, et on passe une fois de plus à côté du problème. C'est l'ensemble du système aérien qu'il faut considérer, ce qui représente une histoire de dingue, parce qu'il faut disposer de compétences pour traiter le dossier, et pas des moindres.
Il n'y a pas discussion sur le sujet. Le confinement obligé a produit des effets en livrant des informations. Réduction impitoyable des transports, amélioration de la situation, car baisse des émissions de CO2. Par amélioration, il ne faut pas entendre solution, mais levier, parmi d'autres, pour agir.
L'un des facteurs impitoyables est le temps encore disponible. Si les décideurs, les autorités compétentes, attendent encore, comme ils l'ont toujours fait, la réponse sera encore plus lourde.
L'humanité devra encore plus subir, en s'en prenant encore plus dans les gencives, pendant encore plus longtemps.
La force de Jancovici, avec le Shift Project, c'est qu'il propose des éléments de réponse pragmatiques, pas des utopies, à commencer à mettre en place. En aucun cas, contrairement à d'autres, sauf erreur de ma part, il ne parle de solutions. Envisager des solutions en l'état actuel des constats et des connaissances, c'est se condamner à un enfermement, c'est le piège à éviter.
Or, c'est ce qui a été trop longtemps pratiqué avec les résultats que l'on connaît, parce que techniquement, et sur le plan connaissances, on ne maîtrisait rien. Avec l'héritage d'une situation globale encore plus compliquée à gérer.
Je reviens à mon post sur l'économie circulaire qui en est un petit exemple.
On peut critiquer la méthode Jancovici, reprocher à l'homme, ce n'est qu'un humain avec obligatoirement des travers comportementaux, des propos. Par rapport à nombre de ses détracteurs, il va au charbon, il se déplace, il essaie non pas de vendre, mais de mobiliser, de pousser à agir.
Une autre indication, parmi d'autres.
On peut toujours brider ou réduire le nombre de véhicules en circulation.
Les particuliers pourront, en principe, réussir à s'organiser, recourir à des solutions alternatives, plutôt que continuer à utiliser, à posséder, une voiture/un véhicule personnels).
Le transport routier, les camions :
en l'état actuel, réduire tout de suite le nombre de camions, n'est guère possible car:
- l'économie des pays est directement indexée sur ce mode de transport
- au moins 30 % de l'alimentaire (au sens large) est transportée par camions
Il ne s'agit pas de se positionner pour ou contre les camions mais de connaître et d'être capable d'évaluer précisément la situation et d'avoir une vision à long terme
Édit...
ABC vient d'apporter les connaissances, avec une partie technique précise, sur différents plans